Un des 4 indicateurs du carré magique, le commerce extérieur de notre pays, connaît quelques difficultés que la qualité des produits de nos entreprises devrait pouvoir surmonter dans les années qui viennent, la France bénéficiant de nombreux atouts.
Quelles sont les actions que vous menez prioritairement pour réduire le déficit du commerce extérieur ?
En 2011, la balance commerciale présentait un solde négatif de plus de 74 milliards d’euros. Pour faire face à la concurrence mondiale, il nous faut absolument renforcer la cohérence de nos activités à l’export, concentrer nos efforts sur les secteurs porteurs et intensifier nos exportations vers les pays où la demande mondiale est en expansion. C’est pourquoi j’ai défini 47 pays prioritaires et structuré l’offre commerciale française autour des quatre familles de biens et services : « mieux se soigner », « mieux se nourrir », « mieux vivre en ville » et « mieux communiquer ». Ces quatre familles représentent 80 % de la croissance mondiale pour les 10 ans à venir. Une augmentation de 7 % des parts de marchés dans ces secteurs permettrait d’équilibrer la balance commerciale d’ici 5 ans. Une telle restructuration de l’offre française doit permettre aux Entreprises de taille intermédiaire et aux PME – qui assurent 80 % de nos exportations – d’être en phase avec la demande mondiale.
Pour quelle raison l’Asie du Sud-Est est-elle une priorité pour le commerce extérieur français ?
La France doit concentrer ses forces sur les marchés porteurs. Or le marché de l’Asie
du Sud-Est dynamique, avec une croissance de l’ordre de 5 % par an. A titre d’exemple, nos échanges avec l’Indonésie ont crû de 25 % entre 2010 et 2012. De plus, nos parts de marché sont très faibles en Asie du Sud-Est : 1,5 %. Notre marge de progression y est donc très grande. Pour développer des échanges durables, il nous faut être réactifs, convaincants et soudés. C’est pourquoi je me suis rendue à Singapour, plateforme de cette zone, mais aussi en Indonésie, aux Philippines, en Malaisie, en Thaïlande ou encore en Birmanie : autant de marchés porteurs et en pleine croissance où nous pouvons et même devons déployer notre dynamisme économique. Bien sûr, la Chine, la Corée du Sud ou le Japon constituent également des priorités.
Quels sont les atouts de la France en matière de commerce extérieur ?
La France, ce n’est pas seulement la garantie de produits et d’un savoir-faire de qualité, ce n’est pas seulement une capacité d’innovation réputée partout dans le monde ; c’est aussi un art de vivre, ce sont des références sociales et environnementales, ce qui est un atout essentiel à une époque où se renforcent chaque jour les exigences des consommateurs en matière de traçabilité, de conditions de production des biens et de développement durable. Je crois aussi que la coopération entre les pouvoirs publics et les entreprises françaises peut permettre la mise en oeuvre de stratégies opérationnelles. C’est particulièrement vrai dans la conclusion des grands contrats (aéronautiques et nucléaires par exemple). Emmener des PME et des ETI dans une délégation ministérielle et a fortiori présidentielle renforce la crédibilité de celles-ci et facilite leurs démarches.
Patrick Simon