Première école d’ingénieurs à avoir lancé son incubateur de startups dès 2001, CentraleSupélec confirme sa volonté de former les grands startupeurs de demain avec la création de 21st, son nouveau programme d’innovation et d’entrepreneuriat. Aide au financement, accompagnement par des alumni, proximité avec des laboratoires de recherche : tout ce qu’il faut savoir sur ce nouveau programme.
CentraleSupélec, « est une école créée par un entrepreneur et pour le monde de l’entreprise », rappelle Anita de Voisins, Directrice de l’entrepreneuriat de l’école d’ingénieurs. Et c’est donc tout naturellement que, 20 ans après avoir monté son premier incubateur, l’école fonde 21st, un nouveau programme d’innovation au cœur des problématiques du 21è siècle. Son objectif ? Capitaliser sur les ressources de CentraleSupélec, les rassembler et créer un écosystème propice à l’entrepreneuriat en lien avec les enjeux actuels comme l’intelligence artificielle, la data, la cyber sécurité ou encore l’environnement.
Trois axes d’accompagnement
Le but de 21st : accompagner les porteurs de projet à toutes les étapes de leur évolution. Pour cela, CentraleSupélec déploie 3 volets :
- Launch, pour les projets en phase d’étude d’opportunités. Les élèves et doctorants de CentraleSupélec sont accompagnés dans leur processus de lancement allant de l’idéation jusqu’à l’hébergement et l’aide au financement. « L’idée n’est pas que tous les étudiants deviennent entrepreneurs, mais plutôt que ces compétences acquises au travers de l’entrepreneuriat pendant les études permet d’acquérir des soft skills utiles pour la suite de leur carrière » explique Anita de Voisins.
- Build, pour les startups en croissance. Elles sont accompagnées dans leur développement et bénéficient de l’expérience cumulée des 20 ans d’incubateur de CentraleSupélec. Ouvert à des startups de l’école (mais également accessible sur dossier pour d’autres entreprises), cet accélérateur thématique porte sur trois domaines d’innovation : la régénération des écosystèmes pour créer des transitions environnementales durables, les grandes odyssées humaines dans les domaines de la santé, l’éducation et des interactions sociales et sociétales et enfin, la révolution business, économique et industrielle dans des domaines d’innovation comme la data, la cyber sécurité, etc.
- Scale, pour les startups en phase d’accélération et de changement d’échelle. 21st permet à ces entreprises de mieux se connecter avec les laboratoires de recherche de CentraleSupélec, mais aussi d’être hébergées dans des locaux propices à l’innovation entre l’Université Paris-Saclay et le plus grand campus créatif du monde : STATION F.
Comment s’articule l’accompagnement chez 21st ?
Les startups membres du programme 21st bénéficient d’un cadre d’hébergement qui facilite les synergies entre les étudiants et chercheurs, et permet la mise en place d’un accompagnement personnalisé avec deux mentors : un enseignant-chercheur et un alumni parmi les 45 000 diplômés de CentraleSupélec. « Un alumni entrepreneur ou serial entrepreneur peut aider à faire gagner des mois de développement et éviter aux étudiants de faire des erreurs », précise Anita de Voisins. Et les retours sur ce mode de fonctionnement sont très positifs de la part des startups qui ont déjà pu en bénéficier.
Actuellement, douze startups sont accompagnées par l’accélérateur dans la partie Build. A terme, 21st entend accompagner trente structures et souhaite accélérer le mouvement dans la deep tech, même si ces startups sur des innovations de rupture représentent d’ores et déjà 50 % à 60 % des entreprises incubées. Parmi les belles réussites du programme, 21st compte une de ses startups parmi les candidates sélectionnées dans le Future 40 de STATION F, et plusieurs sont en cours de levées de fonds.
Les pépites de l’incubateur 21st
Deux startups de l’accélérateur témoignent de la démarche d’accompagnement qui est mise en œuvre. Camille Bouget, co-fondatrice de Scienta Lab, une entreprise spécialisée dans le développement de l’intelligence artificielle afin de mieux traiter les maladies auto-immunes, explique : « Nous avons bénéficié de beaucoup d’accompagnement de la part de CentraleSupélec : une formation d’excellence, une filière entrepreneuriat en dernière année, ou encore une bourse de la Fondation pour amorcer le projet et développer de notre prototype au niveau technique.»
Thibaut Humbert, co-fondateur de GeoWatch Labs, un outil qui aide les acteurs du monde agricole grâce à des prédictions de rendements basées sur des données satellitaires et d’intelligence artificielle, a le même sentiment que Camille. Il met en lumière l’accompagnement de 21st, notamment en termes d’information et d’aide sur les différents types de financement possibles pour sa startup. Mais aussi l’avantage de pouvoir travailler à proximité d’un laboratoire satellite. Preuve ultime que l’accompagnement fonctionne : l’entreprise entend embaucher ses premiers ingénieurs dès 2022, en favorisant les talents de CentraleSupélec, bien entendu !
Quoi de neuf à CentraleSupélec ?
Romain Soubeyran, directeur de l’école, a profité de l’annonce du nouveau programme d’entrepreneuriat pour rappeler les trois enjeux de l’année à venir pour CentraleSupélec :
- Construire l’Université Paris-Saclay avec des actions transverses. Le campus devient un véritable carrefour entre le monde académique et celui de l’entreprise grâce à des initiatives comme les graduate schools thématiques.
- Faire progresser la formation d’ingénieur généraliste en mettant en place des cursus personnalisés. « L’enjeu de la pédagogie centralienne, c’est d’être acteur de son parcours et être capable de se positionner » explique Romain Soubeyran.
- Améliorer l’ouverture sociale et de genre afin de trouver de nouveaux viviers d’ingénieurs. En clair : aller chercher les étudiants qui se mettent des barrières, en intégrant notamment plus de filles et d’étudiants boursiers dans les cursus de sélection.