Dans la 30ème enquête de l'IESF sur les ingénieurs et les scientifiques français, on compte 21 % de femmes en 2018. Une proportion d'ingénieures stable depuis 2013.
Dans la 30ème enquête de l'IESF sur les ingénieurs et les scientifiques français, on compte 21 % de femmes en 2018. Une proportion d'ingénieures stable depuis 2013.

Qui est l’ingénieur français d’aujourd’hui ?

Le 25 juin 2019, Ingénieurs et Scientifiques de France (IESF)  a publié la 30e édition de son enquête nationale sur les ingénieurs et scientifiques diplômés de France.  Depuis 60 ans, LA référence pour dessiner le profil des ingénieurs français. Découvrez les résultats 2019.

 

La 30è enquête d’IESF a été menée auprès des anciens élèves des écoles d’ingénieurs françaises et des diplômés scientifiques (Bac+5 et plus) des universités françaises de février à mars 2019. Au total : 50 000 réponses. « Un bon cru à nouveau cette année ! » s’enthousiasme Marie-Annick Chanel, présidente de l’Observatoire de l’Ingénieur. Mais qui sont-ils en 2019 ? Quel âge ont-ils ? Où habitent-ils ? Combien gagnent-ils ? Portrait-robot.

 

Féminisation

Cette année, 21 % de femmes parmi les rangs des ingénieurs, dont 28,5 % dans la promo 2018. Une évolution significative depuis 30 ans mais qui commence cependant à stagner. « Les ingénieures restent encore peu nombreuses et c’est regrettable. Elles considèrent que leur féminité est un frein à leur carrière », déplore Marc Ventre, président d’IESF.

Pour 53 % des femmes travaillant dans une TPE, c’est même défavorable à leur carrière. Pour contrer cet effet, les réseaux de femmes et les formations dédiées aux femmes en interne se multiplient.

 

« L’ingénieur français connaît le plein, il est bien dans sa peau et est prêt à relever les grands défis de demain ! » – Marc Ventre, président d’IESF

 

Recrutement

Bonne nouvelle : chez les ingés, le niveau de chômage est encore en baisse ! 3,3 % seulement. Un taux très bas qui ne cesse de décroître d’année en année.

Mais les démissions sont plus fréquentes jusqu’à 50 ans. Mauvais signe ? Pas forcément. Les carrières bougent, évoluent. Ils sont 70 % à avoir connu un changement d’emploi ou de poste durant ces cinq dernières années. Notamment vers des postes de direction, commercial, administration (mieux rémunérés).

En revanche, 46 % des recruteurs déclarent avoir rencontré des difficultés à trouver des profils ingénieurs. 

Rémunération

Le salaire médian des ingénieurs en France est de 57 000 euros brut par an. +18 % par rapport au salaire médian des cadres en général !

Lieux de vie

Aujourd’hui encore, l’appel de l’étranger reste encore trop peu entendu. Seuls 136 000 ingénieurs travaillent hors du territoire français, soit 15,5 %. L’Europe, la destination n°1. Top 3 des destinations européennes : Suisse, Allemagne et Royaume-Uni.

Île-de-France VS Province : the winner is… La province ! A 52 % contre 32,5 %. Malgré les idées reçues, les ingénieurs préfèrent en effet vivre en régions. Même les Franciliens, qui depuis deux ans sont nombreux à quitter l’IDF. Un vrai exode, notamment vers le Sud de la France.

 

77 % des ingénieurs sont satisfaits ou très satisfaits dans leur emploi

 

Ethique

L’adéquation entre valeurs personnelles et valeurs de l’entreprise, un critère déterminant désormais pour les ingénieurs. Près de 75 % des ingénieurs français seraient prêts à refuser de faire quelque chose si cela allait à l’encontre de leurs principes. « Contrairement à notre enquête 2011 qui démontrait le contraire, l’adéquation entre les valeurs individuelles et celles de l’entreprise est plus forte. D’autant plus dans le public que dans le privé », explique Marie-Annick Chanel.

Poursuite d’études et double diplômes

En France, 17 400 ingénieurs doctorants. 9 500 d’entre eux poursuivent des études en école de management, en master scientifique ou autres après leurs études en ingénierie. Pour les doubles diplômes, ils sont près de 40 % a en avoir un aujourd’hui. « Mais beaucoup estiment que ce double diplôme ne leur apporte rien alors que nombre d’entre eux imaginaient par exemple une augmentation de salaire », précise la présidente de l’Observatoire de l’Ingénieur.