Le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui serait-il, tout comme le vaisseau du film 2001, l’Odyssée de l’espaceen passe d’être pris en main par l’intelligence artificielle ? C’est une question que l’on est en droit de se poser, tant l’IA et les objets connectés ont progressé rapidement dans tous les pans de notre quotidien : santé, travail, loisirs, voyages…. Cette évolution, qui apporte des progrès fulgurants à l’humanité, n’est pas sans générer de nouveaux enjeux, tant en termes de cybersécurité que de réglementation, de fracture numérique et de développement durable. Si jusqu’aux années 1980, on demandait seulement aux ordinateurs de traiter des masses d’informations, on leur demande aujourd’hui d’évaluer, de juger et, de plus en plus souvent, de prendre des décisions. Le numérique se présente donc comme une réalité enrichie que le cerveau humain est incapable d’atteindre seul. Cet accompagnement de nos vies par les outils digitaux passe par les institutions économiques et politiques, mais aussi par nos corps : les écrans tactiles ne cessent de nous épauler et de nous orienter, pour faire de notre espèce une humanité augmentée, dans une collaboration toujours plus intime entre l’esprit et la machine. Prêts à vous plonger dans l’humanité augmentée ? Découvrez toutes les tendances du numérique en 2024.
SOMMAIRE
Le green IT est dans le game
A la santé de la réalité augmentée
Le numérique passe le contrôle d’identité
Le numérique entre en Jeux
Les nouvelles briques géopolitiques du numérique
Numérique, quelle facture pour la fracture ?
Le green IT est dans le game
Le numérique représente aujourd’hui 3 à 4 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Mais face à la croissance des usages, il pourrait augmenter de 60 % d’ici à 2040. Estimant que les terminaux génèrent l’essentiel des impacts environnementaux, suivis des centres de données et des réseaux, l’Arcep ambitionne de faire de l’enjeu environnemental un nouveau chapitre de régulation. Décryptage des enjeux du numérique soutenable.
L’impact des réseaux de communication, des terminaux et des usages sur l’environnement est un sujet d’attention croissant. Le numérique représente aujourd’hui 3 à 4 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le monde et 2.5 % de l’empreinte carbone française. Des chiffres qui semblent aujourd’hui modestes mais dont la croissance rapide interroge. Selon le pré-rapport de la mission d’information sur l’empreinte environnementale du numérique du Sénat les émissions en GES du numérique pourrait représenter 6,7 % des émissions de GES nationales.
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Sur quoi travailler en priorité ?
Deux rapports publiés par l’ADEME et l’Arcep publiés en janvier 2022 dressent les premières pistes. Ils estiment que les terminaux (écrans, smartphones et téléviseurs notamment) génèrent l’essentiel des impacts environnementaux (65 à 92 %), suivis des centres de stockages de données (4 à 20 %) et des réseaux (4 à 13 %). « On sait aujourd’hui que les serveurs consomment effectivement plus de composants et d’électricité que les terminaux. Mais, au global, ces derniers sont plus impactants pour l’environnement car les utilisateurs sont très nombreux et les renouvellent plus souvent (tous les trois ans en moyenne pour un smartphone) et leur production coûte plus chère écologiquement » rappelle Pierre Courbin, enseignant-chercheur à l’ESIEA, à l’initiative de l’option de dernière année autour de la LowTech et des innovations frugales. Animateur de la Fresque numérique, il accompagne chaque année les nouveaux élèves à réfléchir à tous les impacts que peuvent avoir les usages du numérique.
Repenser l’ensemble du cycle de vie
En France, la phase de production des terminaux occupe une place toute particulière puisqu’elle concentre 70 % de l’empreinte carbone du numérique. Mais au-delà des gaz à effet de serre, et dans un pays où la consommation énergétique est relativement décarbonée, il est également nécessaire d’élargir la question de l’empreinte environnementale du numérique à l’ensemble du cycle de vie des réseaux, des équipements et des terminaux en adoptant une approche multicritères(terres rares, eau, énergie primaire…). Mais également à leur durée de vie et aux conditions de leur recyclage. « En tant que citoyen, nous devons repenser l’usage que nous avons de nos terminaux, pour essayer de les faire durer le plus longtemps possible. Quant aux ingénieurs numériques que nous formons, l’idée est de les faire réfléchir à comment faire en sorte qu’un logiciel dure le plus longtemps possible et que les objets connectés soient potentiellement réparables et interopérables entre eux. C’est bien là tout l’enjeu du green IT : que le numérique soit le moins consommateur possible, à la production et à la consommation. » Et de compléter : « c’est un peu contre-intuitif mais nous pensons qu’un bon ingénieur numérique doit avoir assez de connaissances pour savoir dire, dans un projet, à quel moment le numérique n’est pas nécessaire, ou seulement sur une petite partie. Nous faisons beaucoup réfléchir nos étudiants sur ces notions d’usages, d’objectifs et de besoins, pour casser les biais cognitifs. Ce n’est pas parce qu’on est un ingénieur numérique qu’on doit en mettre partout ! »
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Vers plus de régulation ?
