Les soft skills regroupent les aptitudes et habilités sociales qui dépendent notamment de la capacité des individus à interagir avec les autres. Pour les jeunes diplômés, elles sont devenues la clé d’une insertion professionnelle réussie. La notion de savoir-être est désormais la compétence complémentaire d’une expertise technique et métier.
Compétence : softs skills et hard skills sont devenues indissociables
Aujourd’hui, il est rare de trouver une offre d’emploi qui ne demande pas au candidat d’avoir des compétences telles que la capacité à travailler en équipe l’adaptabilité, ou encore la curiosité. Apparues au milieu des années 90 chez les anglo-saxons, les soft skills sont désormais grandement recherchées par les entreprises françaises et européennes, devenant indissociables des hard skills, les compétences techniques acquises majoritairement durant le parcours académique. Ce besoin s’est accentué avec la nécessaire adaptabilité des produits et des services aux attentes du marché, la montée de la concurrence nationale et internationale, et le développement de projets faisant intervenir des équipes multiculturelles. Dans ce monde en pleine évolution, les qualités d’ouverture, d’analyse critique, d’adaptabilité, de persévérance, de coopération deviennent stratégiques. En plus d’être un remède anti-chômage, les soft skills facilitent l’accès aux emplois les plus qualifiés et aux plus hauts salaires, comme le soulignait déjà l’enquête Cereq parue en 2016. Celle-ci démontre que tout se passe comme s’il existe deux types de marché du travail pour les diplômés du supérieur. Le premier permettrait d’accéder à des emplois plus qualifiés et mieux rémunérés mais nécessiterait en plus du diplôme, différentes compétences scolaires et non scolaires ainsi que des réseaux pour accéder aux emplois ; alors que le second proposerait des emplois moins rémunérés où les diplômes et l’expérience seraient beaucoup plus impactants.
Les soft skills facilitent l’accès aux emplois les plus qualifiés et aux plus hauts salaires
Il convient donc de s’interroger sur les compétences acquises lors d’une formation. En général, un même type de diplôme permet d’homogénéiser l’ensemble des compétences techniques et les connaissances théoriques sur un secteur. Mais le savoir-être et les compétences relationnelles ne s’acquièrent pas de la même manière, tout dépend du nombre d’expériences professionnelles et extra-professionnelles de chaque étudiant, pas uniquement du cursus suivi. Parce que cela touche aux relations humaines, interpersonnelles, ainsi qu’aux émotions, les compétences relationnelles s’acquièrent par l’expérience et la répétition. La prise de conscience de ses comportements et de ses représentations est un processus lent ; les modifier l’est plus encore. Il est indispensable de prendre en compte ce paramètre pour tenter d’en faire bénéficier ceux qui en sont le moins dotés, avant leur arrivée sur le marché du travail.
L’ESILV intègre un parcours transverse dédié aux soft skills pour les ingénieurs
En formant les élèves ingénieurs au savoir-être et à l’intelligence émotionnelle et interpersonnelle, l’ESILV leur offre de bonnes perspectives d’insertion et une meilleure progression de leur carrière future. L’enseignement des soft skills est obligatoire et commun à l’ensemble des établissements du Pôle Vinci. Cette transversalité permet aux étudiants d’apprendre à travailler avec des collaborateurs qui ne maîtrisent pas les mêmes compétences, et d’avancer ensemble sur des projets communs. Ce modèle reproduit celui des entreprises et prépare les étudiants encore davantage à leur futur environnement professionnel. Le programme comporte près de 350 heures de cours. Il s’inspire de la psychologie positive pour amener les étudiants à identifier leurs talents, leurs faiblesses, leurs valeurs, leurs émotions et leurs cadres de référence. Loin d’être théorique, cet enseignement est très concret et passe par des exercices, des travaux de groupe, des mises en situation. Le Pôle Vinci fait ainsi appel à une équipe de plus de 130 praticiens, coachs et consultants certifiés qui disposent d’outils et de méthodes avérés en psychologie sociale et cognitive comme la PNL, le MBTI, l’analyse transactionnelle. Dans le prolongement de ce savoir-être personnel, la nouvelle donne environnementale et sociétale qui concerne notre siècle et les siècles à venir implique que le concept de responsabilité éthique soit enseigné à tous les étudiants quel que soit leur programme de formation.
Par Cécile Frankart, Directrice Adjointe de l’ESILV