Cette année, APB (Admission Post-Bac), la plateforme où les lycéens formulent leurs voeux pour leurs études dans le supérieur, se dote d’un nouvel algorithme. Très décriée, cette nouvelle version procède à un tirage au sort aléatoire pour départager les candidats à des licences dont les places sont limitées. Plusieurs pays, dont le Canada, tirent profit de cet imbroglio informatique et n’hésitent pas à recruter des étudiants français. Rencontre avec Miguel Robichaud, Premier Secrétaire à l’ambassade du Canada en France.
Les étudiants sont nombreux à se plaindre sur les réseaux sociaux des résultats d’APB. Droit, Médecine, Psychologie et STAPS sont les filières les plus engorgées. Avec les « Journées de la Mobilité », le Canada entend recruter sur le sol français, les bacheliers intéressés par des études à l’étranger ou tous ceux qui sont déçus par leurs résultats sur APB, comme en témoigne le tweet du directeur de la communication de l’ambassade du Canada :
Le Canada, terre d’asile des déçus d’APB ?
Interrogé, le premier secrétaire de l’ambassade commente : « nous ne pouvons pas dire si le nombre de demandes de permis d’études a augmenté à cause du nouvel algorithme d’Admission Post-Bac et il est difficile de parler des politiques menées dans un pays étranger au nôtre, mais le nombre de dossiers pour ce permis a augmenté de 34 % cette année« .
L’intérêt pour le Canada s’explique aussi peut-être par son mode de fonctionnement : chaque province est autonome en ce qui concerne l’attribution des nombreuses places pour l’université. Le pays offre également de multiples avantages : « il n’y a pas besoin de renouveler de titre de séjour. Les étudiants ont un permis de travail avec leur permis d’études et peuvent donc travailler en dehors du campus pendant leur lience et même pendant leur stage. Ils peuvent donc gagner de l’argent tout en rencontrant de nouvelles personnes et en mettant en pratique leurs acquis. Pour les étudiants français, le Canada permet d’obtenir un diplôme reconnu dans un milieu anglophone, mais avec l’assurance d’avoir des cours dans leur langue« , précise Miguel Robichaud. Les universités canadiennes proposent pléthores de formations, comme à l’Université de Montréal et offrent des partenariats avec des grandes écoles comme Polytechnique ou HEC.
Si vous voulez en savoir plus sur l’Université de Montréal :
« Notre Premier ministre a annoncé une stratégie mondiale pour recruter plus facilement des talents. Le Canada est « open for business », nous voulons des cerveaux, des talents »
Vers une mobilité internationale des talents
Le Canada revendique une politique d’ouverture vers le monde et pour Miguel Robichaud, le pays souhaite intégrer le mouvement de mobilité des talents : « nous voulons participer à ce grand échange de mobilité internationale. Le Canada est un pays qui possède une variété d’industries, d’écoles et de langues dont peuvent bénéficier les étudiants. Après leurs études, ils peuvent rester pour contribuer à notre culture. Notre Premier ministre a d’ailleurs annoncé une stratégie mondiale pour recruter plus facilement des talents. Les professeurs, les membres de chaires d’études pourront venir sans permis de travail. Le Canada est « open for business », nous voulons des cerveaux, des talents. Nous souhaitons qu’ils s’épanouissent chez nous. »
Mais le Canada n’est pas le seul pays à tirer profit de du problème d’Admission Post-Bac pour attirer les étudiants. À en croire ce tweet, d’autres pays comme l’Espagne enjoignent les déçus d’APB à venir étudier chez eux :