Pour accélérer l’adoption de nouveaux usages, à domicile et en entreprise, l’Arcep ambitionne de faire de l’enjeu environnemental un nouveau chapitre de régulation. Certaines règles existent, mais elles ne sont pas très contraignantes, à l’instar des règles Afnor sur l’écoconception des sites web. « De nombreuses entreprises sont conscientes des enjeux et savent quoi faire. Elles ont donc besoin d’étudiants bien formés sur la low tech et le green IT. Mais elles ne sont pas la majorité, et beaucoup attendent d’être au pied du mur pour s’intéresser au sujet. On constate souvent que les plus actifs en la matière sont ceux qui sont déjà victimes de la pénurie d’eau ou de matériaux dans leurs process de fabrication, comme les fabricants de cartes électroniques, de systèmes embarqués ou de semi-conducteurs par exemple. » L’Autorité souhaite inscrire son action en cohérence avec les pouvoirs publics, notamment avec l’ADEME, avec laquelle la collaboration devrait se renforcer via une étude conjointe et des travaux communs dans le cadre de la mise en œuvre de la loi sur l’économie circulaire. Depuis 2020, l’Arcep a ainsi lancé une plateforme de travail Pour un numérique soutenable, appelant associations, institutions, opérateurs, entreprises du numérique et personnalités intéressées à y contribuer. « Nous sommes dans une période de transition très motivante. Mais face à l’ampleur des enjeux, on a toujours l’impression que ça ne va pas assez vite. Pour autant, rassembler tous les acteurs pour échanger sur les bonnes pratiques et fixer un cadre par consensus me paraît un bon préalable avant la mise en place d’une réglementation plus contraignante. »
Tendances du numérique en 2024 – Les green pratiques à adopter
Ne changer de smartphone que lorsqu’il n’est plus fonctionnel (idem pour les ordinateurs, écrans, tablettes…)
Préférer les terminaux recyclés et recycler son téléphone en fin de vie
Basculer son téléphone en mode Wi-Fi une fois chez soi (plutôt que de rester en 3G ou 4G)
Télécharger ses contenus consommés en mobilité en avance chez soi sur un réseau fixe (via Wi-Fi)
Éteindre sa box lorsqu’on est absent ou la nuit
Télécharger uniquement des applications ou des vidéos qui nous intéressent vraiment
Réduire les qualités d’images des vidéos si possible
Limiter les pièces jointes dans ses mails
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A la santé de la réalité augmentée
Jeux vidéo, Armée de l’air et science-fiction n’ont pas le monopole de la réalité virtuelle et augmentée ! La médecine du futur offre en effet un champ d’applications immense. Grâce à elles, il est déjà possible pour un jeune interne de s’entrainer de façon virtuelle et pour un chirurgien de réaliser une opération à des milliers de kilomètres de distance. Pour les patients aussi, les possibilités se multiplient : visualiser en amont les conditions d’un examen ou d’une opération, rendre la rééducation plus ludique et plus adaptée… On fait le point.
D’abord un peu de vocabulaire pour commencer. Connaissez-vous la différence entre réalité virtuelle (RV) et réalité augmentée (RA) ? C’est Frédéric Ravaut, Responsable de la majeure Santé et Technologie à l’ECE, qui nous répond. « La réalité virtuelle plonge son utilisateur dans un univers artificiel, reconstitué grâce à la modélisation. Dans la réalité augmentée, on part d’un univers réel, auquel on ajoute des informations pour venir l’augmenter. » Ces deux technologies différentes offrent des champs d’applications immenses dans de nombreux domaines, et notamment en santé.
