Le BNEI a répondu présent à la JNI !

Concevoir ensemble la société de demain : les ingénieurs s’emparent du débat !

Dans le cadre de la 5e édition des Journées Nationales de l’Ingénieur, Ingénieurs et Scientifiques de France (IESF) a organisé le 19 octobre 2017 une session parisienne de conférences sous le patronage de la Commission nationale française pour l’UNESCO. Une occasion privilégiée de mettre en lumière les enjeux de l’Intelligence Artificielle (IA) au service de la société. Retour.

 

L’IA en force !

Tablettes, smartphones, réseaux sociaux : autant d’outils qui ont contribué à l’explosion du volume des données numériques. Une masse de données sans précédent qui génère elle aussi des évolutions technologiques et sociétales liées, entre autres, à l’extension de l’Intelligence Artificielle. Une manne business dont se sont bien sûr emparés les géants du web. Aux USA évidemment (Facebook, Intel, Google…) mais aussi en Asie avec le groupe chinois Alibaba par exemple. « L’IA est au cœur de la transformation d’un grand nombre de métiers », indique Jordi Saniger, membre d’IESF et Président du CA de l’Association des Centraliens.

L’IA c’est quoi ?

Toute l’histoire de l’Intelligence Artificielle a démarré avec le test de Turing en 1950. Et à l’époque, sa définition était claire : l’IA c’était permettre à une machine d’interagir comme un humain. Mais selon Jordi Saniger, « avec l’abondance de données numériques, nous sommes aujourd’hui passés d’un paradigme de programmation à un paradigme d’apprentissage ». « On imagine que la machine pense mais on en est encore loin ! On n’est pas sur un niveau d’intelligence menaçant l’homme mais sur une technologie qui fournit une réponse à un besoin précis avec un certain degré de satisfaction », précise Lionel Janin de France Stratégie.

 

Pourquoi les jeuns ingés kiffent les JNI ? Jérémie Galland, Président du BNEI nous dit tout !

 

Le mythe de la voiture autonome

L’IA est au cœur des nouveaux enjeux de mobilité. Conscients de l’enjeu, les constructeurs automobiles investissent en masse dans le développement de la voiture autonome. Tesla, Renault, Ford : tous ambitionnent de casser les codes. « On a dépassé le stade de l’hypothèse, ils développent des projets viables à 4 ou 5 ans », indique Lionel Janin.

Un enjeu mondial

En quelques années, l’IA serait ainsi devenue un message universel qui intéresse au plus haut niveau les entreprises et les états. Nombre de nations se sont en effet emparées du sujet : les USA qui financent l’IA par des agences nationales, le Japon qui a lancé en 2015 un centre de recherche dédié, le Canada où 3 universités de renom ont créé un centre de recherche commun pour travailler sur des sujets hyper pointus, ou encore la Corée qui vient d’investir 1 milliard $ dans un centre de recherche.

Et en Europe ? Si l’Allemagne et le UK se sont eux aussi plongés dans l’aventure de l’IA, « les investissements en la matière restent bien inférieurs », regrette Lionel Janin. Et pourtant, en France, près de 300 startups mettent l’IA au service de la robotique, de la santé… Et près de 80 ETI et PME (Criteo, Venteprivée, Kelkoo, Price Minister…) utilisent également massivement le machine learning.

 

Que fait l’Intelligence Artificielle aujourd’hui ?

Traitement de langage naturel, traduction automatique, reconnaissance de la parole et d’images, identifications de motifs, optimisation de la performance opérationelle… sont autant de possibilités offertes par l’IA. Ses usages sont multiples : marketing prédictif, cybersécurité, chatbot, transports, santé…

L’IA a transformé le monde ?

Pour Jean-Michel Ganascia de l’UPMC, l’IA est aujourd’hui au cœur de notre quotidien. Elle a même reconceptualisé des objets que nous utilisons tous les jours : montre, lunettes, bracelet, vélo, voiture deviennent ainsi des objets de plus en plus intelligents. Elle pose même la question de la réontologisation. « L’ensemble des concepts utilisés pour régir la vie seraient-ils désormais transformés par l’IA ? L’amitié est un concept connu de tous mais aujourd’hui, de nouvelles formes d’amitiés se créent sur les réseaux sociaux. De même, une voiture autonome n’est plus tout à fait comme les voitures d’autrefois mais reste une voiture. » L’IA s’illustre aussi au cœur de l’économie. « Dans un monde hyper connecté où prolifèrent les modèles, les entreprises doivent apprendre à faire face à la crise du choix. Leur problématique aujourd’hui n’est plus de proposer une multiplicité de modèles mais bien de proposer le bon modèle à la bonne personne. » Et pour cela, elles ont résolument besoin de l’IA.

L’IA for good

Scrutée et parfois même crainte pour ses effets, l’IA ne permettrait-elle pas aussi d’augmenter l’intelligence humaine pour faire le bien ? C’est la question posée par Alexandre Cadain d’Anima.Ai. Il a d’ailleurs profité d’un projet de recherche coordonné avec l’ENS, pour demander à des chercheurs de définir le futur de l’IA. « 95% d’entre eux ont répondu Terminator et les 5% restants ont fait de l’IA un outil pour les remplacer au travail ou les divertir dans leur canapé. On nous proposait l’IA for bad ou l’IA for nothing alors que nous étions en quête de l’IA for good. ».

 

 

Une preuve de la peur profondément ancrée dans nos esprits : l’issue de l’IA serait irrémédiablement la fusion ou le remplacement de l’intelligence humaine avec une machine plus intelligente que nous.

Et pourtant, l’IA peut aussi être au service du bien. C’est d’ailleurs ce qu’a tenté de prouver Alexandre Cadain avec le X Prize, un prix récompensant des projets d’IA ayant un impact positif potentiel sur 1 milliard de personnes d’ici 2020. Des initiatives prometteuses ont été récompensées : Impartial qui utilise l’IA pour redonner du contexte à l’info et ainsi lutter contre les fake news ou encore Rythme, dont le bandeau Dream optimise nos nuits de sommeil et utilise l’info récupérée pour prédire des maladies du sommeil.

D’autres programmes vont même plus loin. A terme, des systèmes d’IA pourraient analyser des données issues de Twitter pour déterminer des zones de tension et prévenir des conflits armés.

 

Les JNI et la smart city

Cette journée a aussi placé la smart city au cœur des débats. « Penser l’humain dans un monde complexe », « Vivre avec la technologie dans la société de demain », « Passé, présent et avenir des drones » : autant de questions abordées lors de conférences passionnées et passionnantes.

 

Relever les défis d’une économie prospère et responsable : les ingénieurs et scientifiques s’engagent : zoom sur le Livre Blanc d’IESF