Data, big data, objets connectés, intelligence artificielle, Blockchain, personnalisation des produits, individualisation des tarifs : ces quelques mots sont aujourd’hui au coeur des pensées de tous les assureurs, cabinets de conseils et spécialistes de l’assurance. Les assureurs en sont conscients : ils doivent se réinventer sous peine d’être écartés par de nouveaux arrivants. – Par Jérôme Da-Rugna, Directeur Adjoint de l’ESILV – Ecole Supérieure d’Ingénieurs Léonard de Vinci
LE SECTEUR DE L’ASSURANCE EN PLEINE TRANSFORMATION
La transformation en profondeur de leurs métiers est aujourd’hui engagée à tous les niveaux de l’entreprise : communication marketing, commerciaux, gestionnaires d’actifs, actuaires… Les modèles économiques sont aussi en pleine mutation voire en pleine révolution. Bien-sûr, le niveau de maturité de ces différents pans de la transformation digitale est très divers. Sur la Data et le Big data par exemple, les stratégies sont résolument offensives et démontrent que les assureurs sont entrés dans cette ère de plain-pied. La tarification des produits est d’ores et déjà impactée par ces nouvelles méthodes mais la statistique du Big data, par sa finesse, menace la nécessaire mutualisation des risques. C’est un enjeu qu’il faudra affronter.
A l’opposé, la blockchain interroge les entreprises du secteur mais toutes veulent appréhender la technologie, y compris sans avoir véritablement identifié son usage final ! Couplé à ces évolutions digitales, le réseau de distribution classique est lui aussi en pleine transformation et le multi-accès modifie en profondeur la relation entre l’assureur et l’assuré. Les géants de l’assurance investissent ainsi fortement dans les écosystèmes d’innovations, les accélérateurs, le crowdfunding ou encore les hackathons. Ces nouveaux modes de développement, rapides et autonomes, portent les espoirs de maintenir l’activité voire même, à plus long terme, de ne pas disparaître !
INGÉNIEUR-ACTUAIRE : DÉJÀ UNE STAR DU MARCHÉ DE L’EMPLOI
Dans ce contexte, les ingénieurs-actuaires sont devenus depuis quelques mois la perle rare pour les assureurs. Formés en petit nombre via les accords de quelques grandes écoles d’ingénieurs (INSA Rennes, Telecom SudParis, ESILV…) ces professionnels à la double compétence sont perçus comme les plus à même d’être les leaders de l’évolution des pratiques. Ils sont moins renfermés sur les modèles statistiques éprouvés et plus ouverts à l’innovation et aux très tendances mais si précieux soft-skills. L’ingénieur-actuaire apporte ainsi une vision complémentaire et nouvelle et participe aux changements au sein même de son équipe. Au service d’un assureur, il est le plus à même de sécuriser le lien entre l’assureur et l’assuré en personnalisant et simplifiant l’offre tout en assurant la mutualisation des risques.
L’ENTREPRENEUR OU L’INTRAPRENEUR DE DEMAIN
Le rôle de l’ingénieur-actuaire dépasse largement les contours de l’actuaire d’aujourd’hui. Bien qu’il s’agisse d’une activité strictement réglementée, il ne faut pas penser que l’économie collaborative, la rupture ou même l’uberisation n’ont pas leur place dans ce secteur si concurrentiel. L’ingénieur-actuaire au coeur du digital et de la statistique a un rôle à tenir comme leader de l’innovation. Comprendre les nouveaux besoins, intégrer la nouvelle économie, mettre en oeuvre des solutions technologiques tout en permettant la mutualisation – et donc des bénéfices – sont des défis que l’ingénieur-actuaire peut relever.
Les voitures connectées, les maisons intelligentes, les montres connectées, les réseaux sociaux… : ce ne seront pas juste de nouvelles variables pour le calcul d’un tarif mais de formidables opportunités de développement et d’innovation. A l’instar des fintech depuis quelques années, les assurtech sont nombreuses et dynamiques. L’ingénieur-actuaire possède toutes les compétences pour être la pierre angulaire de ses startups et faire de celles-ci les futurs fleurons de notre économie. Si vous êtes ingénieurs au coeur du digital avec l’envie d’innover, osez l’actuariat !