Maillon essentiel de la Direction Générale de l’Aviation civile (DGAC) depuis 2008, le Service National d’Ingénierie Aéroportuaire (SNIA) orchestre l’ingénierie publique aéroportuaire pour le compte de l’Aviation civile et du ministère des Armées, mais aussi la politique immobilière de la DGAC et la gestion de son patrimoine. Une singularité et une polyvalence où les jeunes talents ont évidemment un rôle central à jouer, confirme Philippe Barnola (ENTPE 93 et Ecole des Ponts ParisTech 06), son directeur.
La raison d’être du SNIA ?
Fort de 350 collaborateurs répartis sur 25 sites dans l’Hexagone et les DOM-TOM, le SNIA est le seul service de l’État maîtrisant le secteur de l’ingénierie aéroportuaire. Pour résumer, nous proposons une offre globale de conseil et d’ingénierie opérationnelle pour les infrastructures aéroportuaires civiles et militaires (pistes, taxiways, parkings aéronautiques, assainissement, VRD, balisages, chaussées aéronautiques, électricité, équipements, exploitation et sécurité des aires aéronautiques, mesures de souffles avions, homologation, géotechnique), tout en assurant parallèlement la gestion du patrimoine immobilier de la DGAC (construction, aménagement et réhabilitation de bureaux, logements, et bâtiments techniques de type tours et centres de contrôle aérien…). De la conception à l’exploitation, le SNIA réalise ainsi des opérations complexes aéronautiques, en maintien d’activité opérationnelle, sous contrainte de sûreté et en site occupé.
SNIA et grandes transitions, ça matche ?
Nous développons des solutions techniques, opérationnelles, durables et soutenables pour faire face aux enjeux aéroportuaires de sécurité et de sûreté, d’intégration dans les territoires, de transition écologique et énergétique, d’adaptation au changement climatique ou encore de connectivité des Outre-mer. Notre objectif est vraiment de porter cette ingénierie publique opérationnelle et moderne au plus haut niveau. Et cela, au bénéfice de l’intérêt général.
Vers quelle direction pointe votre boussole ?
Nous sommes un service d’ingénierie public qui doit s’adapter continuellement en s’appuyant sur trois missions essentielles. Premièrement, défendre les intérêts de l’Etat, deuxièmement, accompagner les grandes transformations liées à ces infrastructures aéroportuaires (green impact, modernisation des équipements et bâtiments, renforcement de l’efficacité des outils de production, des systèmes et des process, cybersécurité…). Enfin, en tant que service opérationnel, nous devons être capables de nous projeter en toute circonstance en conservant cette agilité qui fait la force de nos équipes. Cette fluidité de fonctionnement est en effet indispensable en termes de gestion de crise, par exemple.
Que retenez-vous de votre passage à l’Ecole des Ponts ParisTech ?
Dans le cadre de mon master spécialisé en Action publique, j’ai côtoyé des professeurs d’un niveau excellent et ai particulièrement apprécié cet enseignement très poussé sur les sciences molles comme l’économie, la sociologie ou encore la géopolitique. Plus que jamais l’ingénierie d’aujourd’hui consiste à apporter des solutions opérationnelles à des problématiques complexes. En ce sens, nos ingénieurs doivent faire preuve d’une grande ouverture d’esprit car, seul, le bagage technique ne suffit pas. C’est un fait, l’Ecole des Ponts est idéale pour acquérir ce regard critique à 360 degrés mêlant approche technique et compréhension globale des enjeux primordiaux d’aujourd’hui et de demain.
Évoquons maintenant les opportunités pour les talents au sein du SNIA.
