Considérée comme la première coopérative française avec 5 millions de tonnes de grains collectées par an, cette coopérative agricole de la région Centre illustre un modèle de réussite à la française, s’appuyant sur l’idée que la solidarité et la mutualisation sont créatrices de valeur. Rencontre avec Philippe de Raynal, son Directeur Général. – Par Alexandra Montfort
Un système porteur de sens
Aux origines du modèle coopératif, les salariés qui travaillaient au service des agriculteurs étaient eux-mêmes issus de ce monde paysan. Ce n’est plus forcément le cas aujourd’hui depuis que le système s’est développé, diversifié et professionnalisé, et que l’on recrute des ingénieurs agronomes, des marketeurs, des contrôleurs de gestion, et une multitude de métiers insoupçonnés (plus de 300). Avant de découvrir le secteur agricole, il y a 30 ans, Philippe de Raynal, n’y avait aucune attache. » L’agriculture était le seul projet tangible de politique commune européenne, et cette dynamique me passionnait. J’ai rencontré un monde porteur de sens, où l’on voit chaque jour ceux pour qui l’on s’implique – les agriculteurs – et dont la finalité constitue un acte noble et fort : nourrir les hommes. » Faire du résultat constitue le moyen et non la fin pour le dirigeant d’Axéréal et ses collaborateurs, afin de promouvoir, de pérenniser et développer le tissu économique et la vie de la région beauceronne. Une jolie raison de se lever le matin !
L’énergie d’une équipe
Fruit de la fusion de deux coopératives, Axéréal, constituée aujourd’hui de 3 300 salariés, a réussi le pari de créer une culture d’entreprise commune avec une organisation solide. » La force du Groupe tient à l’énergie de son capital humain. La motivation des collaborateurs est encouragée par un management qui met en avant leurs compétences, et leur donne un espace de responsabilité et d’initiative. Le fait de capitaliser sur l’avenir, et donc de s’inscrire dans un projet à long terme participe à leur investissement. » Cette première étape achevée, la coopérative se concentre désormais sur ses objectifs à l’horizon 2020, à savoir : s’imposer comme un acteur coopératif européen dans le domaine des céréales. Déjà présente en Europe de l’Est, elle cherche par des croissances organiques et externes à étendre sa sphère d’influence.
« Une coopérative n’est pas opéable ni même vendable. Elle s’inscrit dans la durée »
Internationalisation et innovation
Telles sont les priorités d’Axéréal. » L’internationalisation constitue pour nous un relai de croissance indéniable lorsque l’on sait que la moitié de la production française suffit à ses besoins. » Ce levier d’ouverture au marché mondial s’actionne soit à travers la mise en place d’une logistique bien rôdée pour commercialiser et livrer des céréales en Chine aussi bien qu’au moulin le plus proche, soit via l’implantation d’activités de transformation à l’étranger. L’innovation concerne aussi bien les process industriels (Axéréal exploite plus de 30 usines de transformation) que les services proposés aux agriculteurs (agriculture de précision, bio…), à l’instar des garanties (météo, production) qui permettent aux exploitants d’avoir des revenus plus réguliers sur une année malgré l’instabilité du prix des céréales. » Elle constitue un facteur de différenciation par rapport à nos concurrents et participe à la valorisation et la pérennisation de la production des agriculteurs, notre mission première ! »
Qu’est-ce que la réussite ?
Il ne faut pas la voir comme un état stable mais au contraire éphémère. La réussite, c’est simplement l’atteinte des objectifs que l’on s’est fixés. Elle doit toujours être remise en cause par de nouveaux challenges.
Une personne qui vous a marqué ?
Mon entraîneur d’aviron. Il a contribué à me forger un esprit d’équipe, de solidarité et de compétition
Contact : www.axereal.com/carrieres