Evolution des attentes des salariés, évolution des modes de travail, digitalisation des outils RH (…), tous ces paramètres modifient aujourd’hui la donne pour les services RH et les encourage à innover dans leurs pratiques. Le projet OpenHR, premier projet académique d’open innovation en ressources humaines, a été créé en 2016 dans ce contexte, pour répondre aux enjeux d’innovation des services RH et former les professionnels RH de demain. En voici les grandes lignes.
Pourquoi les services RH doivent-ils, innover, aujourd’hui plus que jamais ?
Saviez-vous que 9 salariés sur 10[1] indiquent que leur métier a été modifié par le numérique ? Saviez-vous qu’un peu plus de 6 salariés sur 10 (61 % précisément), pratiquent l’apprentissage informel numérique[2] ? Saviez-vous qu’ils sont un peu plus de 5 sur 10 (54 % exactement), à gérer leur marque employé grâce au numérique[3] ? Saviez-vous que les services RH ont de plus en plus recours à la blockchain, aux chatbots, à la gamification, à l’intelligence artificielle, au prédictif, à la réalité virtuelle, au RPA (Robotic Process Automation), pour ne citer que quelques exemples d’innovations digitales ?
Sous l’effet de ces évolutions et de la digitalisation des outils RH, les entreprises se doivent d’être de plus en plus innovantes pour optimiser leurs processus, modifier et/ou enrichir leurs pratiques RH.
Qu’est-ce que le projet OpenHR ?
Pour répondre à ces enjeux d’innovation RH, et à la nécessité de former, par l’action, les professionnels RH de demain, le projet OpenHR a été lancé en 2016 dans le cadre du master 2 « Management Digital des Ressources Humaines » de Institut Mines-Télécom Business School. OpenHR est aujourd’hui le premier projet académique international d’open innovation en ressources humaines[4].
De fin septembre à début juin, les étudiants travaillent en équipes de 3 à 5 personnes, sur des problématiques réelles données par des entreprises partenaires du projet. Ils doivent aboutir à des solutions innovantes et opérationnelles, présentées lors d’une restitution se tenant en fin d’année. Ils remettent à cette occasion un POC (Proof of Concept) et un Business Case à l’entreprise pour laquelle ils ont travaillé.
Pour aboutir à ces solutions innovantes et opérationnelles, les futurs professionnels RH vivent deux phases principales : la phase d’idéation (1ère) puis la phase de réalisation (2nde). La phase d’idéation, de septembre à février, vise à les amener à imaginer un ensemble de solutions en lien avec la problématique rencontrée par l’entreprise d’accueil. Au cours de la seconde phase, de mars à juin, celle de la réalisation, les étudiants conçoivent un POC, « Proof of Concept », et un Business Case destinés à répondre à cette problématique, par une innovation immédiatement opérationnelle.
Quels exemples de problématiques et quels apports pour les futurs professionnels RH ?
Sur les trois premières éditions, les étudiants ont travaillé sur des thèmes très divers dans des entreprises telles que BNP Paribas, IPSEN, Figaro Classifieds, LCL, Nokia ou encore Sopra Steria. De manière non exhaustive, ils ont dû répondre à des questions telles que : comment innover sur la manière d’attirer les talents IT, comment innover sur la manière d’intégrer les nouveaux arrivants, comment favoriser l’engagement des collaborateurs au quotidien, ou encore, comment imaginer le service RH de demain par l’intelligence artificielle ?
Le projet permet aux futurs professionnels RH :
- De prendre conscience que les professionnels RH ont aussi leur mot à dire en termes d’innovation
- De prendre conscience de la richesse de l’écosystème des acteurs de l’innovation RH et de l’intérêt que cela représente de s’ouvrir à cette richesse et de partager ses expériences
- De prendre conscience qu’innover c’est aussi se donner le droit à l’erreur, ce qui est souvent plus facile à dire qu’à vivre
- D’acquérir de nouvelles compétences telles qu’utiliser des techniques d’idéation, réaliser un POC ou réaliser un business case
- Enfin, en termes de développement personnel, ces 9 mois de projet permettent à chaque participant de développer ses compétences relationnelles et d’apprendre notamment à gérer le travail en équipe, à développer des relations avec un client interne ou externe, à communiquer efficacement, et au bout du compte, à mieux convaincre
Pour l’édition 2020, les étudiants travailleront sur les problématiques d’Accenture, Faurecia, Figaro Classified, Hermes, RFS, Sopra Steria.
retrouvez la présentation vidéo plus détaillée du projet :
Des exemples vidéos de réalisation sont disponible en cliquant ici
En savoir plus sur les auteurs :
Emmanuel Baudoin, Enseignant-Chercheur en Ressources Humaines, Directeur du pôle RH d’IMT-BS (Master 2 « Management Digital des Ressources Humaines », OpenHR et HRM Digital Lab), Co-fondateur et co-directeur du projet OpenHR
Karim Cherif, Associate Partner chez Magellan Consulting, Co-fondateur et co-directeur du projet OpenHR
Laurence Bouvier, Ancienne DRH d’activité chez Nokia, Directrice Opérationnelle du pôle RH et du projet OpenHR.
[1] Tous ces chiffres sont issus de la deuxième édition de l’étude sur « les salariés français à l’ère de la transformation digitale » conduite par le HRM Digital Lab de Institut Mines-Télécom Business School auprès d’un échantillon représentatif de 1 004 salariés français.
[2] L’apprentissage informel numérique consiste pour un salarié à se former seul, grâce aux ressources offertes par le numérique, sans attendre que son entreprise lui mettent à disposition des formations : suivi de MOOC, lecture de posts sur Linkedin, suivi de tutoriels vidéos sur Youtube…
[3] La marque employée d’un salarié peut être défini comme l’ensemble des informations / productions mis à disposition par ce dernier pour faire connaître ses compétences et sa valeur sur le marché du travail. Le numérique offre de nombreuses opportunités pour un salarié de se faire connaître : réseaux sociaux, blogs, vidéos, CV en ligne…
[4] Le projet est co-dirigé et co-piloté par un enseignant-chercheur (Emmanuel Baudoin), un consultant expert de la transformation digitale RH (Karim Cherif) et une ancienne DRH d’activité (Laurence Bouvier).