Avec son nouveau plan stratégique l’EPF veut redevenir l’école d’ingénieurs de référence pour la formation des femmes 

Crédit Patrice Lariven
Crédit Patrice Lariven

Objectif 50 % de femmes dans chacune de ses formations à horizon 2028 : telle est l’ambition affichée par le nouveau plan stratégique de l’EPF. Son directeur général Emmanuel Duflos déroule la feuille de route pour y parvenir.

C’est portée par « une vision de rupture avec les pratiques habituelles des écoles d’ingénieurs » que la Fondation EPF entame son nouveau plan stratégique 2024-2028. Et parmi les questions auxquelles elle s’attaque : la trop faible féminisation des formations scientifiques et techniques. Rappelons en effet, que si le marché de l’emploi des ingénieurs est particulièrement dynamique, les femmes ne représentent que 24 % de la profession (27 % chez les ingénieurs de moins de 30 ans) et 28.5 % des ingénieurs diplômés en 2022 selon la dernière enquête menée par Ingénieurs et Scientifiques de France.

On manque d’ingénieur.es

De fait, l’EPF (anciennement appelée Ecole Polytechnique Féminine) entend « redevenir l’école d’ingénieurs de référence sur la formation des femmes et assurer la réalité de l’égalité et de la diversité dans les formations. » Un objectif illustrant sa volonté de « former les acteurs de la transformation technologique et environnementale et du développement des organisations, pour accompagner la mutation du monde en leur fournissant les moyens de s’engager et de donner du sens à leurs actions. » Première école d’ingénieurs créée par une femme pour les femmes, concourir à la formation supérieure des femmes dans les domaines scientifiques et techniques est d’ailleurs la mission centrale de la Fondation EPF qui a conduit à sa reconnaissance d’utilité publique.

Nouveau plan stratégique de l’EPF : objectif parité parfaite pour 2028

C’est donc tout naturellement que l’école d’ingénieurs veut aujourd’hui « se réapproprier la question de l’égalité entre les femmes et les hommes autour de cet objectif ambitieux de 50 % de femmes dans chacune de nos formations. Il ne s’agit pas de partir de ce que nous faisons aujourd’hui en y ajoutant des mesures, mais bien de repartir sur de nouvelles bases et de tout repenser en renouant totalement avec notre esprit pionnier sur le sujet » assure Emmanuel Duflos. C’est pour cela que la création d’une voie d’admission spécifique pour les femmes est à l’étude. De quoi donner du grain à moudre à ceux qui y verraient une rupture d’égalité entre les candidats ? « Quand vous êtes une fondation reconnue d’utilité publique qui promeut l’accès des femmes aux professions scientifiques et techniques et que vous proposez ce type de levier, vous êtes dans votre rôle et dans votre mission ! Il faut en profiter pour agir au profit de nos écoles – qui sont nos bras armés – mais aussi au profit de l’ensemble de la collectivité » martèle le directeur général.  

Transformation globale

Les ambitions du nouveau plan stratégique de l’EPF impliquent donc en la matière la mise en œuvre d’un processus de transformation globale pour « reconfigurer les espaces physiques, l’environnement de formation et la culture relationnelle au sein de ses écoles. Parmi les mesures annoncées : le renforcement de la présence des femmes dans les cursus de ses écoles avec un objectif visé de parité, la mise en place de dispositifs de soutien financier spécifiques pour favoriser l’intégration des femmes dans l’ingénierie, la création d’un observatoire annuel des carrières des femmes dans le domaine de l’ingénierie ou encore, le développement de l’entrepreneuriat féminin, avec la mise en place d’un incubateur qui instaure la mixité comme condition d’admission des projets.

De nouvelles voies d’accès à l’étude dans le nouveau plan stratégique de l’EPF

Outre cette voie d’accès spécifique pour les jeunes filles, l’EPF prévoit un changement de paradigme global sur ses voies de recrutement. Elle repense ainsi les modalités d’accès à ses formations à travers une nouvelle filière de recrutement pour les élèves de CPGE filière Biologie, chimie, physique et sciences de la Terre (BCPST) et une filière Admission sur Titre (AST) pour les titulaires d’une licence scientifique voire même d’un cursus universitaire en droit ou en humanités. « Nous voulons réinventer les voies d’accès au diplôme d’ingénieur et les méthodes pédagogiques pour garantir un contexte d’apprentissage bienveillant et la réussite de tous, à l’école et tout au long de la vie » résume la fondation.

Employabilité à vie garantie !

Inscrite dans une démarche d’évolution continue, la Fondation entend en effet garantir à ses diplômés une « employabilité à vie ». Le nouveau plan stratégique de l’EPF prévoit ainsi « d’organiser un dispositif de mise à jour des connaissances et compétences tout au long de la carrière. Il s’appuie sur la possibilité pour les diplômés de se joindre en accès hybride aux parcours de formation en cours et de bénéficier d’un supplément / mise à jour du diplôme. Mais aussi sur la mise en place d’un réseau de partage de compétences professionnelles entre alumni pur enrichir les ressources mises à disposition par la Fondation » explique l’école.  

Fondation : un statut qui change tout ?

« Nous sommes la seule fondation au sein de l’écosystème des écoles d’ingénieurs françaises. Et ce statut n’est pas anodin. Sanctuarisant notre non-lucrativité, il garantit à toutes nos parties prenantes que l’ensemble de nos ressources est réinvesti au bénéfice de nos missions d’intérêt général. De fait, nous sommes une institution qui s’investit à la fois pour la réussite de ses étudiants et au bénéfice de questions sociétales, dont l’égalité femme-homme, en faisant en sorte que les deux puissent se rejoindre » rappelle Emmanuel Duflos. Et parmi les questions sociétales au cœur des projets détaillés dans le nouveau plan stratégique de l’EPF : la combinaison de l’IA avec les grandes transitions contemporaines. Parmi ses objectifs à horizon 2028, elle prévoit : la refonte du programme d’ingénieur généraliste sur la base des transformations environnementales et technologiques liées à l’IA, l’introduction de nouveau cours de tronc commun pour renforcer la pluridisciplinarité, le lancement de trois nouveaux cursus ingénieur en apprentissage (spécialité Si & génie énergétique des bâtiments, SI & génie électronique, SI & logistique industrielle décarbonée), ainsi que la création de programmes bac +5/6 en partenariat avec des écoles de management ou de design. 

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