Distributeur de pièces détachées automobiles présent dans plus de 70 pays, Automotor vit au rythme du monde et de ses bouleversements incessants. Pour conduire avec succès cette PME vers la réussite, son président, Olivier van Ruymbeke (IEP Paris 77, ENA, 82) s’appuie sur son expérience personnelle de l’international. Et sur une conception du management singulière. Rencontre passionnante…
Quand on l’interroge sur sa réussite, en dépit du fait qu’il n’aime guère ce mot, Olivier van Ruymbeke met tout de suite en avant la dimension collective de l’aventure vécue à la tête d’Automotor. Implantée dans 70 pays, c’est d’abord le sentiment de participer au développement de l’économie française qui lui fait chaud au cœur. Et il apprécie également beaucoup de vivre ainsi au rythme du monde lui-même. « Cela nécessite une certaine ouverture d’esprit, mais l’IEP fut parfaite pour nous préparer à l’international et deux périodes d’expatriation m’ont ensuite beaucoup appris. En Italie d’abord pour 3 ans, j’ai compris l’art du compromis et de l’efficacité opérationnelle puis, au Brésil, durant plus de 6 ans, j’ai vécu l’émergence d’un pays : poussée de croissance & crises violentes ; il fallait analyser très vite et agir de même. »
Règle de trois
De ces expériences fortes, Olivier van Ruymbeke a forgé une règle de trois qu’il applique au management.
« En un, être à l’écoute de chacun, seule manière d’être ensuite apte à l’entraîner sur des objectifs spécifiques
Ce qui implique, en deux, de simplifier et rendre intelligible à chacun les termes de la stratégie pour donner du sens à son travail
Et obtenir, en trois, l’alignement des intérêts. Que chaque collaborateur, quelle que soit sa position, concoure à orienter son effort dans le sens commun.
Ce qui impose au manager lui-même d’être extrêmement opérationnel tout en restant capable de conserver du recul sur la situation. »
Connaître chacun !
Et de raconter l’anecdote du jour, le coup de fil reçu le matin même d’Algérie expliquant que ce pays venait de limiter d’un coup ses conditions de crédit. « Tout en minimisant à court terme l’impact négatif sur la facturation, tout l’enjeu consiste pour nous à faire émerger de cet aléas une opportunité de rebondir, voire de gagner du terrain ! Notre commercial se prépare donc à partir là-bas. Et ce genre de « problème », sur 70 pays, c’est juste le quotidien »…
« Divided we fall, together we win »
Ce qui aide indéniablement Olivier van Ruymbeke dans le déploiement des actions engagées par l’entreprise, c’est qu’il en connaît personnellement chaque collaborateur. « Ce qui me plaît avant tout dans la conduite d’une entreprise, c’est la dimension humaine. Connaître chaque personne de l’équipe, ses aspirations et craintes, ses talents et limites, et l’amener à donner le meilleur de lui-même parce qu’il aura eu envie de s’engager dans le collectif. Dans l’armée romaine, dont le modèle a fait ses preuves, on estimait difficile de diriger plus de 10 personnes (rôle des décurions) et impossible d’en diriger directement plus de 100 : aucun grade au-dessus de centurion. Peut-être parce qu’il est difficile à un être humain de mémoriser plus de 100 histoires personnelles ?… Il me reste de la marge ».
Des chiffres et des êtres (2016) : 50 M € de CA / 50 collaborateurs
Clés de la réussite
Dates clés : « chaque fois que j’ai pris un risque (mesuré) : en quittant l’administration pour une grande entreprise, puis la grande pour une plus petite et enfin en devenant entrepreneur…
Personnes clés : « Jacques Calvet chez PSA puis, au Brésil, Serge Habib, un entrepreneur aventurier, m’ont beaucoup appris ».
Son symbole : « Le vrai signe de la réussite d’une entreprise, c’est lorsque des gens de valeur vous rejoignent. Et que vous en êtes arrivé là sans compromission, en paix avec vous-même ».