ESC Dijon-Bourgogne
Les étudiants d’écoles de management françaises ont beaucoup changé ces dernières années, ce qui est plutôt une aubaine pour celles de nos institutions qui savent déjà tirer parti de cette nouvelle donne et répondre aux enjeux que cela représente.
DES ÉTUDIANTS AUX ORIGINES ET PROFILS VARIÉS A MINIMA, TROIS MUTATIONS MAJEURES SONT À SOULIGNER.
D’abord, les écoles se sont considérablement internationalisées. Autrefois très minoritaires, les étudiants internationaux représentent régulièrement plus du tiers des effectifs de nombreux programmes. Partenariats avec des universités partenaires, doubles diplômes ; Summer Schools, parcours all in english, MSc, etc. : beaucoup a été fait pour attirer ces étudiants souvent originaires de pays à grande vitalité démographique et fort développement économique. Ensuite, les écoles ont beaucoup oeuvré pour élargir leurs bases de recrutements d’étudiants français. Pour le seul Master Grande École (MGE), les promotions composées d’élèves issus de Classes Prépas se sont enrichies de diplômés à Bac +2/3 issus de filières variées (gestionnaires, économistes, littéraires, ingénieurs). Ainsi à l’ESC Dijon 260 étudiants recrutés via la Banque Passerelle rejoignent cette année encore le MGE, en 1ère année (titulaires d’un Bac +2 minimum), ou en 2e année (Bac +3 minimum). Enfin, les étudiants changent parce que le monde change. Génération Y ou pas, les attentes des étudiants ont été portées par la révolution technologique de ces dernières années.
QUELLE ADAPTATION DES ÉCOLES ?
Les écoles ne peuvent que se réjouir de la diversité de profils et d’origines des étudiants : au-delà de la nécessité économique, l’intérêt réside dans la richesse que constitue cette variété de cultures et de modes de pensées. Sans nul doute, cela constitue une tendance lourde pour l’avenir. De fait, les écoles de management ont largement évolué pour proposer une offre attractive pour des étudiants internationaux (services et associations dédiés à l’accueil, professeurs permanents recrutés à l’étranger, etc.). Les cours laissent en outre une large place à la dynamique de groupe, aux études de cas, à la participation active des étudiants : autant d’approches pédagogiques très répandues dans le monde, moins en France. Au-delà des internationaux, deux enjeux sont posés par la diversité des profils : l’homogénéisation des niveaux sur les prérequis d’enseignements et l’individualisation des parcours. À Dijon, la 2e année du MGE débute par un séminaire de 3 semaines pour les nouveaux intégrés. Objectif : acquérir les fondamentaux, vus par les autres étudiants en 1ère année, en comptabilité ou droit. Les étudiants concernés rejoignent alors le parcours normal sans qu’aucune distinction ne soit plus faite ensuite entre les uns ou les autres. Mais l’accompagnement subsiste : élèves moniteurs, suivi individuel lié au développement personnel (le DAP, département dédié) et professionnel (Espace Carrière), etc. Concernant les nouvelles technologies, les MOOC, les tablettes, le e-learning, les réseaux sociaux, etc., constituent des tendances lourdes pour la pédagogie. Pour indispensables qu’ils soient, ces apports ne peuvent cependant être envisagés que comme des outils pédagogiques complémentaires, pas une finalité.
LA RECETTE : DES APPROCHES COMBINÉES ?
Ainsi, les écoles apparaissent armées pour répondre aux enjeux posés par la variété des profils des étudiants. Sans doute parce que génétiquement, leur valeur ajoutée a toujours reposé sur des combinaisons : cours en amphis et en TD, professeurs académiques et intervenants professionnels, théorie et stages en France et à l’étranger, cours en anglais. Associé à un accompagnement individualisé, ces centaines de parcours possibles constituent autant d’opportunités enrichissantes, et ce quel que soit le profil de l’étudiant.
Par Alexandre Asselineau
Directeur Académique du Groupe ESC Dijon-Bourgogne