En 10 ans, le nombre d’étudiants chinois a été multiplié par 10 et l’Etat table sur 50 000 à l’horizon 2015. Le gouvernement chinois continue à inciter ses étudiants à aller chercher l’expertise à l’étranger pour augmenter les compétences du pays. Les écoles savent aussi l’importance d’attirer ces étudiants venus d’un pays au développement irrésistible.
31 000 étudiants chinois en France
Selon Campus France, la France est le 7e pays d’accueil des étudiants chinois avec près de 31 000 étudiants sur les 800 000 qui partent étudier à l’étranger chaque année. Environ 5 500 étudient en grandes écoles. Le « Club France », réseau des anciens étudiants chinois en France, créé en 2008 par l’Ambassade de France en Chine, compte près de 15 000 adhérents et 6 000 membres actifs.
HEC recrute environ 150 étudiants chinois par an. Ils sont depuis 5 ans la seconde nationalité la plus représentée. « Nous accueillons régulièrement des étudiants chinois depuis 15 ans au travers de relations stratégiques avec des établissements ciblés, explique François Collin, directeur international. Les Chinois sont très sensibles au prestige du diplôme. » Parmi les 115 professeurs permanents d’HEC, 3 sont Chinois.
Centrale Paris reçoit environ 20 étudiants chinois en double diplôme. Christopher Cripps, directeur des relations internationales, raconte avoir rencontré un Monsieur qui fut l’un des premiers Chinois à faire une thèse à Centrale en 1978. « A la fin des années 70, sous le régime de Deng Xiaoping, des doctorants sont partis à l’étranger, dont certains à Centrale Paris. Nous les avons reçus pour le diplôme ingénieur à partir de la fin des années 90. Il faut savoir que le China Scholarship Council n’attribue de bourses que pour une poignée d’écoles françaises. »
Les premiers échanges de Sciences Po avec la Chine remontent à la fin du 19e siècle (1876 ou 1877). L’établissement a formé Jitong Chen, diplomate et écrivain qui a traduit le code civil en chinois, et plus récemment Youmei Li, VP de l’université de Shanghai. Ils sont 363 pour l’année 2013-2014. « Les étudiants chinois viennent suivre des formations variées, constate Alessandro Mariani, responsable pour la Chine. De la finance aux affaires publiques, de la communication au droit, de la gestion des grandes métropoles aux affaires internationales. »
L’Ecole polytechnique accueille 15 à 30 Chinois parmi les 100 étudiants internationaux du cursus ingénieur. « Ils sont aussi nombreux que nos élèves Marocains qui passent par le concours post CPGE, les Chinois venant via le concours international », souligne Mathieu Le Traon, directeur adjoint aux relations internationales de l’X. En 2012-2013, 46 étudiants chinois ont intégré un master et 35 étaient en formation doctorale. Les premiers élèves Chinois sont arrivés en 1997 mais l’Ecole a retrouvé trace d’un auditeur chinois en 1913.
ESCP Europe reçoit 260 étudiants chinois par an. « Ceux qui intègrent le master in management passent un concours international conjoint avec d’autres écoles françaises, précise Léon Laulusa, directeur académique adjoint en charge de l’international. 200 sont en double diplôme après un bachelor en études étrangères ou ingénierie, en économie ou business. » Par ordre décroissant les nationalités les plus représentées à ESCP Europe sont : française, italienne et depuis cette année chinoise, suivie de l’allemande.
ESSEC reçoit des étudiants chinois dans l’ensemble de ses programmes, en échange, cursus diplômant ou double diplômant.
Témoignages : Pourquoi ils ont choisi une grande école française ?
HONG WANG, 4E ANNÉE À POLYTECHNIQUE
« Après 4 ans de mathématiques, je souhaitais étudier à l’étranger. J’ai découvert Polytechnique via ParisTech. A l’X, je peux apprendre les mathématiques au plus haut niveau mondial. L’ambiance scientifique est très stimulante, les enseignants-chercheurs disponibles. C’est ici que j’ai développé mon goût pour l’analyse combinatoire. J’aime aussi beaucoup le pain et le fromage et la culture française, et me suis fait de nombreux amis ! »
MINGTAI ZHAO, ESCP EUROPE, VP pour Paris de l’Union des Chercheurs et Etudiants Chinois de France.
« J’étudiais le français en Chine et avais travaillé pour Campus France. J’ai ainsi que j’ai connu les grandes écoles et été séduit par ESCP Europe, une sorte de village international ! Le cursus est de haut niveau, j’apprécie de pouvoir faire des stages. J’ai acquis une culture et des compétences différentes de celles que j’avais en Chine. J’ai aussi appris l’anglais, indispensable dans ma spécialité la finance. Mes parents m’encouragent à explorer, m’ouvrir, car ils n’ont pas eu cette chance. »
A. D-F