Au sein du CEA, la Direction des Applications Militaires (DAM) est chargée de missions au service de la dissuasion nucléaire française, des enjeux stratégiques qui collent parfaitement avec la formation polytechnicienne. Présentation avec Jean-Philippe Bouyer (X 84), Directeur Qualité, Sécurité, Contrôle Gouvernemental (DQSCG).
À quels enjeux spécifiques êtes-vous confronté ?
La DAM conçoit et fabrique les têtes nucléaires, dont elle garantit la sûreté et la fiabilité, pilote la conception et la fabrication des chaufferies nucléaires pour la Marine nationale, apporte aussi son appui technique dans la lutte contre la prolifération nucléaire et le terrorisme… Au sein de la DAM, DQSCG est en charge de la qualité, dont celle des armes, de la sécurité et du contrôle gouvernemental c’est-à-dire la protection de nos secrets, de nos acteurs et de nos moyens, y compris dans l’univers informatique. Et ce, avec une obligation de résultats : nous n’avons pas le droit à l’erreur !
En quoi la formation polytechnicienne répond-elle à ces exigences ?
Nous devons relever des défis scientifiques et techniques de premier plan. Pour cela, nous avons des moyens technologiques d’exception et nous nous appuyons sur les talents de nos collaborateurs pour maîtriser des phénomènes physiques complexes et réaliser des modélisations physico-numériques complètes avec une maîtrise des incertitudes. Les profils recherchés doivent non seulement être en mesure de comprendre tout ce qui se passe dans une arme nucléaire, mais aussi être très fiables et savoir travailler en équipe avec efficacité, réalisme, en respectant les impératifs de discrétion. Un exercice auquel les jeunes X sont très bien préparés.
Un moyen expérimental exceptionnel : le laser Mégajoule
Parfaite illustration des moyens technologiques d’exception du CEA DAM : le laser Mégajoule. Une installation de 300 m de long, 100 m de large, 50 m de haut capable de pointer 176 faisceaux lasers sur une cible millimétrique en quelques milliardièmes de seconde. Objectif : reproduire à toute petite échelle des phénomènes physiques semblables à ceux observés lors du fonctionnement nucléaire des armes ou au sein des étoiles. « Les X ont cette capacité à travailler rigoureusement dans des domaines non classiques avec une multitude de parties prenantes. »
Comment relever de tels défis ?
Les sciences et les techniques représentent une porte d’entrée idéale : nous accueillons notamment quelque 150 doctorants, qui peuvent acquérir des compétences sur des domaines très pointus dans la furtivité, la modélisation physique de phénomènes multi-échelles ou l’utilisation de l’intelligence artificielle pour créer un jumeau numérique de matériaux réels. Ils peuvent ensuite évoluer vers le management de projets et le management d’équipes. Pour atteindre nos objectifs de sécurité, il faut savoir trouver la voie réaliste au milieu de toutes les exigences imposées. Avec leur formation, leur ouverture au monde et leur sens de l’engagement pour la France, les jeunes X ont toutes les qualités requises pour réussir.
Comment pouvez-vous les aider à bâtir leur carrière ?
J’ai mené ma carrière comme j’ai fait mes études : j’ai beaucoup appris et toujours continué à apprendre dans chacun des postes que j’ai occupés à la DGA, au service du Premier ministre et au CEA. Ainsi, on vous confie des sujets d’excellence et vous avez l’opportunité de vous révéler et de construire des relations de confiance dans tous les domaines. Avec le talent qui est le vôtre, prenez le temps de vous épanouir et de vous réaliser pleinement dans un environnement professionnel exceptionnel.
Souvenir de l’X
« Je garde l’image de professeurs très engagés et de très haut niveau, ainsi que d’une vie de campus très forte. C’est une école de caractère, avec un réseau d’anciens extrêmement puissant et bienveillant. Sans oublier la campagne Kès que j’ai soutenue. On nous laissait tout simplement le droit d’être jeunes et de vivre le meilleur au quotidien. »
Contact : jean-philippe.bouyer@cea.fr
fourni par le Borlabs Cookie