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Des chirurgiens augmentés
Les médecins sont en effet parmi les professions qui tirent le plus grand bénéfice de ces technologies. En premier lieu pour leur formation. « De tout temps, les médecins ont utilisé des corps ou des reproductions d’organe en cire, et se sont entrainés sur des animaux. Les nouvelles technologies permettent aujourd’hui de travailler sur des simulations, voire des mannequins de plus en plus réalistes, et de franchir un nouveau pas dans la connaissance et la formation de ces professionnels » estime Frédéric Ravaut. En particulier en leur permettant de visualiser toute l’anatomie d’un corps en 3D, de se plonger dans des cas complexes et véridiques, sous forme de serious game, et bien sûr, de simuler des opérations à l’infini avant de les réaliser en vrai. « Aujourd’hui, l’utilisation de gants avec retour haptique permet même de ressentir les densités de matière ou le contact avec la peau lors de l’apprentissage des gestes. » Mais les usages ne s’arrêtent pas là. Une fois formés, les chirurgiens utilisent de plus en plus la réalité augmentée au cours des opérations, qu’elles soient en direct ou réalisées à distance à des milliers de kilomètres, afin de mieux utiliser les robots chirurgicaux et d’avoir accès en temps réel aux constantes du patient sur leurs lunettes par exemple, sans lever la tête.
Une des plus grosses tendances du numérique en 2024 au profit des patients
La RV est aussi très utilisée au service des patients eux-mêmes, afin de les préparer à des examens stressants ou pour simuler une opération, via l’immersion virtuelle dans la salle d’opérations ou la salle de traitement par rayons en oncologie… Savoir à l’avance ce qui les attend permet ainsi de réduire leur anxiété. De son côté, la RA permet de simuler à quoi ressemblera le corps d’un patient avec sa nouvelle prothèse ou après son opération, en faisant vieillir la cicatrice dans le temps. Mais la RA permet aussi d’améliorer la rééducation des patients, qui peuvent enfiler un casque virtuel et agrémenter leurs exercices sur tapis de marche par un paysage de forêt et des troncs à enjamber par exemple… Des travaux menés par les chercheurs de l’équipe IRA² du laboratoire IBISC de l’Université Paris Saclay ont de leur côté mis en avant de nouvelles pratiques de rééducation à la marche pour des enfants atteints de paralysie cérébrale grâce à des serious games à base de RA. Enfin, la mise au point d’un double numérique de chaque malade (une sorte de jumeau numérique humain) permettra peut-être à terme de proposer une médecine plus personnalisée et plus prédictive.
>>>> Cette entreprise met déjà en œuvre les grandes tendances du numérique en 2024 ! A l’Assurance Maladie, rejoignez les équipes d’un des plus grands systèmes d’information d’Europe – Pour permettre l’accès aux soins à plus de 67 millions de bénéficiaires, l’Assurance Maladie s’appuie sur un vaste système d’information (SI), l’équivalent de celui d’une grande banque européenne. La transformation continue de ce SI, pour répondre aux enjeux de notre système de santé mobilise, au sein de la DSI de la Cnam (Caisse nationale de l’Assurance Maladie), plus de 1 000 collaborateurs répartis sur 16 sites à Paris et en province. Plus de 400 postes d’experts informatiques sont à pourvoir aujourd’hui et dans les prochains mois. Décryptage avec Bintou Boité (EN3S 84), directrice déléguée des systèmes d’information.
3 questions à Frédéric Ravaut, responsable de la majeure Santé et Technologie à l’ECE
Pourquoi la santé est un domaine qui se prête bien à la réalité virtuelle ?
La RV est particulièrement utile pour la formation aux nouvelles pratiques médicales (chirurgie assistée par ordinateur, utilisation de l’IA dans les diagnostics…) et elle complète efficacement les pratiques conventionnelles sur corps humains. Elle apporte la visualisation anatomique en 3D – très utile aux praticiens – mais elle permet aussi de créer des univers artificiels spécifiquement adaptés aux besoins thérapeutiques, comme la rééducation fonctionnelle par exemple.
Qu’en est-il de la réalité augmentée ?
La réalité augmentée a un intérêt en temps réel pour la mesure et l’ajout d’informations. La chirurgie sous contrôle vidéo est particulièrement concernée par cet enrichissement qu’apporte la réalité augmentée. De même, dans la phase de formation des praticiens, elle permet par exemple de projeter des scans de patient réels sur des mannequins pour s’entraîner ou même de réaliser des mises en pratique de cas complexes connus, en utilisant des simulateurs d’opérations.
Quels domaines la majeure Santé & Technologie couvre-t-elle ?
Proposée au départ sous forme d’option de 60 heures, cette thématique est devenue en 2012 une de nos 11 spécialités de master à la demande des étudiants mais aussi du monde professionnel. Cette majeure – féminisée à 60 % – prend la forme d’un programme spécialisé de 450 heures réparties sur les deux dernières années du cursus. Les domaines abordés sont nombreux et évolutifs : Chirurgie, Prothèse, Biomécanique, Implants, Handicap, Réglementation, Intelligence Artificielle, Génétique, Exosquelettes, Jumeaux numériques…
>>>> Cette entreprise met déjà en œuvre les grandes tendances du numérique en 2024 ! La DSI se connecte fortement à l’humain au sein du Groupe Gilbert – Envie de découvrir le Groupe Gilbert, ETI industrielle française leader dans le domaine de la santé, qui met ses collaborateurs au cœur de sa réussite ? Suivez le guide avec Bertrand Gossieaux (IAE Caen 99), Responsable des Systèmes d’Information, qui ne jure que par l’épanouissement de ses équipes.
