Enjeu industriel pour l’autonomie et la souveraineté de la France, la sphère du nucléaire passionne Marianne Sécheresse (ISAE-Supaéro 93) qui y consacre toute sa carrière. Aujourd’hui Directrice du centre de Valduc, l’un des cinq sites de la Direction des Applications Militaires du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives, elle revient pour nous sur son parcours – et ses hasards -, sa vision de la réussite et la force d’être une femme dans un secteur pas tout à fait comme les autres.
Le contexte géopolitique – et notamment la guerre en Ukraine – rappelle l’importance de la dissuasion dans les relations diplomatiques internationales. « Le public prend conscience de l’importance du nucléaire en France et en mesure les apports tant pour la production d’électricité que pour le positionnement de la France au sein du cercle fermé des pays dotés. Seule la maîtrise de l’ensemble des moyens de Dissuasion – ressources et tissu industriel – garantira l’autonomie et la souveraineté de notre pays. Cet enjeu majeur s’inscrit dans un contexte favorable de réindustrialisation du pays et de revalorisation de l’industrie du nucléaire en France, délaissée depuis près de 30 ans. »
L’humain au cœur de ses missions
Marianne Sécheresse tient à rappeler qu’elle « travaille d’abord et avant tout pour la Dissuasion nucléaire ». Directrice d’un site stratégique, elle insiste sur le fait que l’Humain est au coeur de son quotidien. « Mes missions consistent à apporter un soutien à l’ensemble des unités opérationnelles du site. Je mets à disposition des directeurs de programme, et ce, de façon optimale, les ressources humaines et les moyens industriels nécessaires à la réussite des jalons et réalisations. Je dresse également, avec eux, une liste des objectifs afin que les projets portés par les unités soient traités dans les délais impartis » explique-t-elle. Des missions essentielles dans un domaine particulièrement stimulant pour cette passionnée de romans historiques, à travers lesquels elle aime approcher et explorer la complexité de l’âme humaine.
Le genre, un non-sujet familial
Mais aussi passionnantes ces missions soient-elles, la top manager ne les laisse pas pour autant prendre le pas sur sa vie privée. « J’ai quatre sœurs et mes parents nous ont toujours appris à être autonomes. Déjà, mes grands-mères faisaient des études supérieures ! La question de genre n’est pas un sujet chez nous, qu’importe que l’on soit un garçon ou une fille, ce sont les compétences et l’envie qui comptent. » Bien consciente que cet héritage n’est pas la chance de toutes, la top manager soutient de nombreuses initiatives mises en place afin de lutter contre les inégalités hommes/femmes, mais aussi afin de pousser les femmes à prendre des responsabilités. « Les avancées sociétales sont trop souvent remises en question, c’est pourquoi nous avons déployé, il y a 5 ans, la formation OSER visant à transmettre aux femmes les bons codes pour évoluer à des postes de leader. Le cercle InterElles (dont le CEA est membre) vise quant à lui, au travers des colloques comme « Courage, fuyez la culpabilité », à favoriser l’égalité et la mixité en entreprise. Il est important d’expliquer aux femmes que prendre des responsabilités c’est aussi savoir déléguer. Pour finir, on oublie aussi un peu vite qu’au sein des pratiques managériales la vulnérabilité n’est pas un défaut, bien au contraire ! ». La démonstration par l’exemple ? La proportion de femmes est aujourd’hui de 29 % au CEA Valduc.
Son conseil aux jeunes femmes de l’ISAE-Supaéro ?
« Restez curieuses vous permettra de mieux rebondir et de rester ouvertes aux opportunités qui se présentent à vous. D’autant que rien n’est jamais acquis définitivement… Un constat d’autant plus vrai que l’on traverse dans certains pays une régression de nos acquis sociaux. Je voudrais dire plus spécifiquement aux diplômées des Grandes Ecoles que c’est le moment de prendre des responsabilités. Elles sont bien plus capables qu’elles ne veulent le croire !
Une musique à conseiller à une jeune femme pour se mettre dans un mood de championne ?
Les Blues Brothers me donnent une pêche d’enfer !
Chiffres-clés : 5 000 collaborateurs répartis sur 6 sites / Création du site Valduc en 1957, le site accueille environ 2000 collaborateurs dont 1 000 personnels CEA.
Contact : marianne.secheresse@cea.fr