Cette année, la Semaine Européenne pour l’Emploi des Personnes Handicapées (SEEPH) se met en mode digital pour sa 24e édition qui se déroule du 16 au 20 novembre. Ses mots d’ordre ? Numérique, inclusion et handicaps invisibles. L’occasion de faire le point sur l’emploi des personnes en situation de handicap en France en 2020.
3.5 : c’est le pourcentage moyen de collaborateurs en situation de handicap dans les entreprises françaises en 2020. Un chiffre en progression mais encore très en-deçà de ce que demande la loi. Chaque entreprise de plus de 20 salariés doit en effet compter 6 % de salariés en situation de handicap dans ses effectifs. Depuis le 1er janvier 2020 ce quota ne prend en compte que les emplois directs, stagiaires et intérimaires compris. De plus, un référent handicap doit être désigné dans toute entreprise d’au moins 250 salariés. Un ensemble de mesures qui vise à atteindre un taux réel de 6 % de collaborateurs en situation de handicap dans les prochaines années.
Les entreprises s’engagent
Conscientes de cette obligation légale et que les jeunes diplômés font de la diversité un de leurs principaux critères pour choisir leur entreprise, le monde professionnel s’empare désormais du sujet de façon résolument engagée. Ainsi, en novembre 2019, une centaine d’entreprises (parmi lesquelles Adecco, BNP Paribas, Décathlon, Deloitte, EDF, ENGIE, EY, La Banque Postale, LVMH, Radio France, Suez, TF1…) ont signé un manifeste visant à assurer une meilleure inclusion des personnes en situation de handicap dans le monde professionnel.
Voici leurs 10 engagements :
#1 L’accueil des élèves handicapés dans nos entreprises, dès le stage de 3e, pour leur permettre d’imaginer clairement un futur professionnel et d’orienter leurs études
#2 L’accès des élèves et étudiants handicapés au monde de l’entreprise notamment par la voie de l’apprentissage, de l’alternance et du stage en entreprise
#3 L’accès à l’entretien de recrutement pour toute candidature de personnes handicapées ayant le profil et les compétences pour tous les postes disponibles
#4 La mise en œuvre régulière d’actions internes de sensibilisation pour lutter contre les stéréotypes et les discriminations à l’égard des personnes handicapées
#5 La mobilisation de tout nouveau collaborateur autour des enjeux du handicap en entreprise lors de son accueil et de son parcours d’intégration
#6 L’optimisation de l’accès aux outils d’entreprise, notamment numériques, aux personnes en situation de handicap
#7 L’intégration de l’accessibilité numérique dans la conception des schémas directeurs des systèmes d’informations et le développement des solutions numériques
#8 Le développement des engagements économiques avec les Entreprises Adaptées, les ESAT et les Travailleurs Indépendants Handicapés dans le but de leur confier des commandes et des missions de sous-traitance répondant à nos exigences de qualité
#9 Le développement de passerelles avec les entreprises adaptées et ESAT afin de permettre l’intégration de personnes handicapées dans toutes les entreprises
#10 L’intégration de critères sociaux relatifs au handicap et à l’inclusion dans les appels d’offre et les prérequis pour y souscrire, afin d’engager l’ensemble de nos partenaires dans cette approche inclusive
Les DuoDays sont maintenus !
La quatrième édition des DuoDays se déroulera le 19 novembre 2020, en privilégiant, contexte sanitaire oblige, le distanciel. Une initiative qui propose à des entreprises d’organiser un binôme entre un de leur salarié ou manager et une personne en situation de handicap. Une journée pour aider à faire tomber les préjugés et favoriser l’emploi des personnes handicapées. En 2019, 12 900 duos ont été formés, 6 800 employeurs mobilisés et la quasi-totalité des membres du Gouvernement avaient formé un duo.
Quid du sourcing ?
Si elles sont de plus en plus nombreuses à s’engager en faveur de l’inclusion du handicap, la question du sourcing reste centrale pour les entreprises en quête de jeunes diplômés. Le Baromètre handicap 2019 de la Conférence des Grandes Ecoles (CGE) indique en effet que les écoles membres de la CGE comptaient en 2018 1.55 % d’étudiants en situation de handicap. Un chiffre en progression par rapport à 2017, où ils représentaient 1.08 % des étudiants. Des élèves principalement présents en écoles d’ingénieurs (44 %), puis en écoles de management (26 %) ou dans des établissements relevant d’autres spécialités (30 %).
Hello-Handicap, un salon de recrutement dédié
Pour aider les entreprises et les candidats en situation de handicap à se rencontrer, certains salons dédiés ont vu le jour. C’est le cas de Hello-Handicap, une solution pensée pour faciliter le recrutement des travailleurs handicapés. Il permet d’accéder à des milliers d’offres d’emploi, partout en France, de postuler aux offres d’emploi qui vous intéressent et de passer des entretiens par téléphone ou par tchat, quand cela vous convient et sans se déplacer.
Un salon dont la dernière édition n’a, contre toute attente, pas subi « d’effet Covid négatif ». « Nous avons été frappés par l’exceptionnelle mobilisation des entreprises et la multiplication des offres. Les entreprises continuent à recruter ! D’autant que l’emploi des personnes handicapées restent une priorité pour les entreprises dont la politique RSE devient éminemment stratégique » remarque Lucie Caubel, co-créatrice du salon. Un environnement plus serein aussi pour les candidats « qui savent qu’ils rencontrent des entreprises ouvertes au sujet et qui peuvent ainsi se concentrer sur l’essentiel : le poste, les motivations… ».
Les 3 conseils de Lucie Caubel pour bien se préparer à un salon de recrutement emploi & handicap
#1 Comme tout candidat, avoir un projet professionnel clair et défini, être au clair sur son parcours, ses forces et ses faiblesses.
#2 Indiquer sa RQTH sans la mettre en avant comme un obstacle ou une compétence. Préciser si on a ou non besoin d’adaptation de postes : un bon signe pour montrer qu’on est acteur de son parcours. Car les aménagements techniques finalement c’est pas si compliqué !
#3 Ne pas forcément aborder la question du handicap d’entrée de jeu. Attendre que ça vienne naturellement au cours de l’entretien.