Interview Laurence Monnoyer-Smith CNES
Décollage du lanceur Ariane 5ES , le 17 novembre 2016 depuis le centre spatial guyanais. © CNES/ESA/Arianespace/Optique Vidéo CSG/JM Guillon, 2016

Au CNES, votre mission : protéger la Terre depuis l’espace ! – L’interview de Laurence Monnoyer-Smith

Avec les grands défis qui s’imposent aujourd’hui à l’Humanité, l’aventure spatiale a acquis, au CNES, des dimensions extrêmement concrètes et utiles. Comme les prévisions à long terme et la gestion des catastrophes. Ce qui a précisément conduit Laurence Monnoyer-Smith (CELSA 92, Université de Toulouse 97), sa Directrice du Développement Durable, à rejoindre cet organisme emblématique.

Le CNES est « en charge de la mise en œuvre de l’observatoire spatial du climat ». Racontez-nous !

Interview Laurence Monnoyer-Smith CNES

Lors du One Planet Summit de 2017, le Président de la République a lancé ce grand projet international qui implique 36 pays. Il s’agit de développer des applications pouvant aider les territoires à s’adapter au changement climatique. Ce seront, entre autres, des prévisions à long terme (jusqu’à 15 ans) permettant d’anticiper les conséquences du changement climatique. Conséquences sur l’agriculture et la végétation bien sûr. Conséquences sur la propagation des épidémies puisqu’avec l’évolution du climat, les zones infestées par les moustiques se déplacent. Conséquence sur nos vies quotidiennes également : nous pouvons par exemple prévoir à l’avance l’apparition d’ilots de chaleur dans les grandes villes. Autant donc d’applications très pratiques et concrètes, utiles. Autre point clé : on s’efforce de faire notre travail au maximum en open source. Il peut donc être répliqué dans le monde entier. Un pas décisif dans la gestion des catastrophes et la protection des territoires vulnérables.

Ex- professeure d’université, VP de la Commission Nationale du Débat Public, Commissaire Générale dans un ministère… qu’est-ce qui vous a attiré l’aventure CNES ?

Sa mission de protéger la Terre depuis l’espace. Je voulais être utile, aider les populations à affronter le changement climatique. Or, travailler avec cet outil de protection hors du commun est une chance unique. Et puis je dois dire qu’étant en charge de la transition de la base spatiale de Kourou, en Guyane, je suis ravie d’animer ce chantier qui en fera la première base spatiale verte au monde. C’est aussi ambitieux que complexe, donc passionnant !

Travailler au CNES quand on est un jeune dip’ c’est…

Intégrer une vraie famille, très unie. A peine arrivé, vous serez présenté aux directeurs ainsi qu’à votre mentor. Et embarqué dans un grand projet ! Télétravail, horaires variables, équilibre vie privée – vie professionnelle, congés paternité, politique familiale… beaucoup est fait pour faciliter nos vies et c’est très appréciable.

Gérer son projet professionnel de manière sereine et épanouissante : naturel au CNES ?

C’est un fait. La gestion des compétences permet en effet de proposer à chacun des parcours riches et vraiment intéressants. Sachant que le CNES fait partie d’un écosystème spatial ouvrant sur des trajectoires encore plus diversifiées et passionnantes. On peut ainsi décider de travailler à l’international ou s’occuper des relations avec l’Europe. Bref, aborder différentes – voire toutes ! – les facettes de l’aventure spatiale.

Stages, apprentissages, thèses, post-doctorats, pourquoi est-ce essentiel pour le CNES d’être au contact permanent des jeunes talents ?

Du primaire au supérieur, nous avons pour mission d’entretenir un lien étroit avec l’éducation nationale. Aux plus jeunes, nous expliquons ce qu’est le spatial afin d’éveiller des vocations. Aux plus grands, nous déployons l’éventail des métiers qu’ouvre le secteur. Nous travaillons naturellement main dans la main avec universités et chercheurs et nombre de doctorants travaillent pour nous sur des sujets extrêmement très divers. De même que nous établissons des collaborations de long terme avec de multiples startups, en particulier grâce à notre accélérateur Spacefounders. Autant d’ouvertures sur les forces vives du pays qui enrichissent en continu l’écosystème spatial.

Trois mots pour résumer l’expérience CNES ?

Innovation, Engagement pour la planète et Coopération internationale

Chiffres clés

  • 2,5 milliards € de budget annuel
  • 2 600 personnes

Contact : laurence.monnoyer-smith@cnes.fr