Les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris débutent dans quelques jours : et si c’était l’occasion de vous (re)mettre au sport ? Mais si la pratique sportive est un vrai plus pour le physique et le moral, beaucoup d’étudiants se demandent comment concilier une pratique régulière avec des études exigeantes. Bonne nouvelle : c’est possible et on vous explique comment.
Selon l’enquête Sport de la CGE publiée en novembre 2023, 50 % des étudiants des grandes écoles pratiquent un sport. A noter que 55.9 % sont des garçons et seuls 38.3 % sont des filles. Dans cette enquête, on apprend aussi que 51 % des licenciés FFSU sont des étudiants de grandes écoles. Pour les accompagner dans leur pratique sportive, 67 % des grandes écoles sont dotées d’un référent sport (la CGE a fixé l’objectif de 100 % d’ici la fin 2024) et 53 % d’un référent Sportif de haut niveau. Autres chiffres marquants : si 79 % des établissements déclarent sanctuariser une demi-journée par semaine (68 % le jeudi) à la pratique sportive, 19 % ne prévoient aucun créneau. Raisons invoquées : 54 % n’ont aucun enseignant permanent en sport et près de 19 % n’en ont qu’un seul.
La tête et les jambes
Un manque de moyens humains que les écoles souhaitent combler car elles ont pleinement conscience des vertus du sport pour leurs élèves. Il permet bien sûr d’améliorer la condition physique des étudiants mais également de développer des compétences clés, indispensables aux managers qu’ils seront demain. D’ailleurs, plus de la moitié des écoles interrogées dans le cadre de l’Enquête Sport de la CGE déclare que le sport est un enjeu stratégique de santé, de bien-être, de formation et d’acquisition des compétences. Quelques chiffres pour aller plus loin : 83 % des pratiquants de sports collectifs ont fait progresser leurs qualités collaboratives, 76 % des pratiquants de sports artistiques ont renforcé leur attention aux détails et plus de 2/3 des jeunes ont développé leur résilience dans la pratique de leur sport, selon le récent communiqué Sport et employabilité du NewGen Talent Centre.
Le sport fait battre le cœur de la vie associative étudiante
Des sports que les étudiants pratiquent souvent grâce aux associations présentes sur leur campus, qui font vivre une multitude de disciplines, des plus classiques (foot, rugby, équitation) aux plus aventureuses (Raid ou sports de glisse en tous genres). Des assos qui les amènent parfois à participer à des événements d’envergure. A Audencia par exemple, le Triathlon Audencia La Baule est devenu un rendez-vous incontournable pour tous les férus de triath’ (il fait partie des épreuves reconnues par la Fédération), tout comme le Tournoi Grand Ouest organisé entièrement par le BDS et qui rassemble plus de 1 000 étudiants de plusieurs écoles de commerce. Impossible également de ne pas citer le Challenge Ecricome (3e plus grand événement sportif étudiant de France) ou le GEM Altigliss Challenge. Sa 24é édition eu lieu cette année à Val d’Isère et « a une fois de plus illuminé les pentes enneigées de Val d’Isère. Pendant huit jours, près de 1 000 étudiants issus de 30 écoles différentes se sont réunis à Val d’Isère dans le but de participer à une série d’épreuves diverses. Que ce soit dans le cadre du Challenge Ski, du Challenge Montagne ou encore du Challenge Village, cette variété d’épreuves a permis de mettre en lumière les différentes dimensions des sports d’hiver. A la fin de cette semaine de compétitions chaque Challenge a dévoilé l’école victorieuse. L’équipe d’HEC Lausanne a été sacrée vainqueur du Challenge Village mais aussi du Challenge Montagne. Et l’équipe de TBS Education a remporté le Challenge Ski » rappelait l’association dans nos colonnes en juin dernier. Du côté des écoles d’ingénieurs, la dernière édition des European Aerostudent Games (EAG), a permis à plus d’un millier d’étudiants en aéronautique de toute l’Europe de se rencontrer et de s’affronter durant quatre jours.
Et si on passait au sport de haut niveau ?
Si la majorité des étudiants voient le sport comme un loisir ou une passion, de plus en plus d’étudiants y voient une carrière. Les grandes écoles et universités développent d’ailleurs des dispositifs pour accueillir et accompagner les futures élites du sport français. 67 % des écoles qui proposent un aménagement spécifique pour aider les sportifs à réussir leur double-projet, sont des écoles d’ingénieurs, 18 % sont des écoles de management, et 17 % sont des écoles d’autres spécialités.
Et certaines mettent les bouchées doubles ! L’INSA Strasbourg, MBS ou encore l’Efrei accueillent par exemple plus de 10 sportifs de haut niveau quand l’INSA Lyon ou Grenoble INP en accueillent plus de 50 ! « J’ai validé mes quatre premières années en six ans et je compte passer ma dernière année en deux ans. L’INSA Rennes accompagner ses sportifs et nous offre la possibilité d’adapter notre rythme. » expliquait la jeune athlète Agathe Guillemot dans nos colonnes en novembre 2023. « En beach-volley, il y a beaucoup de déplacements. Pouvoir rattraper les cours de façon flexible est un vrai luxe » estimait quant à elle Lézana Placette qui a intégré le programme Sportif de haut niveau à GEM en 2020. « J’ai toujours aimé l’école et je ne me voyais pas arrêter après le bac. C’est compliqué de tout mener de front, mais avec de l’organisation, j’y arrive ! De plus, une carrière de sportif est très aléatoire, les blessures peuvent vite arriver. Avoir un diplôme est une sécurité » expliquait la championne de France de basket Iliana Rupert.
Tous les dispositifs pour concilier études et sport de haut niveau
Des dérogations pour allonger les années d’études
Un aménagement des emplois du temps
Le choix du mode de contrôle des connaissances
L’allongement de la durée d’obtention des bourses
Priorité donnée dans le choix des groupes de travaux dirigés et de travaux pratiques
Des aides pour faciliter l’hébergement
Un accompagnement pour le suivi diététique
Etc.
Et si vous hésitez encore à vous lancer, Hervé Delaunay, responsable sport à Audencia et directeur du Triathlon Audencia La Baule a un conseil pour vous. « On peut très bien concilier études de haut niveau et du sport à très haut niveau dès lors qu’on réussit à lier la tête et le corps. Ce qui est tout à fait logique puisque les compétences demandées pour les deux sont les mêmes : il faut de l’organisation, de la discipline, une hygiène de vie… tout va dans le même sens. Dans les deux cas, il faut avoir la capacité à se dépasser et à mener à bien ses projets. »
Le sport c’est aussi utile en entreprise !
Autre bonne nouvelle pour les fans de sport : ça peut être un atout pour trouver du travail. N’hésitez pas à en parler sur votre CV ou lors d’un entretien car votre recruteur partage peut-être votre passion. Sans compter que le sport est aujourd’hui de plus en plus valorisé dans le monde du travail.
L’activité physique au bureau présente d’importants bénéfices pour le bien-être : il améliore la concentration et la rigueur, augmente l’énergie et réduit le stress et les risques de sédentarisation.
Par Alice de Marqué