L’identité numérique, incontournable parmi les tendances du numérique en 2024
Depuis le 7 septembre 2023, il est possible de dématérialiser sa carte d’identité sur son smartphone via l’application France Identité. Et des tests sont en cours pour étendre son usage au permis de conduire et à la Carte Vitale. Zoom sur les atouts et les enjeux de ces nouveaux papiers d’identité phygitaux.
Le saviez-vous ? Si votre carte d’identité est déjà au nouveau format carte bancaire (et donc munie d’une puce électronique), vous pouvez officiellement la dématérialiser en l’intégrant directement sur votre smartphone Android ou iPhone, grâce à l’application France Identité. Bien que lancée le 7 septembre 2023, cette application est encore peu connue du grand public, alors que ses avantages sont nombreux au quotidien, comme récupérer un colis, louer un appartement, passer des examens ou, tout simplement, prouver son âge.
>>>> Cette entreprise met déjà en œuvre les grandes tendances du numérique en 2024 ! Berger‑Levrault, porteur d’une transformation numérique utile pour le bien commun – Cet acteur de la tech, maison d’édition au 17e siècle, a su se réinventer pour devenir aujourd’hui un éditeur de logiciels international qui s’adresse aux collectivités locales, aux établissements de santé, de l’éducation et à l’industrie. Berger-Levrault est leader des ERP de Gestion Financière et de RH pour les secteurs public et parapublic en France et en Espagne. La mission du groupe est d’aider ceux qui aident les autres, grâce à des solutions digitales innovantes, performantes, sécurisées et accessibles à tous, développées en collaboration avec ses clients et partenaires. Jérôme Bonnet (Cnam 02), CTO et Sophie de Thoré (ESCP 09), Directrice Transformation, Stratégie et Business Dev., unissent leurs voix pour nous faire découvrir ce groupe au parcours hors norme.
Amplifier les usages numériques
Une fois enregistrée sur le smartphone via la fonction NFC qui sert habituellement pour les titres de transport ou les paiements via le téléphone, la carte d’identité virtuelle est insérée de façon sécurisée, assortie d’un code personnel. L’application France Identité permet alors de prouver son identité sans divulguer toutes ses informations personnelles. Elle permet aussi de générer des justificatifs d’identité à usage unique à la validité limitée, personnalisables en fonction du destinataire ou de la démarche administrative. Ces justificatifs uniques peuvent se substituer aux scans classiques de la carte que l’on envoie trop souvent dans la nature sans savoir ce qu’ils deviennent. Une bonne façon de lutter contre le piratage des données d’identité puisqu’elles ne peuvent être ni usurpées, ni falsifiées et encore moins commercialisées. Et pour les adeptes des démarches administratives via France Connect, plus besoin de jongler avec plusieurs identifiants et mots de passe, le compte unique France Identité permettra d’accéder en ligne à plus de 1 400 services en ligne.
Carte vitale, permis de conduire et…vote électronique : les tendances du numérique en 2024 bientôt dans votre poche
Si la carte d’identité numérique avait fait l’objet d’une année d’expérimentation auprès de testeurs volontaires, c’est désormais au tour du permis de conduire et de la Carte Vitale d’être sur les bancs d’essais. Le gouvernement a d’ailleurs annoncé en mai son intention d’aller vers une fusion de la carte d’identité et de la Carte Vitale. Mais dans un premier temps, Dominique Faure, ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité, a lancé le 13 novembre dernier une expérimentation sur le compte certifié France Identité dans trois départements : l’Eure-et-Loir, le Rhône et les Hauts-de-Seine. Son objectif est de permettre aux usagers d’accéder à distance à des usages sensibles qui ne pouvaient pas être dématérialisés jusqu’à présent, tout en garantissant un niveau de sécurité identique à un face-à-face. Le premier usage envisagé grâce à cette certification est la procuration de vote 100 % dématérialisée pour les élections européennes de 2024. A suivre…
>>>> Cette entreprise met déjà en œuvre les grandes tendances du numérique en 2024 ! EDF Commerce : mettez votre énergie et la technologie au service de l’énergie du futur – Travailler à EDF Commerce c’est assurer la commercialisation d’énergie pour EDF en France pour environ 25 millions de clients. Le secret ? Des technologies de pointe et près de 7 000 collaborateurs passionnés, dont 400 à la DSIN. Parmi eux, François Raynaud (Efrei 85) Directeur SI et Numérique d’EDF Commerce. Interview.
