Colocation : mode d’emploi

Que ce soit par choix pour vivre avec son meilleur ami ou par nécessité pour payer un loyer moins cher, la colocation est très prisée par les jeunes et les étudiants. Mais attention, il y a des règles et des étapes à respecter pour que tout se passe bien. Voici notre mode d’emploi de la colocation.

Première étape quand on se décide pour la colocation : bien choisir son ou ses colocataires. Si vous décidez de partir à l’aventure avec un ou des amis que vous connaissez déjà, sondez d’abord leurs habitudes, leurs centres d’intérêt et leur mode de vie, afin de vous assurer qu’ils matchent avec les vôtres. Ce serait bête de gâcher une amitié à cause d’une incompatibilité à vivre ensemble. Alors gardez bien en tête que vous verrez plus vos colocataires que votre famille le temps de la cohabitation ! Dans le cas où vous choisissez une colocation avec des inconnus, ne vous engagez pas sans connaitre un minimum les personnes avec qui vous allez vivre. Proposez leurs d’aller boire un verre ou de passer une soirée avec elles pour voir si le courant passe. Si ce n’est pas le cas, passez tout de suite votre chemin et continuez les recherches.

Faire attention à son bail : le must-have d’une colocation réussie

Maintenant que vous êtes certain que vous allez vivre votre best life dans la coloc avec des gens que vous appréciez, il est temps de passer au côté administratif : la signature du bail. La première option est d’avoir un bail unique pour l’ensemble des colocataires. A ce moment-là le propriétaire n’aura pas à faire attention à qui paye le loyer mais juste à ce que la totalité de la somme lui soit bien versée. L’avantage est que vous pouvez vous arranger avec les autres colocataires en cas d’imprévu ou de difficulté. Le point négatif est que si une personne ne paye pas sa part, c’est à vous de la régler. Car, pour se protéger des impayés, les propriétaires peuvent mettre en place des clauses de solidarités obligeant les autres colocataires à payer la somme manquante sur un loyer. Alors lisez bien les petites lignes du contrat de colocation.

Autre option : les baux individuels entre les colocataires et le propriétaire. Ainsi chacun n’aura que sa part du loyer à provisionner ainsi que toutes les autres dépenses mentionnées dans le contrat (charges, etc.). Si un des colocataires ne paye pas, vous ne risquez rien et c’est à lui (ou à ses garants) de se débrouiller pour ne pas se faire exclure.

Ne négligez pas cette étape car le type de bail est déterminant, notamment en cas de départ de l’un des colocataires. Si vous avez opté pour un bail unique alors il faudra compenser la partie manquante le temps de trouver un remplaçant. En cas de bail individuel, le départ se fait plus facilement et les autres colocataires n’ont pas à compenser. C’est au propriétaire de trouver un remplaçant le plus rapidement possible pour éviter une perte de revenu.

La gestion du budget, troisième étape d’une coloc réussie

Maintenant que le ou les colocataires sont trouvés, que l’appartement idéal est déniché et le bail signé, il faut gérer son budget. Une colocation implique de nombreuses dépenses. Comme pour une location individuelle, une assurance habitation est obligatoire. Ensuite des dépenses peuvent s’ajouter comme une box internet, des abonnements à des services de streaming, la taxe d’habitation, etc. Il faut tout quantifier et répartir les charges à part égale pour que personne ne se sente lésé. Ensuite à vous de voir comment vous souhaitez gérer les dépenses au quotidien : des courses groupées pour tout le monde ou chacun gérant ses propres achats avec une partie du frigo qui lui est réservée.

L’essentiel étant de définir un cadre clair dès le départ pour ne pas avoir de mauvaises surprises. C’est la même chose pour les meubles. Soit l’appartement est meublé et ce n’est plus un sujet, soit il est non meublé et c’est aux colocataires d’apporter le mobilier. Pour une question de praticité, il est plus simple que chaque colocataire amène une partie du mobilier. En cas de départ, il aura juste à repartir avec le meuble qu’il a apporté et les autres n’auront qu’à le remplacer.

