Travailler dans la plus grande association française de défense des droits des personnes en situation de handicap : un engagement qui fait sens pour Sylvain Coudon (Université Paris Nanterre 88), Directeur du Développement des Ressources privées d’APF France Handicap (ex l’Association des Paralysés de France).
Nouveau nom, nouvelles missions : racontez-nous l’évolution d’APF France Handicap.
L’Association des Paralysés de France a été créée en 1933 par quatre jeunes garçons atteints de poliomyélite. L’objectif de notre changement de nom en 2018 était de sortir de l’image de la personne en fauteuil roulant car notre action touche toutes les formes de handicap, y compris les handicaps invisibles comme l’autisme ou les troubles mentaux. En presque 90 ans, l’association s’est densifiée et structurée afin d’accompagner non seulement les personnes en situation de handicap mais aussi leur famille et les aidants, qui siègent d’ailleurs au Conseil d’administration. Aujourd’hui, APF France Handicap regroupe 90 000 personnes. Nous sommes la 2è association de France derrière la Croix Rouge et gérons de nombreuses structures : établissements médicaux-sociaux, établissements de travail protégé (ESAT et EA). Nous avons également une action militante importante via nos délégations départementales, financée à 80 % par la collecte de fonds : dons des particuliers, mécénats d’entreprise et legs. En tant que Directeur du Développement des Ressources privées, j’ai la charge de cette collecte, qui représente 30 millions d’euros par an environ.
Le monde associatif pour des jeunes en quête de sens : une évidence?
Oui, clairement ! Ce n’est pas un secteur auquel on pense quand on sort de ses études, mais pour ma part j’ai fait toute ma carrière professionnelle dans l’ESS (Economie Sociale et Solidaire). C’est un secteur très vaste qui rassemble les associations, les fondations, les mutuelles et les coopératives. On y trouve des personnes engagées et des valeurs humaines fortes, avec des missions qui permettent de se sentir utile au quotidien. Mais on y travaille sérieusement. Comme dans toute entreprise, nous avons des objectifs à atteindre et des contraintes budgétaires et financières à respecter etc.
Pourquoi avez-vous besoin de la nouvelle génération pour poursuivre votre développement ?
La génération Y, celle de mes enfants, se caractérise par plusieurs spécificités. Tout d’abord, elle est ultra-digitalisée, ce qui est un vrai atout aujourd’hui dans le monde du travail. Ensuite, elle a une lecture du monde différente et des réflexes qui lui sont propres. Enfin, elle est en quête de sens permanente et s’intéresse particulièrement aux grands enjeux liés à l’environnement, aux transports et à la solidarité. Avoir des équipes mixtes intergénérationnelles donne lieu à des échanges constructifs.
Comment accompagnez-vous les jeunes talents sur vos métiers?
Nous avons un cursus d’intégration qui leur permet de découvrir l’association puis de s’y épanouir et d’évoluer au fil de leurs missions. L’ambiance est motivante, dynamique et pleine de projets. Une grande part est laissée aux initiatives personnelles et collectives, avec beaucoup de transversalité dans les projets. Les jeunes recrues peuvent travailler au siège à Paris ou dans nos structures partout en France.
Quels profils recherchez-vous ?
Pour ma direction et la partie legs, je recherche des profils juristes, qui seront en lien avec les banquiers, les notaires et les agents immobiliers. Pour la partie mécénat d’entreprise, nous avons plutôt besoin de profils de diplômées de business schools et universités, capables de monter des dossiers de financement ou de répondre à des appels à projet… Enfin, sur la partie dons des particuliers, il faut avoir une belle plume, savoir monter des campagnes marketing et calculer leur ROI. Globalement, nous souhaitons recruter des personnes curieuses, dotées d’une bonne culture générale et qui portent une passion.
Mon Université Paris Nanterre
Je garde un excellent souvenir de mes années d’AES (Administration Economique et Sociale). Les profs en amphis étaient passionnants et les TD étaient animés par des professionnels en activité (avocats, acteurs sociaux…) ce qui nous ancrait dans la réalité.
Chiffres clés :
2è association de France
90 000 personnes
15 000 salariés
30millions € de collecte de fonds annuelle
Contact :
sylvain.coudon@apf.asso.fr