LES ÉTUDIANTS FRANÇAIS N’EN SONT PAS TOUJOURS CONSCIENTS, MAIS ILS BÉNÉFICIENT D’UN DES ENVIRONNEMENTS LES PLUS FAVORABLES QUI SOIENT À LA CRÉATION D’ENTREPRISE. SANS RENTRER DANS UN DÉVELOPPEMENT TROP LONG (INCUBATEURS, ACCÉLÉRATEURS, AIDES PUBLIQUES, FINANCEMENT PRIVÉS), UN TÉMOIGNAGE ÉLOQUENT SUR CE SUJET EST LE NOUVEAU LIVRE DU PROFESSEUR CAVARRETTA (ESSEC BUSINESS SCHOOL) INTITULÉ « LA FRANCE EST UN PARADIS POUR LES ENTREPRENEURS », PRÉFACÉ PAR XAVIER NIEL.
En prenant un peu de recul, tout a changé en une vingtaine d’années, en France comme en Europe.
D’abord dans les esprits et dans les discours. La hausse du chômage est passée par là, et les gouvernements successifs ont admis que les petits ruisseaux pouvaient faire de grandes rivières en matière de création d’emplois. S’y est ajoutée une inquiétude légitime sur le vieillissement du tissu économique ; dans le cas de la France, avec un âge moyen de plus d’un siècle pour les entreprises du CAC40, nos fleurons nationaux ont l’air de vieilles dames très respectables comparées aux stars de l’économie américaine (Google, Amazon, Facebook et Apple).
Les dispositions législatives, et du coup les chiffres ont aussi beaucoup changé :
alors que les créations oscillaient autour de 200 000 par an jusqu’en 2002, elles explosent en 2009 avec 580 000 créations d’entreprises, dans la foulée de la création du statu d’auto-entrepreneur. On sait bien qu’une partie de cet entrepreneuriat est subie, et que de nombreux auto-entrepreneurs ont dû choisir ce statut faute de mieux. Mais la vague des créations d’entreprise choisies est lancée. Du côté des étudiants en tout cas l’enthousiasme ne faiblit pas. Ils aspirent à plus d’indépendance, sans renoncer pour autant à la réussite sociale, car l’entrepreneuriat y mène aussi (parfois). Du côté des écoles, beaucoup de chemin a été fait depuis les débuts des pionniers de l’enseignement de l’entrepreneuriat (Babson College aux Etats-Unis en 1978 et HEC Challenge+ en France en 1990). L’entrepreneuriat a été longtemps compris comme un processus linéaire, dont le business plan était l’aboutissement.
Une meilleure compréhension de la trajectoire des entrepreneurs a amené de nouvelles théories plus proches de la vérité, dont l’effectuation, ou des versions plus grand public comme le lean start-up. L’idée centrale est la même ; la trajectoire des entrepreneurs est itérative, et celui qui adapte son business le plus rapidement, et tient le plus longtemps, a le plus de chances de survivre et de grandir (d’où la nécessité de choisir un domaine d’activité pour lequel l’entrepreneur a un intérêt fort a minima, une réelle passion idéalement).
L’avantage de suivre une spécialisation « Entreprendre » dans le cadre d’une école comme l’EMLV est double :
✔ grâce à sa taille humaine, l’école peut facilement faire évoluer le cursus chaque année pour coller au plus près des évolutions (les approches lean start-up, effectuation, business model canvas, crowdfunding sont toutes enseignées en 2015-2016 dans la majeure Entreprendre de l’EMLV), et mettre en face des étudiants une combinaison d’académiques et de praticiens hautement qualifiés
✔ du fait de son appartenance au Pôle Universitaire Léonard de Vinci, l’EMLV a pu ouvrir depuis deux ans la majeure Entreprendre aux élèves de l’ESILV (école d’ingénieurs du Pôle Universitaire Léonard de Vinci) et de l’IIM (Institut de l’Internet et du Multimédia). Les étudiants de la majeure sont donc issus de trois cultures très différentes ; une configuration exceptionnelle dans l’enseignement supérieur, qui ressemble pourtant beaucoup à ce qui attend les créateurs d’entreprises dans leur future start-up.
Les futurs entrepreneurs sortent de cette formation avec les approches et les outils qui leur permettront de répondre aux attentes des deux populations dont va dépendre la croissance de leur entreprise : leurs clients et leurs investisseurs.
Par Bernard Buisson,
Enseignant-chercheur, responsable de la Majeure Entreprendre à l’EMLV (Ecole de Management Léonard de Vinci)