Atteignez des sommets avec éclat chez JTI – L’interview de Christophe Cailleaud

Vous ne verrez plus la fonction Achats du même œil grâce à Christophe Cailleaud, (ISC Paris 88), Global Indirect Procurement, Vice President chez Japan Tobacco International (JTI). Ce boss passionné qui plébiscite le management participatif vous donne ses « tips » de carrière. Suivez-les !

Les Achats, un pilier central pour la compétitivité de l’entreprise ?

C’est une fonction qui s’est structurée il y a une quarantaine d’années et qui offre un rôle stratégique. C’est le seul métier de l’entreprise où vous connectez le monde externe et le monde interne et où vous êtes en interaction avec toutes les activités de l’entreprise. Je suis tombé dedans par hasard et je n’en suis plus sorti ! Chez JTI, les achats indirects regroupent tout ce dont l’entreprise a besoin pour fonctionner mais qui ne concerne pas le produit directement : prestations intellectuelles (RH, formation, consulting…), marketing et ventes, facility management, équipements, transports, énergies, parc automobile, informatique, voyages & événementiels, etc. Le budget Achats annuel – qui s’élève à plus de trois milliards d’euros – est géré par environ 280 personnes réparties dans une cinquantaine de pays.

Interview Christophe Cailleaud Japan Tobacco International

Les soft skills pour être successful aux Achats ?

Il faut aimer les défis, savoir écouter nos clients et nos fournisseurs pour recueillir leurs suggestions, mais aussi, savoir fédérer, avoir une bonne capacité de synthèse et de l’intelligence émotionnelle. Un jeune qui a la niaque et la curiosité peut s’éclater dans cette fonction qui est plurielle : gestion de projets, analyse des marchés fournisseurs, négociation, finance, communication et relations avec nos partenaires.

Quelles sont les innovations d’avenir dans ce secteur très réglementé ?

Nous croyons au potentiel des produits à risques réduits, des dispositifs de tabac chauffé. C’est une expérience différente de la cigarette puisque sans fumée ni odeur de tabac, et qui correspond aux attentes en constante évolution de nos consommateurs adultes. Notre marque phare, Ploom, s’installe dans de nombreux pays depuis 2021 et notre couverture devrait représenter 80 % du marché mondial d’ici 2026.

Quid des opportunités pour les diplômés ?

Nous sommes toujours à la recherche de nouveaux talents, et tout particulièrement des profils scientifiques, R&D ou encore marketing. Nous sommes présents dans plus de 130 marchés et avons donc de nombreuses opportunités à l’international. Chaque année depuis 2019, notre programme mondial Make it Bright permet à de nouveaux diplômés de présenter leurs idées sur un sujet spécifique. Les gagnants ont la possibilité de remporter un stage rémunéré de six mois à l’international. Les conditions sont que les étudiants doivent être âgés de plus de 18 ans, parler couramment anglais et être dans leurs deux dernières années d’université. C’est un formidable tremplin !

L’international, un passage obligé ?

Dès ma sortie d’école, je voulais avoir des responsabilités dans un environnement international. J’ai commencé ma carrière en Allemagne, puis j’ai eu l’occasion de passer sept ans aux États-Unis chez Sanofi. Une expérience internationale, même de courte durée, est un atout-clé. Cela vous donne une ouverture d’esprit incroyable sur le monde et c’est un avantage crucial pour la poursuite de votre vie professionnelle.

En quoi la jeune génération bouscule-t-elle vos certitudes ?

Ils ont une approche très saine de l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle que nous n’avions pas à notre époque. Leur rapport à la hiérarchie et aux processus de décision est également différent. Ils sont beaucoup moins sensibles à l’approche pyramidale et hiérarchique. Quand ils ont quelque chose à vous dire, ils n’hésitent pas à pousser votre porte. Être manager, c’est aussi accepter d’être challengé par ses équipes, et c’est ce que je leur dis souvent ! Libre à eux de me dire que je me suis peut-être trompé et de me proposer une alternative à certains choix.

Votre management s’en trouve-t-il renforcé ?

Je privilégie un management participatif et de proximité. N’importe quel collaborateur peut m’aborder, qu’il soit stagiaire, assistant, acheteur junior, manager ou directeur. En réalité, j’oublie souvent la position hiérarchique qu’occupe untel. Je raisonne plutôt en termes de communauté. Chacun apporte sa pierre à l’édifice à son niveau. Durant ma carrière, à chaque fois que j’ai eu la responsabilité d’organisations et d’équipes fournies, j’ai toujours consacré une demi-heure avec chaque collaborateur. Certains me parlaient de leurs hobbies, de leur vie personnelle, ou leur parcours professionnel. En tant que manager, je suis capable de raconter une anecdote sur chacune des 280 personnes avec qui je travaille. C’est une approche peu développée car consommatrice en temps. C’est aussi une démarche atypique, mais assumée. Quand on revendique le management d’équipes, il est normal d’en connaître les membres. Quand j’ai proposé cela aux États-Unis, cela semblait incongru, mais l’année suivante, les équipes frappaient à ma porte pour réclamer des entretiens en one to one !

Les indicateurs qui prouvent que vous êtes un bon manager ?

Un des signes imparables est d’entendre les gens rire, blaguer et sentir qu’ils sont en confiance. Le management participatif est certes plus difficile, mais cela porte ses fruits. J’aime créer une empreinte, un sentiment d’appartenance, de fierté, mais aussi développer le potentiel des collaborateurs et préparer ma succession, car on n’est jamais propriétaire de son poste.

L’accompagnement bénévole de jeunes en difficulté s’inscrit-il dans cette approche managériale ?

J’ai toujours estimé qu’il était normal de donner un peu de son temps et partager son expérience en toute humilité. En tant que parrain des associations NQT et Télémaque, j’ai pu aider des jeunes à accéder au marché de l’emploi via des conseils sur la façon de rédiger un CV, de préparer des entretiens ou de connaître les codes pour s’intégrer au monde de l’entreprise. C’est un peu un rôle citoyen que d’offrir du temps à la communauté. Aujourd’hui encore, chez JTI, j’ai une activité de mentorat via un programme ouvert à tous les employés. Depuis mon arrivée il y a cinq ans, j’ai déjà accompagné quatre personnes. C’est intéressant car chacun a ses problématiques et des attentes bien particulières. Grâce à ce programme, ils peuvent partager leurs espérances, leurs doutes et leurs questionnements, sans être jugés. Nous sommes tous soumis à des biais cognitifs. Le mentorat est un challenge pour la personne qui elle-même accompagne. C’est donc un enrichissement mutuel.

ISC Paris

J’ai apprécié les nombreuses opportunités de stage en entreprise, mais aussi l’enseignement pragmatique et les cas pratiques. Les associations parascolaires permettent de prendre rapidement des responsabilités en se confrontant au monde professionnel. J’ai fait partie de la Commission ISC Cinéma qui organisait chaque année un grand événement au cours duquel les étudiants votaient pour leur film préféré. J’ai eu l’occasion de superviser la recherche des sponsors. À 21 ans, c’était une belle plongée dans le monde de l’événementiel.

Contact : CorporateCommunications@jti.com