Les tendances du numérique en 2024 entrent en Jeux
Les grands événements sportifs sont autant d’occasions de développer et de tester grandeur nature des innovations technologiques. Les JO de Paris 2024 ne manquent évidemment pas à l’appel et entendent bien profiter de technologies arrivées à maturité (5G, IA, cloud, IoT…) pour amplifier l’expérience des Jeux. Panorama.
40 sites, 13,5 millions de billets, 31 500 volontaires, 26 000 journalistes accrédités, 10 500 athlètes et quelques 4 milliards de téléspectateurs dans le monde… Des chiffres qui donnent le tournis mais qui représentent aussi une belle opportunité de mettre à l’honneur les nouvelles technologies pendant 17 jours de compétition où la communication, le partage de photos et de vidéos seront plus que jamais au cœur des usages.
>>>> Cette entreprise met déjà en œuvre les grandes tendances du numérique en 2024 ! Faites de la mobilité de demain une réalité en rejoignant la RATP – Le groupe RATP est le 3è opérateur mondial de transports urbains. Ses 71 000 collaborateurs – dont un quart à l’international – se mobilisent pour développer, exploiter, maintenir et moderniser des systèmes de transport collectif innovants et répondre ainsi aux besoins de mobilité des populations. Une équation où la data joue un rôle central. Explications avec Jean Sauvignon (X 15, HEC Paris 19), lead data scientist à Paris, au sein de la direction Digital & Innovation.
La technologie à tous les stades
De la captation des images aux services de sécurité, tout passera par le réseau 5G. C’est l’opérateur Orange qui a été choisi pour gérer toute l’infrastructure télécoms des Jeux, alors qu’en 2021 Tokyo, avait préféré partager la charge entre cinq opérateurs. Un défi de taille qui ne fait pas peur à l’opérateur historique, qui a profité de cette méga-compétition pour mettre au point un nouveau standard, basé sur une architecture unifiée portée par les protocoles internet qui faciliteront les partages inter-opérateurs. La couverture de la cérémonie d’ouverture sera assurée grâce à une centaine de caméras HD connectées, réparties sur le parcours et les barges accueillant les athlètes. Quant aux cent vingt sites estampillés JO (stades, centres de presse, gares, esplanades…), ils seront tous connectés en très haut débit fixe et mobile, y compris les trente-quatre installations sportives dévolues aux compétitions (stades, gymnases, piscines…), dont la rade de Marseille, pour les épreuves de voile. Pour amortir la charge financière et l’impact environnemental, la majorité des équipements spécialement installés pour les JO resteront en place ou seront réutilisés sur d’autres événements sportifs ou pour apporter la 5G à d’autres projets et territoires.
Jumeau numérique et village olympique durable : les tendances du numérique en 2024 vous donnent rendez-vous aux JO
C’est également le cas du jumeau numérique du Village olympique et paralympique, qui servira de cas d’école par la suite aux étudiants ingénieurs et architectes. Ce jumeau numérique d’envergure est déjà en place depuis de nombreux mois, avec plusieurs objectifs : apporter un soutien technique à la maîtrise d’ouvrage du chantier bien sûr, mais aussi devenir la vitrine numérique du savoir-faire européen en matière de ville durable. L’idée est de diffuser et d’accompagner l’émergence d’une nouvelle expérience de la ville, dans le cadre des nouvelles contraintes environnementales qui s’imposent à nous.
>>>> Cette entreprise met déjà en œuvre les grandes tendances du numérique en 2024 ! La DSI au cœur de l’accompagnement des locataires chez Batigère – Intelligence Artificielle, numérisation et cybersécurité : les enjeux ne manquent pas dans les équipes de la DSI de Batigère. Mettez-vous au service d’un groupe d’acteurs de l’habitat social dédié à l’inclusion des populations en découvrant les challenges de Laurent Debes (ISIAL 95, Université de Metz 94), Directeur des Systèmes d’Information.
