La question ainsi posée appelle une réponse évidente : le dirigeant se doit d’adopter une vision holistique de la performance. Cette dernière ne peut se limiter à une seule acceptation économique ou financière. En effet, toute organisation quelle que soit sa nature doit contribuer à la performance humaine et sociétale ; en effet, elle est un acteur incontournable de la « citée » et le leader entrepreneur, profil type du dirigeant du 21è siècle, est un créateur de richesses pour la communauté dans son ensemble.
A cet effet, la théorie des « économies de la grandeur »* propose une grille de lecture tout à fait pertinente : selon eux, 6 mondes cohabitent entre eux : le monde de l’inspiration ou de la créativité ; le monde domestique ou de l’ordre et la tradition ; le monde de l’opinion ou de la reconnaissance/réputation ; le monde civique ou de l’intérêt collectif ; le monde marchand ou de la performance économique et le monde industriel ou de la performance technique.
Chaque organisation, entreprise évolue, interagit en interne ou en externe avec tout ou partie de ces 6 mondes. Dès lors, chaque directeur général se trouve constamment devoir gérer des injonctions paradoxales et par là même appréhender les indicateurs permettant d’identifier les mondes avec lesquels il devra composer : le principe fondateur, le référentiel de valeurs, les acteurs clés impliqués, la ou les figures emblématiques, le mode d’expression du jugement.
Afin d’entrainer les équipes, les services, autour d’un projet commun, il est fondamental que le système de management de la performance :
- prenne en compte autant que possible les aspirations des différents mondes et par là même définisse des indicateurs de différentes natures (CA, Rentabilité, Nouveaux Produits, Satisfaction Client et Personnel, empreinte carbone, Turnover des équipes)
- soit aligné avec les priorités stratégiques de l’entreprise afin d’éviter les dissonances cognitives ; est il nécessaire de préciser que ces dernières doivent être cohérentes avec la mission de l’entreprise…
Le dirigeant doit revenir à l’étymologie du mot « performance » à savoir l’accomplissement, la réalisation. Ces dimensions ne peuvent s’appréhender que de manière globale afin de s’assurer que les différentes parties prenantes sont bien alignées, motivées et tendent vers des objectifs communs.
* : par Boltanski et Thévenot (1991)
L’auteur est William Hurst, Directeur Général du Groupe EDC