5 campus rénovés, 58 sites sur 4 départements, 10 000 étudiants étrangers, 100 000 alumni : Aix-Marseille Université est la première université de France. Son président Yvon Berland revient sur les raisons de ce succès.
Les 3 piliers de la AMU’s touch ?
La fusion réussie entre les trois universités d’Aix et Marseille. Un tremplin national d’abord, car elle a permis à nos établissements de ne plus se concurrencer entre eux. Un tremplin international ensuite, car cette fusion nous a conféré une notoriété incontestable hors de nos frontières.
L’excellence de la recherche est également un atout considérable pour notre université qui compte 132 structures de recherche dont 14 en lien avec les plus grands organismes (INSERM, CNRS, INRA, CEA…).
L’insertion de notre université dans son territoire enfin. Considérée par les mondes socioéconomique, culturel et politique, elle est sans cesse sollicitée dans le cadre de grands événements. C’est un acteur qui compte.
Les 2 décisions phares que vous prendriez si vous aviez les clés du MESRI ?
#1 Augmenter le salaire des enseignants-chercheurs. Alors que c’est dans leurs premières années de carrière qu’ils sont le plus prolixes, leur rémunération (actuellement très encadrée) est faible et ne favorise pas l’attractivité des universités. Mais si nous voulons jouer à l’international, il faut être au niveau des acteurs qui sont déjà dans la compétition ! AMU a ainsi choisi de faire des décharges de service pour ses maitres de conférence durant leur trois premières années afin qu’ils puissent se concentrer sur la recherche.
#2 Favoriser l’expérimentation, permettre aux universités de se sentir libres de faire foisonner leurs idées et de transmettre leurs bonnes pratiques à leurs homologues. Concernant les recrutements par exemple, dont les process sont très longs, il faut faire confiance aux universités et les laisser recruter les CV de haut niveau avec plus de souplesse.
Une actualité qui a fait votre fierté de président cette année ?
Notre convention de dévolution du patrimoine. Cette année, AMU est devenue propriétaire à 90 % des locaux qu’elle occupe sur son territoire. Elle va ainsi pouvoir gérer son patrimoine de la façon la plus efficiente possible, le valoriser et continuer à améliorer l’accueil des étudiants dans des locaux totalement rénovés.
LE projet qui va faire vibrer l’université à la rentrée ?
L’Université européenne. AMU a en effet été retenue par la Commission européenne pour son projet de fédération avec Athènes, l’université autonome de Madrid, la Sapienza à Rome, l’université libre de Bruxelles, Bucarest, Tubingen et Stockholm. Baptisé Civis, cet ensemble regroupera 385 000 étudiants et des dizaines de milliers de personnels. Une reconnaissance qui ouvre des perspectives exceptionnelles pour nos universités : mobilité des étudiants et des personnels, diplômes reconnus dans différents pays, recherche plus forte… C’est aussi une occasion unique de construire un pont entre l’Europe et l’Afrique.
Comment vos 100 000 alumni peuvent-ils accompagner AMU dans son développement ?
Nos diplômés (les internationaux notamment) gardent une image incroyable de leurs études et demandent à recréer des ponts avec leur établissement. Nous avons donc mis en place un comité stratégique et avons construit une plateforme autour des domaines et des facultés dont ils sont issus, afin de favoriser leur identification. Mon message aux alumni ? Continuez d’être des ambassadeurs de votre université et transmettez à nos jeunes ce que vous avez acquis dans votre formation et dans votre vie professionnelle.
Votre message aux étudiants qui vous rejoignent cette année ?
Vous avez fait le bon choix. Tout est possible pour vous dans cette université et nous sommes là pour votre réussite !