Un Centre Opérationnel Technique pour tout surveiller
Et pour assurer le bon fonctionnement des infrastructures IT de l’évènement, le comité d’organisation a inauguré le 3 octobre dernier son Technology Operation Center (TOC). « La technologie est au cœur de la réussite d’un évènement comme les Jeux Olympiques et Paralympiques. Elle est à la base de notre pyramide » a d’ailleurs expliqué Tony Estanguet, président de Paris 2024, lors de l’inauguration du TOC. Situé au nord de Paris sur un plateau de 610 m², ce site va mobiliser jusqu’à 300 personnes 24h/24 et 7j/7. Afin de tester l’ensemble des différentes technologies et innovations, Paris 2024 et ses partenaires ont réalisé lors d’évènements sportifs cet été des tests in situ sur la gestion des badges, la visualisation 3D des sites, les systèmes d’accès, la billetterie et le système push to talk qui remplacera les talkiewalkies. Même sur la partie recrutement des volontaires, Paris 2024 a travaillé sur l’intelligence artificielle pour faire matcher les offres avec les profils, même si la décision finale reste dévolue à un humain.
Haro sur les Hackers
Quant à la cybersécurité, elle revêt un caractère particulièrement complexe compte tenu de l’ampleur de l’événement. La médiatisation et l’engouement pour les Jeux Olympiques ne font qu’accentuer les risques sous-jacents et tenter les hackers, appâtés par le challenge, la visibilité et la manne de données qui devraient transiter. L’infrastructure IT s’articule autour de 200 applications, une centaine de sites web et près de 12 000 postes de travail répartis sur une centaine de sites, ce qui élève fortement le potentiel de vulnérabilités, sans compter la diversité des utilisateurs (bénévoles, équipes officielles, athlètes, accrédités, partenaires…). Les hackers pourraient s’attaquer aux serveurs, injecter des ransomwares, tenter de prendre le contrôle des IoT (objets connectés) utilisés dans le chronométrage ou dans l’interconnexion des caméras, voir même bloquer les sites officiels des JO ou encore la billetterie. En 2020, les JO de Tokyo avaient été victimes de plus de quatre milliards de cyberattaques. Un chiffre colossal qui, d’après les prédictions, pourrait être multiplié par huit en ce qui concerne l’édition parisienne. Près de 10 millions d’euros sont consacrés à la cybersécurité de Paris 2024 qui repose sur l’ANSSI, un Security Operational Center (SOC) piloté par une dizaine d’experts et des sociétés d’infogérance, qui devront, ensemble, contrer les attaques les plus sophistiquées. La technologie est à ce prix.
Des chiffres fous
Les JO vont nécessiter 384 000 km de fibre optique, 7 000 points d’accès WiFi, 12 000 postes de travail, 6 000 écrans, plus de 100 serveurs et plus de 200 applications.
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La géopolitique au cœur des tendances du numérique en 2024
L’arrivée prochaine de dix-sept câbles sous-marins de télécommunication va faire de Marseille la cinquième ville au monde pour le trafic de données. Un projet d’envergure qui s’inscrit dans une démarche européenne de regain de souveraineté. Coup de projecteur sur les leviers de la France et de l’Europe pour contrer leur dépendance aux matières premières liées au numérique.
En termes de population, Marseille est la 328è ville du monde, mais au niveau des flux Internet, elle se hissera prochainement au 5è rang mondial, selon le classement de la société d’études Telegeography, faisant ainsi de la cité phocéenne un des cinq points névralgiques de l’Internet aux côtés de géants comme Miami et Singapour. La raison ? L’installation progressive de dix-sept câbles sous-marins de télécommunication arrivant et partant de la ville, pour venir desservir les réseaux terrestres et mobiles. Un des plus récents en date, 2Africa, est tout simplement le plus long câble sous-marin existant, avec ses 45 000 kilomètres de long. Son déploiement permet de relier 33 pays en Afrique, en Asie et en Europe, afin que trois milliards de personnes puissent bénéficier d’un Internet rapide et abordable.
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Le Chips Act pour les semi-conducteurs
Dans la même idée, et dans une démarche européenne de regain de souveraineté sur les enjeux du numérique, le règlement européen sur les semi-conducteurs, dit Chips Act, est entré en vigueur le 21 septembre 2023. Il vient renforcer la compétitivité et la résilience de l’Europe dans les applications et les technologies des semi-conducteurs. De fait, les récentes pénuries mondiales accentuées par la crise sanitaire ont marqué les esprits, avec des fermetures d’usines en Europe dans plusieurs secteurs, de l’automobile aux dispositifs de soins de santé. Cette situation a mis en évidence l’extrême dépendance, à l’échelle mondiale, de la chaîne de valeur des semi-conducteurs à l’égard d’un nombre très limité d’acteurs, principalement asiatiques, dans un contexte géopolitique complexe. Un enjeu d’autant plus important que selon les résultats d’une enquête de la Commission sur les semi-conducteurs, la demande de puces électroniques en Europe devrait doubler d’ici à 2030. La stratégie d’Ursula von der Leyen est claire : créer un écosystème des semi-conducteurs à la pointe du progrès en Europe, grâce à plus de 43 milliards d’euros d’investissements publics et privés.
