Rejoignez le deuxième groupe minier mondial qui a mis les énergies renouvelables et le changement climatique au cœur de sa stratégie. Rencontre avec Alexandra Le Van (JUNIA ISEN 06, ESCP 08), General Manager Commercial – Closure Advisory chez Rio Tinto.
L’industrie, c’était une évidence pour vous ?
J’ai toujours été passionnée par ce secteur. En 2018, j’ai rejoint Rio Tinto, groupe minier anglo-australien qui compte parmi les leaders mondiaux de la production d’aluminium, de minerai de fer et de cuivre, avec un portefeuille croissant de matériaux pour batteries. Après plus de quatre ans au sein de l’équipe Ventures, Mergers & Acquisitions (Fusions et Acquisitions) et Business Development, j’ai récemment rejoint le département Closure dédié aux fermetures de sites.
Comment conciliez-vous les impératifs business avec le développement durable ?
Une fois les roches extraites et les minéraux récupérés, la gestion des déchets présente un risque environnemental. Nous analysons toutes les options pour minimiser leur impact, valoriser ces déchets via des solutions de traitement des déchets et réhabiliter les sites. Dans certains endroits, nos propriétés foncières contribuent de manière significative à la valeur des terres, de l’eau et de la biodiversité. Nous étudions les possibilités de réaffecter plusieurs sites hérités à l’énergie renouvelable, comme notre installation pilote de cellules photovoltaïques flexibles à Marignac, en France, une ancienne usine de ferro-alliage. Notre stratégie est centrée sur l’accélération de nos opérations vers des sources d’énergies renouvelables et notre propre décarbonation. Nous donnons la priorité à des investissements dans des matériaux porteurs, qui auront un rôle dans la transition énergétique et la carboneutralité, comme le cuivre, l’aluminium, le lithium et l’acier vert.
Pourquoi la mine de fer de Gudai-Darri en Australie est une vitrine technologique ?
En juin 2022, nous avons ouvert dans l’Ouest australien une des mines les plus automatisées et numérisées du monde. Ce niveau d’automatisation nous permet de faire fonctionner les équipements et les véhicules à distance depuis notre centre de contrôle à Perth, ce qui améliore la sécurité et la productivité de notre exploitation. Parmi les innovations importantes, nous allons créer une réplique numérique de l’usine de traitement accessible en temps réel par les travailleurs sur le terrain, mais aussi un laboratoire entièrement automatisé et intégré à la mine.
Quelles opportunités pour les jeunes dip’ ?
Nous cherchons des ingénieurs, des experts techniques, mais aussi des talents dans les fonctions financières, analytiques et en Recherche & Développement. Nos graduates les plus talentueux peuvent faire des rotations pendant trois ans en France ou à l’international et nous mettons en place des passerelles pour développer leurs connaissances et compétences.
Un conseil aux jeunes filles qui souhaitent faire carrière dans l’industrie ?
Une fois les compétences techniques acquises, il faut croire en soi. Si vous êtes passionnée, vous pourrez aller jusqu’au bout de vos rêves. Saisissez les opportunités, forcez le destin et construisez votre réseau. Le secteur est encore majoritairement masculin, mais les choses changent. Vous m’auriez dit, il y a 15 ans que je serai à ce poste, je ne vous aurais pas cru.
#JUNIA-ISEN
J’ai choisi la filière électronique à l’ISEN-Lille et j’ai passé ma dernière année dans une école d’ingénieurs partenaire, l’ESEO à Angers, où j’ai fait une spécialité en systèmes embarqués et automatismes. Le cursus ingénieur apprend la rigueur, l’autonomie et à trouver des solutions à des problèmes complexes. J’ai eu l’opportunité de suivre le cursus musique-étude qui m’a permis de continuer le piano et de me perfectionner en écriture musicale. Durant ma scolarité, j’ai été vice-présidente et secrétaire générale de l’association sportive (400 membres) et je suis arrivée seizième du championnat de France étudiant de RAID (combinaison de sports extrêmes combinant kayak, VTT et course à pied).
Compétences multiples
Après l’ISEN, je ne voulais pas faire de la technique. Le Mastère Spécialisé Management des Projets Internationaux de l’ESCP m’a permis d’élargir mes connaissances managériales, économiques, financières, marketing. Une fois diplômée, je suis partie à Londres en VIE… et je ne suis jamais revenue en France ! Mon conseil ? Travaillez vos compétences linguistiques et ouvrez vos perspectives en travaillant à l’international.
Contact : Alexandra.LeVan@riotinto.com