Elu le 12 mai 2021, Antonin Ricard est le nouveau directeur de l’IAE Aix-Marseille, composante d’Aix-Marseille Université. Son parcours, son engagement pour l’entrepreneuriat, sa vision pour l’IAE : on fait les présentations !
Qu’est-ce qui mène un ingénieur de formation à la tête d’un IAE ?
Après mon diplôme de l’ESME Sudria, je suis parti au Royaume-Uni pour me spécialiser dans les télécoms. J’ai ensuite rejoint l’IAE Aix-Marseille pour me former dans des domaines peu usités dans les écoles d’ingénieurs (gestion…). Car le système français est fait ainsi : beaucoup de jeunes font le choix d’une école d’ingénieurs parce qu’ils sont bons en maths, sans aller plus loin dans l’introspection. Moi, je me suis rendu compte pendant mes études que si j’aimais la technique, j’avais aussi d’autres aspirations. C’est pour cela que j’ai choisi l’IAE Aix Marseille, seul établissement à l’époque à proposer la formation dont j’avais besoin. Ensuite, j’ai débuté comme chef de projet dans le nucléaire mais, un peu lassé par le côté très (ou trop) technique du métier, je me suis lancé dans un bilan de compétences au bout de quelques années. J’ai alors découvert le métier qui était fait pour moi : l’enseignement et la recherche. Une carrière s’ouvrait à moi avec, en question centrale, les facteurs qui poussent une entreprise à partir à l’international.
Quel esprit souhaitez-vous insuffler à la direction d’IAE Aix – Marseille ?
Celui de l’entrepreneuriat ! A l’IAE Aix-Marseille, j’ai déjà lancé un programme de recherche, mis en place des projets, cofondé une chaire sur la légitimité entrepreneuriale… Les projets pédagogiques et de recherche que j’ai pu y mener m’ont donné envie d’aller plus loin, de défendre l’entrepreneuriat comme un modèle pédagogique aux vertus extrêmement riches et encore trop peu exploitées. Je suis en effet persuadé qu’un étudiant qui développe un projet entrepreneurial va beaucoup plus s’engager dans ses études qu’un autre. De plus, il s’illustre en parallèle comme une ressource pédagogique pour ses professeurs, qui peuvent utiliser son projet comme base pour leurs cours par exemple.
« Je voudrais voir émerger toujours plus d’étudiants porteurs de projets entrepreneuriaux : des porte-drapeaux d’IAE Aix-Marseille à l’international pour ancrer le succès de ce que nous faisons en matière d’entrepreneuriat » – Antonin Ricard, directeur de l’IAE Aix-Marseille
Dans cette optique, quelles sont les grandes lignes du début de votre mandat ?
D’abord, consolider et renforcer ce modèle pédagogique basé sur l’entrepreneuriat, qui a le potentiel pour devenir une norme et inspirer d’autres établissements. Un modèle qui correspond bien à l’ADN des IAE, des structures attachées aux universités et qui partagent avec elles la conviction que c’est de la multidisciplinarité que naissent les innovations.
Ensuite, poursuivre l’axe initié par ma prédécesseure Virginie de Barnier autour du « humanistic leadership » en structurant les activités de recherche autour d’une chaire et en impulsant un nouveau projet pédagogique visant à exposer les étudiants à davantage de diversité. Je souhaite aussi faire monter en puissance le projet icube en rapprochant les projets de la chaire des projets pédagogiques, en développant notamment un nouveau modèle pédagogique favorisant l’intelligence situationnelle des étudiants. Car former des leaders humanistes a toujours fait partie de ADN des IAE, des formations de grande qualité mais à un tarif très abordable. Il nous appartient en tant que branche de l’université de poursuivre cet engagement, d’autant plus que ce positionnement a des vertus particulièrement pertinentes. Aujourd’hui plus que jamais, un manager doit être confronté à la diversité pour prendre des décisions dans un monde rempli d’incertitudes.
Entreprendre en pleine crise : bonne idée ou risque inutile ?
Les périodes de crise sont propices à de fortes évolutions, des espaces s’y créent et, à l’intérieur, des opportunités entrepreneuriales. Et si les entrepreneurs français ne les occupent pas, d’autres le feront pour eux ! Aujourd’hui, les investisseurs internationaux portent un regard positif porté sur la France et sa capacité à innover : il faut s’en saisir !