Retrouver notre souveraineté numérique
Le développement exponentiel des nouvelles technologies est un des principaux facteurs de cette course en avant et du besoin croissant de matières premières et de métaux rares nécessaires au développement des solutions numériques. Dans cette compétition mondiale, et dans une géopolitique recomposée autour de la Chine et des Etats-Unis, l’Europe et la France ont pris un retard certain et apparaissent en position de grande vulnérabilité. Dans son ouvrage La guerre des métaux rares, la face cachée de la transition énergétique et numérique, Guillaume Pitron explique qu’en s’émancipant des énergies fossiles, les sociétés actuelles sombrent dans une nouvelle dépendance : celle des métaux rares. « Lithium, cobalt, graphite, nickel, tungstène, antimoine… sont devenus indispensables au développement de la nouvelle société écologique et numérique, en se nichant dans les éoliennes, les panneaux solaires, les smartphones, les ordinateurs, tablettes et autres objets connectés de notre quotidien » explique-t-il. Or le récent rapport Varin (sur la sécurisation de l’approvisionnement en matières premières minérales) fait état d’une dépendance à 70 % de l’Europe vis-à-vis de ses approvisionnements en métaux stratégiques et à 100 % pour la France.
>>>> Cette entreprise met déjà en œuvre les grandes tendances du numérique en 2024 ! iMSA cultive le champ des possibles – Alors que la transition écologique est au cœur des enjeux du monde agricole, le numérique a un rôle-clé à jouer pour permettre aux exploitants de relever ces nouveaux défis. Et c’est dans cette optique qu’iMSA – l’acteur informatique de la Mutualité Sociale Agricole – accompagne l’ensemble des acteurs du secteur. Jacques Bouldoires (INA-PG 81), son directeur général, explique comment.
Recyclage des métaux rares : les tendances du numérique 2024 à suivre
A titre d’exemple, la Chine a investi massivement depuis une vingtaine d’années dans des projets d’extraction et de raffinage sur son territoire mais également à l’étranger, comme en Afrique et en Australie. Elle contrôle aujourd’hui plus de 40 % de la chaîne de valeur pour les métaux nécessaires à la fabrication de batteries et est donc en mesure de réguler les cours du marché mondial à son avantage. En 2019, une autorisation exceptionnelle de 3,2 milliards d’euros de subventions, dont 960 millions pour la France, a été accordée pour soutenir la fabrication de batteries au lithium-ion en Europe. Une seconde de 2,9 milliards a été autorisée début 2021 pour développer la recherche et la fabrication des composants de batteries sur le sol européen. Enfin, un appel à projets sur les métaux critiques doté d’1 milliard d’euros a été lancé dans le cadre de France 2030, pour favoriser l’émergence d’une filière couvrant l’ensemble de la chaîne de valeur. En parallèle, un axe fort pour l’avenir réside dans le recyclage des métaux rares. Dans l’attente de substituts et d’innovations technologiques pour réduire notre dépendance, le recyclage des systèmes existants doit être envisagé. Il pourrait fournir 20 % des besoins d’ici 2030 avec un objectif à 40 % en 2035, tout en ayant l’avantage d’avoir une empreinte carbone inférieure à la source initiale.
Les chiffres à retenir
1 000 milliards de puces électroniques ont été fabriquées dans le monde en 2020, dont seulement 10 % dans l’UE
Les besoins en lithium en 2030 seront multipliés par 7 par rapport à 2020
Le prix du cobalt a doublé entre 2015 et 2025
>>>> Cette entreprise met déjà en œuvre les grandes tendances du numérique en 2024 ! La DSI, le ticket gagnant de la Française des Jeux – Tirez le gros lot en intégrant la DSI de du groupe FDJ qui met son savoir-faire technique au profit de l’international. Yovan Obrenovitch (Centrale Lille 95), Chief Information Officer Technology & International du groupe FDJ, vous partage ses challenges IT et les ambitions d’un groupe leader.
Numérique, quelle facture pour la fracture ?
Près de 16 millions de Français rencontrent des difficultés face au numérique en France. Parmi elles, 4,5 millions n’ont pas accès à Internet. Un éloignement dont la facture est lourde à payer pour les personnes touchées, avec de graves conséquences en termes d’employabilité, d’accès aux droits ou de suivi médical et social. Une feuille de route stratégique est en cours pour répondre à l’objectif de 80 % des Européens disposant des compétences numériques de base fin 2027. Décryptage.
