« Combinez l’IA et la data pour une banque innovante et responsable », lance Léa Deleris, (X 96) Head of RISK Artificial Intelligence Research chez BNP Paribas. Cette manager passée par le monde de la recherche vous donne des conseils qui valent de l’or. Suivez-les !
Focus sur la fonction RISK et l’IA au sein de BNP Paribas ?
La grande majorité des activités de BNP Paribas (banque de détail, investissements, assurance) génère des risques… qu’il faut gérer !. L’Intelligence Artificielle (et la data) nous aide entre autres à mieux identifier les anomalies comme la fraude ou les profils en danger. Depuis deux ans, le Groupe Data Office de BNP Paribas accélère la transformation de la banque et met le boosteur pour valoriser, partager et sécuriser la data.
Le sel de votre mission ?
J’aime la diversité des use-cases. J’ai découvert, via la fonction RISK, l’univers du crédit à la consommation, celui des corporates, mais aussi l’aspect cyber avec la gestion des fuites des données. Je travaille aussi sur les risques ESG (Environnement, Social et Gouvernance). Grâce au financement, nous encourageons les bonnes pratiques en matière de réduction de la pollution, des émissions de gaz à effet de serre ou en faveur de l’emploi des femmes.
Les data scientists, rois du monde ?
Mon équipe compte 20 personnes et plus de 10 nationalités, la majorité avec une formation d’ingénieur. Certains sont des développeurs, d’autres font de la modélisation. Nous avons aussi des business analysts et une UX designer qui nous pousse à résoudre le bon problème pour le client.
Quid des recrutements ?
Nous embauchons régulièrement des stagiaires. Mon objectif ? Leur permettre de développer de nouvelles connaissances techniques en data science et de découvrir la réalité de l’entreprise. Chez BNP Paribas, il y a plus de 300 data scientists et une dizaine de postes ouverts. Les qualités clés ? L’envie d’apprendre, le sens critique, l’écoute, l’humilité et l’humour.
Diriez-vous que l’on naît leader ou qu’on le devient ?
Manager cela s’apprend et s’affute constamment. Le leadership, c’est emmener les gens vers une vision, convaincre et rassurer. Je suis plutôt réservée, j’aime savoir de quoi je parle donc quand je ne suis pas sûre, je suis dans l’écoute.
Les femmes et la science, une équation difficile à résoudre ?
À l’X, nous étions 50 sur 400 ! C’était pareil à Stanford où j’ai fait mon doctorat en gestion des risques d’ingénierie, on disait « The odds are good but the goods are odd ». Mon conseil aux jeunes femmes (pour leur carrière) : suivez vos envies sans penser au genre !
#Lesyeuxdansl’X
« Je me souviens d’avoir été battue à plate couture lors du voyage au Sri Lanka avec l’équipe de volley-ball. Nous avions joué contre la marine sur un terrain en terre dans la campagne et tout le village était présent. Je me rappelle aussi du Talent Show où j’ai chanté a capella les Bee Gees. Verdict le lendemain du directeur musical de l’école, Maître Patrice Holiner, « C’était courageux ! ».
#TrouvetonIkigaï
« J’ai découvert cette philosophie japonaise qui consiste à trouver un équilibre entre ce que l’on aime faire, ce pourquoi on est doué, ce dont le monde a besoin et ce pourquoi on peut être payé. Réfléchissez à toutes les dimensions sans oubliez « What you love ».
Recherche Vs Entreprise : le match
« J’ai passé une grande partie de ma carrière dans la recherche dans les laboratoires d’IBM, au Watson Research Center à New York, puis dans le laboratoire de Dublin. Dans une entreprise, on doit livrer une solution et faire des compromis pour avancer. Dans le monde académique, on a plus de liberté, mais pas toujours plus de moyens. Aujourd’hui, il y a de plus en plus de porosité et de transfert de connaissances entre les deux mondes. »
Contact: lea.deleris@bnpparibas.com