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Avancées et vigilances : le point de la CDEFI sur les sujets qui buzzent dans les écoles d’ingé

Vendredi 9 novembre 2018, les membres du Bureau de la CDEFI (Conférence des Directeurs des Ecoles d’Ingénieurs Françaises) ont fait le point sur les cinq sujets chauds qui animeront les écoles d’ingénieurs dans les prochains mois. Retour sur les actus et les perspectives évoquées.

 

Regroupements : non au modèle unique, vive l’agilité !

Objectif des regroupements entre écoles d’ingénieurs et universités : créer des champions français internationaux. Une dynamique impliquant un processus de transformation complète de ces établissements mais « sans faire disparaître ce qui fait leurs forces. Ils donneront naissance à des acteurs plus compétitifs sur la scène internationale sans gommer les spécificités (recherche, agilité…) de nos écoles d’ingénieurs », insiste Marc Renner, Président de la CDEFI.

Second maître-mot de cette dynamique de regroupements : l’expérimentation. « Si nous nous regroupons pour faire ce qui se fait déjà dans les universités, je ne crois pas que nous ferons un pas de géant », insiste Marc Renner. A l’heure de l’hybridation, la CDEFI appelle par ailleurs de ses vœux le développement d’une boite à outils pour les accompagner dans les process législatifs complexes implémentés par ces regroupements.

 

Le bureau de la CDEFI

 

Réforme du Bac : un pas vers la féminisation des études scientifiques ?

Autre point chaud pour les écoles d’ingénieurs : la réforme du Bac. Alors qu’elle impacte les écoles recrutant aux niveaux Bac et Bac+2, elle pose la question de l’accompagnement des élèves et futurs élèves dans le continuum Bac-3 / Bac+8. Tout l’enjeu réside donc dans l’orientation. Mais attention, il ne s’agit pas « d’orienter vers une spécificité, une école ou un concours, mais bien de proposer un schéma de discours pour encourager l’entrée dans des études scientifiques longues. »

Si cette réforme impacte l’ensemble des jeunes, elle pourrait avoir un effet collatéral non négligeable sur la féminisation des études scientifiques. « En renforçant l’information sur les carrières scientifiques, en favorisant le décloisonnement et une approche transverse des disciplines, la réforme pourrait pousser plus de jeunes femmes à connaître et à se lancer dans des carrières scientifiques », indique Marc Renner.

« 25 % d’apprentis en école d’ingé : c’est jouable ! »

Avec un taux de 15 % dans les écoles d’ingénieurs françaises, l’apprentissage s’impose également comme un sujet de préoccupation majeure pour la CDEFI. Alors qu’un peu plus de la moitié d’entre elles proposent des formations en apprentissage sur 3 ans, leur financement reste encore marqué d’un point d’interrogation pour l’avenir, la réforme de l’apprentissage faisant toujours l’objet de débats mouvementés. « Arrêtons de penser qu’on peut financer l’apprentissage sur des coûts marginaux. C’est seulement en le finançant à son vrai coût que nous pourrons atteindre un taux satisfaisant de 25 %. »

Vers une harmonisation des droits d’inscription ?

Autre sujet en proie aux débats : les droits d’inscription. Car si leur augmentation serait « une vraie bouffée d’oxygène pour certains établissements, elle est à même de réduire l’ouverture sociale dans d’autres écoles. Un système de bourses et de compensations devrait donc être mis en place en parallèle. A moyen terme, l’idéal serait un alignement des droits ». Un objectif toujours au stade du vœu pieu à cette heure.

Développement international : les clés de la réussite

Last but not least, la dynamique d’internationalisation des écoles d’ingénieurs s’impose comme un enjeu majeur pour la CDEFI. « Il ne s’agit pas pour ces établissements de s’implanter ex nihilo avec tous leurs moyens, mais plutôt de collaborer avec des sites étrangers pour développer des modèles inédits. » Signes de leur succès les formations et travaux de recherche appuyés par de grands organismes de recherche et l’arrivée d’étudiants français sur ces sites aux quatre coins du monde. « Une école française a vraiment gagné son pari à l’international lorsque ses propres étudiants demandent à faire un semestre sur un de ses campus à l’étranger » conclut Marc Renner.