Un rapport transmis au ministre délégué chargé de la Transition numérique en avril 2023 indique que 31,5 % des plus de 18 ans ne se sentent pas à l’aise sur le web ou n’y ont tout simplement pas accès. Pourtant, l’illectronisme n’est pas une histoire de génération. Pour preuve, un jeune de moins de 25 ans sur cinq n’a pas accès au numérique aujourd’hui. La facture est donc moins générationnelle que sociale et territoriale. De nombreux facteurs expliquent les inégalités numériques, dont la catégorie socio-professionnelle, le lieu d’habitation ou encore le genre. L’origine sociale, si elle ne peut expliquer tous les cas d’éloignement du numérique, est très importante à prendre en compte « tant dans le rapport aux technologies que dans le développement de pratiques numériques différenciées. Ces variables ont pour particularité d’être inter-reliées et souvent interdépendantes les unes des autres voire cumulatives » explique le rapport. Actuellement, 16 millions de Français se disent éloignés du numérique, soit trois millions de plus qu’en 2017. La tendance est donc en train de s’aggraver, alors même que le numérique est partout et devient indispensable pour réaliser de nombreuses tâches de la vie quotidienne : inscription à pôle emploi, suivi médical, démarches sociales…
>>>> Cette entreprise met déjà en œuvre les grandes tendances du numérique en 2024 ! La DSI d’AXA, une terre d’opportunités pour les femmes ! – Le numérique est un champ des possibles infini. C’est le message d’Anne-Sophie Luce (CentraleSupélec 88), DSI AXA Santé et Collectives – AXA France et d’Aurélie Vallée (NEOMA BS 98, Victoria University Melbourne 99), DSI AXA Life & Health International Solutions. Suivez ces rôles modèles qui incitent les femmes à se lancer avec audace dans la tech.
Une fracture aggravée par la crise sanitaire
En obligeant les populations à rester confinées plusieurs semaines, la pandémie de Covid 19 a boosté les usages numériques et a élevé le standard de maîtrise exigé pour être à l’aise sur le numérique, fragilisant de facto davantage de personnes. Lors de la crise sanitaire, des milliers de personnes se sont retrouvées en difficulté face au numérique, en particulier les familles ne disposant pas d’un ordinateur ou d’une tablette à la maison. « La pandémie a brutalement exacerbé les problèmes liés à la dématérialisation des administrations » estime l’association ATD Quart Monde. Et ce, alors que la plupart des services publics seront dématérialisés d’ici à 2022. D’ores et déjà, le ministère de la transformation et de la fonction publique a dévoilé que 212 des 250 formalités considérées comme essentielles à la vie quotidienne des Français peuvent déjà être effectuées en ligne. Une avancée qui n’est pas considérée comme telle par les personnes touchées d’illectronisme.
Redonner à tous des compétences de base
C’est pourquoi plusieurs associations demandent d’instaurer un droit à la connexion. Celui-ci passe par plusieurs éléments : un accès au réseau Internet, du matériel adapté, une connexion à coût abordable, mais également par le maintien d’une présence physique dans les administrations. Une feuille de route stratégique devrait prochainement être mise en place par le gouvernement pour répondre à l’objectif européen de 80 % de la population disposant des compétences numériques de base fin 2027. D’ores et déjà, les 4 000 conseillers numériques déployés en France depuis 2021 ont permis d’accompagner 1,8 million de personnes – dont la moitié de plus de 60 ans – pour mener des démarches en ligne ou apprendre à naviguer sur Internet. Le nombre de ces conseillers numériques devrait être augmenté, afin qu’ils soient présents en nombre dans tous les types de structures (communes, départements, associations, etc.). Une politique pour l’inclusion numérique qui apparaît essentielle, afin de ne laisser personne au sur le carreau.
Le saviez-vous ?
L’illectronisme est un néologisme transposant le problème d’illettrisme dans le domaine de l’information électronique. Utilisé pour la première fois en 1999 par Lionel Jospin, on peut le définir comme un manque de connaissances clés nécessaires à l’utilisation des ressources numériques. On parle aussi d’illettrisme numérique, pour souligner les difficultés de lecture de ces ressources numériques.
>>>> Cette entreprise met déjà en œuvre les grandes tendances du numérique en 2024 ! « ENGIE est l’endroit idéal pour mettre en œuvre les dernières technologies » – Alors que son système d’information est en pleine transformation, la DSI France BtoC d’ENGIE prévoit de recruter près de 150 talents dans les trois ans à venir. Son objectif ? Accompagner les clients, particuliers et professionnels, dans une transition énergétique simple et abordable. Erwan Conq (ENIB 92), directeur de services d’information France BtoC d’ENGIE, nous en dit plus.