Mettez en place des règles de vie et partagez les tâches ménagères

Le côté financier est réglé. Place à présent au savoir-être : les fameuses règles de vie de la colocation. C’est une étape là aussi primordiale pour que tout se passe bien et qu’une amitié ne vole pas en éclat en quelques jours ! Ces règles touchent tous les aspects de la vie quotidienne. D’abord, la répartition des tâches ménagères : qui lave la cuisine, la salle de bain, fait le ménage dans le salon, la fréquence, … Elles peuvent aussi concerner les aliments ou les choses à amener au sein de la colocation. Enfin, cela peut avoir trait au bruit, à la musique ou à la fréquence des soirées. En période d’examens, mettez-vous d’accord pour ne pas faire de soirées avec 40 personnes et du bruit jusqu’à 5h du matin par exemple.

Il n’y a pas de règles imposées par la loi française, c’est à la convenance des colocataires, le plus important étant que chacun soit d’accord avec celles-ci. Pour mettre en place ces règles de façon officielle, vous pouvez créer un règlement ou une charte. C’est surtout le cas sur des grosses colocations où les habitants ne se connaissent pas de base. Ces règlements mettent par écrit les devoirs et les obligations de chaque personne au sein de l’habitation : répartitions des tâches, du mobilier, savoir être au sein du logement mais aussi gestion financière ou modalité de départ. Ce sont de véritables règlements intérieurs que chacun devra signer.

Point clé de la coloc : chacun son espace personnel

Vivre en colocation, c’est vivre en permanence avec une ou plusieurs personnes chez soi. Et parfois, le besoin de calme se fait ressentir. C’est pour cela qu’il est indispensable d’avoir son propre espace personnel pour se reposer, avoir un peu d’intimité ou pour réviser. C’est aussi un endroit que vous pourrez personnaliser à votre convenance puisqu’il vous sera réservé. Et ne nous inquiétez pas si l’un de vos colocs ne vient pas vous parler à la fin de la journée et qu’il part directement dans sa chambre, il a juste besoin de calme, vous aurez tout le temps pour discuter et partager des moments plus tard. De plus, en cas de bail individuel, une chambre de minimum 9m² est obligatoire pour chaque membre de la colocation.

Communiquez, demandez, remerciez

Comme dans une relation, la communication est primordiale ! Si quelque chose vous ennuie ou qu’une situation ne vous convient pas, il faut en parler de suite afin de désamorcer une potentielle situation explosive. S’il y a des non-dits, la situation pourrait devenir très tendue. Réunissez-vous autour d’une table, parlez des choses que vous avez à dire et trouvez des compromis : avec un peu de diplomatie, il existe toujours une solution.

Cette communication est aussi primordiale si vous souhaitez faire des choses qui ne sont pas convenues dans les règles de vies communes. Si vous souhaitez avoir un petit animal ou faire une soirée, ne faites pas la (mauvaise) surprise à vos colocs de les prévenir à la dernière minute ou de les mettre devant le fait accompli. Prévenez-les et demandez-leur l’autorisation. En montrant votre bonne volonté de les inclure dans le processus de décision, vous aurez plus de chance de leur faire accepter ce que vous souhaitez faire ! Enfin n’hésitez pas à les remercier. Ils vous ont fait une surprise, ils ont fait le ménage à votre place, ou tout simplement une petite attention qui fait plaisir ? Dites-leur merci !

Même si tout cela peut paraitre contraignant, une colocation est une belle expérience. Quand on est jeune adulte, c’est l’occasion de découvrir de nouvelles personnes, se faire de nouveaux amis ou tout même sceller une amitié pour la vie. De plus cela permet de ne pas être seul et de payer un loyer moins cher pour une grande surface de vie. Un compromis idéal quand on arrive dans une ville où l’on ne connait personne et où les loyers sont chers.