À l’ESTIA, les chercheurs préparent un Yuka avancé européen de la mode et du textile

À l’ESTIA, les chercheurs préparent un Yuka avancé européen de la mode et du textile (c) AdobeStock
À l’ESTIA, les chercheurs préparent un Yuka avancé européen de la mode et du textile (c) AdobeStock

Alors que l’Assemblée nationale vient de voter la « loi fast fashion », des enseignants-chercheurs de l’École Supérieure des Technologies Industrielles Avancées travaillent depuis 4 ans, à la conception d’un passeport produit numérique pour le textile européen. À l’usage des industriels comme des consommateurs, il fournira des informations destinées à assurer la traçabilité et la transparence du secteur de la mode et du textile. Cette initiative a capté l’intérêt du parlement européen qui a auditionné Jérémy Legardeur et Pantxika Ospital, auteurs de ces travaux, pour examiner la faisabilité du déploiement d’un passeport produit numérique pour le textile européen.

Le Passeport Numérique Produit : une première en Europe

La France est le premier pays à avoir travaillé sur le plan scientifique sur le Passeport Produit Numérique pour le secteur textile. Cet outil numérique fournira à terme, en plus de la composition du textile, des informations sur les lieux de production, les modes de fabrication des produits textiles et leurs impacts environnementaux et sociaux, à destination des consommateurs mais aussi des industriels du secteur puisqu’il leur permet de suivre leurs produits de la production jusqu’à leur fin de vie. Un outil clé dont la vocation est d’assurer la transparence et la traçabilité des produits textiles et de répondre à l’enjeu majeur de l’économie circulaire.

Informer pour impulser des changements de comportement

À l’instar des changements impulsés dans le domaine de l’alimentation par l’instauration des nutri-score et différents outils comme Yuka pour informer les consommateurs, l’objectif de ce passeport produit est de favoriser une dynamique de changement sur tout le secteur textile en informant mieux les consommateurs européens pour les inciter à acheter des vêtements plus soutenables et en accélérant la transition socio-écologiques des acteurs industriels.

À ce jour, le constat est alarmant puisque moins de 1% des vêtements est recyclé en fin de vie pour produire de nouveaux textiles ! Un constat aggravé par les pratiques de la fast fashion, cette « mode jetable » qu’une proposition de loi votée par les députés ce 14 mars vise à endiguer.

La faisabilité d’un déploiement examinée devant le parlement européen

En 2023, le parlement européen (Panel sur l’Avenir de la Science et de la Technologie – STOA) a commandé une étude* sur ce que pourrait être ce passeport numérique. Ils en ont présenté les résultats ce jeudi 14 mars au Parlement européen à Strasbourg.

Les points clés issus de cette étude :

  • Un consensus parmi les acteurs du secteur sur la nature des informations que le passeport numérique produit doit inclure et sur sa capacité à contrer la fast fashion et à générer une concurrence loyale entre les acteurs européens du textile.
  • Une solution apte à favoriser une production plus qualitative et à porter l’ancrage de vêtements durables en Europe.
  • Une mise en œuvre progressive :

– Jusqu’en 2027 : un passeport numérique simplifié

-De 2027 : un passeport numérique avancé visant à promouvoir la circularité des

produits

-De 2030 à 2033 : un passeport numérique pleinement circulaire apte à impulser de

nouveaux modèles d’affaires

* Jeremy Legardeur et Pantxika Ospital, enseignants-chercheurs à l’ESTIA l’ont réalisée auprès de 81 participants, acteurs clé et parties prenantes du secteur de la mode et du textile – marques, acteurs de la seconde main, de la réparation, du recyclage -, de 20 pays européens.

Des travaux menés avec les acteurs majeurs de la mode et du textile

Jérémy Legardeur et Pantxika Ospital chercheurs sur la traçabilité et la circularité dans le textile travaillent depuis 4 ans à ce projet de Passeport produit numérique, avec des acteurs majeurs du secteur de la mode et du textile. Ils s’inscrivent dans le cadre de la chaire industrielle BALI (Biarritz Active Lifestyle Industry), créée à l’ESTIA en 2017. Parmi ses partenaires historiques : Decathlon, groupe Eram, Petit Bateau…

Des travaux de cette chaire, a découlé la création d’une plateforme technologique, le CETIA, une plateforme pionnière en Europe qui permet aux acteurs de la filière de tester des solutions de tri et de recyclages automatisés pour accélérer la durabilité et la circularité de la mode.

Accéder à l’audition du parlement européen

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