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[Analyse] Éprouver ses soft skills grâce à 6 jours d’immersion dans un comité de direction fictif… mais très réaliste !

« Chaque année, en fin de cursus, les étudiants du Programme Grande Ecoles de NEOMA BS sont évalués à travers un jeu de simulation finale. L’enjeu de l’exercice ?Préparer les étudiants à développer leurs soft skills, leurs compétences et non à apprendre un métier.  Suite à la crise du Covid, l’évaluation s’est entièrement déroulée en virtuel, ce qui a rendu l’expérience inédite et innovante.

 

Une nouvelle équipe de direction prend les rênes de Robotix SA, acteur majeur de l’électronique grand public. Le conseil d’administration lui donne 4 ans pour sortir l’entreprise de sa torpeur et la relancer, sur des marchés en plein bouleversement… Chaque directeur sera-t-il à la hauteur ? L’équipe se montrera-t-elle efficace ? solidaire ?

 

S’organiser

Cette équipe est composée de 6 étudiants des différentes spécialisations M2 du PGE de NEOMA Business School. Chacun prend en charge une des 5 directions, sous la responsabilité du directeur général. En raison de la variété de leurs parcours, les membres de l’équipe ne se connaissent souvent pas beaucoup. Les enjeux sont nombreux. Il faut redresser l’entreprise et la développer dans un contexte très concurrentiel, face à 5 autres équipes. Il faut adopter une méthode de travail efficace. Tout cela en rendant régulièrement compte au Conseil d’administration.

Prévoir, décider… et s’adapter !

Tel est le contexte du séminaire final du PGE qui se déroule sur 6 jours consécutifs… sans compter un weekend bien rempli. Au cours de ces longues journées, chaque équipe prend des décisions successives, après avoir analysé les résultats des décisions précédentes et l’évolution de la conjoncture : accroissement ou réduction des capacités de production, entrée sur des marchés étrangers, repositionnement marketing, contrats de sous-traitance passé avec des concurrents qui deviennent ainsi des partenaires…
Très vite, il faut adapter la stratégie initiale lorsque le marché, la concurrence ou les résultats de l’entreprise, produits par un business game, ne sont pas en ligne avec les prévisions. Le temps est compté, et les problématiques ne manquent pas : les commerciaux parviendront-ils à écouler la production de l’usine ? Comment faire face à l’arrivée de concurrents étrangers ? Aura-t-on les moyens de rembourser les emprunts ? Que faire pour restaurer les marges ? Pour écouler rapidement les stocks qui pèsent sur la trésorerie ? Il faudra peut-être prendre des décisions drastiques pour sauver l’entreprise.

Contribuer à la performance et à la dynamique collective

Problèmes très concrets qui réclament de chaque directeur la pleine maîtrise de sa fonction, une capacité à faire des prévisions correctes, une bonne coordination avec ses collègues et, en cas de difficultés, une approche constructive… et du sang froid.
Et c’est là l’un des principaux objectifs pédagogiques de ce séminaire : éprouver la capacité des étudiants à créer puis à maintenir une dynamique collaborative. Et les amener à réfléchir par eux-mêmes, à la fin de chaque journée, à la qualité de leur contribution individuelle ainsi qu’au fonctionnement global du groupe. Cette réflexion, formalisée dans un journal de bord nourrit une réunion quotidienne, pilotée par le DG, sur la qualité du fonctionnement du groupe.
À la fin du séminaire, après une nuit de repos, chaque étudiant réalise un retour d’expérience individuel. Il comprend un bilan des points forts et des points d’améliorations personnels, ainsi qu’une évaluation des contributions des autres membres de l’équipe, comportant des recommandations.

Une mise à l’épreuve source de développement personnel

A quelques semaines du premier emploi, et après une année de spécialisation, cette mise en situation donne aux étudiants l’occasion de revenir à des enjeux transversaux : intégration stratégique, coordination entre directions. Et de tester leurs soft skills. Outre le management d’équipe, la situation exige d’agir vite et de façon pragmatique, de créer des outils adaptés au contexte, qu’il faut s’approprier au préalable. C’est, souvent, l’occasion de se surprendre, de se dépasser, de se découvrir de nouveaux points forts.

Et avec le Covid-19 ?

Cette année, en raison du confinement, ce séminaire s’est déroulé à distance. Cela a ajouté des contraintes et du stress, mais a aussi enrichi la mise en situation. Les étudiants ont ainsi dû s’approprier la plate-forme de travail collaboratif, MS Teams, plus professionnelle que les habituels groupes Facebook et le partage de fichiers sur Google… Sans compter, pour certains, le décalage horaire lorsque des camarades étaient confinés au Vietnam ou au Japon !

 

l’auteur est : François Mangin, professeur associé à NEOMA Business School