Les 350 collaborateurs du SNIA sont des technicien.ne.s supérieur.e.s, des ingénieur.e.s, des architectes, des urbanistes, des programmistes, des climaticiens, des BIM managers, des spécialistes de la commande publique et des achats ou de l’exécution financière, des servitudes aéronautiques ou encore de la gestion domaniale, des surveillants de travaux et des managers. Nos besoins tournent logiquement autour de ces métiers sur un format stage et première embauche, sachant que nous menons une réflexion sur la question du développement de l’alternance. Nous recrutons majoritairement des ingénieurs fonctionnaires, et plus rarement des contractuels. Le SNIA recrute aujourd’hui 80 % de ses effectifs à l’extérieur de la DGAC. Cette particularité est un vecteur d’ouverture et de diversification des talents pour l’ensemble de la DGAC et notre service.
Quid de votre politique de formation interne ?
La diffusion et la capitalisation de la connaissance font partie intégrante de la transmission des compétences entre les équipes du SNIA. Nous rejoindre, c’est embrasser un plan de formation sur plusieurs années portant sur nos métiers mais aussi sur les enjeux propres au monde de l’aéronautique. L’intégration des talents passe donc par des formations (commande publique, environnement, management de l’énergie, aéroportuaire…), la création de binômes entre jeunes recrues et collaborateurs expérimentés sur des métiers très spécialisés comme la maîtrise d’œuvre ou encore l’immersion dans des sites de contrôle aérien. Nos ingénieurs ont aussi la possibilité de passer leur licence de pilotage. Enfin, je souhaite mettre en avant notre partenariat récent mais déjà fructueux avec l’Institut de la maîtrise d’ouvrage (IMOA) avec lequel nous façonnons en ce moment des formations communes, ainsi que l’animation efficace de nos réseaux métiers qui permet à un nouvel arrivant d’être rapidement en contact avec ses collègues présents sur d’autres sites.
La DGAC se décline-t-elle au féminin ?
Le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion sociale, auquel la DGAC est rattachée, valorise pleinement l’égalité professionnelle femme-homme et est engagé dans une politique volontariste de prévention et de lutte contre les discriminations. La DGAC a notamment insisté ces dernières années sur la lutte contre les violences sexuelles et sexistes. Des formations obligatoires sont en place pour nos managers. Le SNIA compte 30 % de femmes dans ses effectifs, 40 % du Top 5 de direction du service sont des femmes et nous veillons à ce qu’aucune discrimination ne survienne en matière de promotion interne. Nous n’avons malgré tout pas encore assez de femmes au niveau de notre Top 15 managérial mais nous avons un vivier d’ingénieures d’excellent niveau prêtes à prendre la relève.
Pourquoi les diplômés des écoles de ParisTech n’ont rien à envier à ceux des grandes institutions internationales ?
Les formations dispensées par les écoles du réseau ParisTech ont eu très tôt une utilité sociétale très affirmée en anticipant avant beaucoup d’autres les grandes transitions (climat, biodiversité, ressources) aujourd’hui au cœur des enjeux économiques, sociaux et géopolitique. C’est sans conteste un véritable plus pour des étudiants en quête de sens et un gage de très haut niveau des enseignements. Les ingénieurs ParisTech présentent un solide bagage technique, une appétence pour la recherche et le travail en équipe. Ils font également preuve d’une ouverture d’esprit aiguisée par des cursus très tournés vers l’international. Ces qualités sont essentielles pour fédérer et accompagner, le cas échéant, des équipes multidisciplinaires et/ou multiculturelles, et se confronter à la complexité. Enfin leur employabilité couvre un spectre public / privé unique et donc un réseau très diversifié qui est un vrai capital pour chacun.
Le SNIA, une forte capacité de projection dans l’Hexagone, en outre-mer et à l’international
Les équipes du SNIA sont capables de se projeter en opération sur la centaine d’implantations du contrôle aérien civil, l’ensemble des bases aériennes de défense, les 640 infrastructures isolées de navigation aérienne (balises de radionavigation, centres d’émission/réception, radars). Elles accompagnent tous les projets civils comme militaires y compris à l’étranger.
Contact : philippe.barnola@aviation-civile.gouv.fr Page LinkedIn DGAC