Construisez-vous une carrière en acier chez ArcelorMittal – Interview d’Yves Koeberlé et Matthieu Jehl

interview ArcelorMittal Yves Koeberlé Matthieu Jehl
crédit ArcelorMittal

Respectivement CEO ArcelorMittal Europe Flat Products et directeur général France d’ArcelorMittal, Yves Koeberlé (CentraleSupélec 86) et Matthieu Jehl (Ecole des Ponts ParisTech 01) exercent et questionnent au quotidien leur leadership auprès de leurs équipes afin de relever les challenges du groupe international leader mondial de la production d’acier. Partage d’expériences dans cette interview croisée.

Les grands enjeux qui attendent ArcelorMittal en 2024 ?

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Yves Koeberlé (c) ArcelorMittal

Yves Koeberlé. 2023 a été une année de transition avec de grands enjeux qui se poursuivent en 2024. Notre première priorité est la sécurité au travail qui demande des formations et des efforts continus de l’ensemble de nos équipes.  La décarbonation de nos produits est un  sujet sur lequel nous travaillons activement. Depuis 2018, nous avons un objectif de réduction des émissions de CO2 de 25 % à l’échelle du groupe d’ici 2030, de 35% à l’échelle de l’Europe et de 40 % sur la roadmap française. Second challenge : assurer le renouvellement de nos équipes, car nous avons beaucoup de départs en retraite. Il nous faut donc attirer les profils dont nous avons besoin et assurer le transfert du savoir  entre les seniors et nouveaux entrants.

Matthieu Jehl. Nous poursuivons aussi un objectif de compétitivité à court, moyen et long terme. Nous sommes sur un marché mondial, face à des concurrents qui n’ont pas les mêmes problématiques énergétiques et de coûts que nous. Il faut travailler sur le futur tout en s’assurant que les produits actuels soient compétitifs. La mise en service d’une filière d’acier électrique sur le site de Mardyck pour répondre aux enjeux de l’électromobilité en est la parfaite illustration.

Yves Koeberlé. notre valeur ajoutée réside dans notre innovation, notre capacité à inventer et produire les aciers répondant aux besoins de nos clients, et la qualité de nos produits et du service rendu à nos clients. Cela passe par une grande proximité technique et géographique ainsi qu’une qualité d’écoute. 

La valeur ajoutée d’un poste chez ArcelorMittal pour un jeune dip’ ?

Yves Koeberlé.  La grande diversité des métiers. Chez ArcelorMittal, nous sommes très flexibles pour faire évoluer les collaborateurs, .

Matthieu Jehl. On peut effectuer tous types de métiers chez nous – que l’on sorte d’une école de commerce, d’ingénieurs, qu’on ait un diplôme en ressources humaines ou en finance – et changer de métiers plusieurs fois dans sa carrière tout en restant au sein du groupe ArcelorMittal.

Yves Koeberlé. La dimension internationale est aussi très intéressante. Nous sommes une entreprise riche en diversité multiculturelle – un melting pot de différentes cultures sans prédominance – avec une possibilité de développer sa carrière dans le monde entier.

Vous avez effectué une grande partie de vos carrières respectives chez ArcelorMittal avant d’arriver à vos postes actuels. Est-ce la clé pour atteindre des postes de direction ?

Matthieu Jehl. L’industrie est un monde complexe et mon travail est de gérer cette complexité. Pour appréhender les différents enjeux, il faut du temps et souvent, une carrière d’une dizaine d’années dans des entreprises industrielles. Cela ne veut pas dire qu’il faut forcément rester 40 ans dans la même entreprise ! Je recrute moi-même des personnes qui sont passées par trois ou quatre entreprises. Autre aspect important selon moi : la mobilité. Je n’ai pas l’impression d’avoir travaillé dans une seule entreprise. Quand j’étais en Italie, en Allemagne ou maintenant en France pour ArcelorMittal, mes missions, challenges et problématiques n’étaient pas du tout les mêmes d’un pays à un autre. Même si on est facialement dans le même groupe, on traite de sujets différents selon le pays ou la business unit où l’on se trouve.

Yves Koeberlé. Le leadership n’est pas quelque chose qui vous tombe soudain du ciel. C’est un état d’esprit qui prévaut dès le départ car, dans toutes les phases de sa carrière, on peut faire preuve de leadership. On détecte d’ailleurs rapidement ceux qui ont le mindset qui convient, une volonté de faire progresser leur équipe. Avoir une carrière internationale permet notamment d’apprendre des choses, de comprendre différentes cultures, d’être ouvert. Or un leader est justement là pour faire progresser son équipe, être ouvert et à l’écoute.

Audace de la jeunesse ou expérience de la maturité : qui gagne le match du leadership selon vous ?

Yves Koeberlé. D’abord,la jeunesse n’est pas liée à l’âge. On peut rester jeune à 60 ans et être vieux à 30 ans, dans tous les aspects de sa vie ! Pour rester jeune, il faut prendre soin de ses capacités physiques et intellectuelles. Concernant la question de la maturité, elle est intéressante si cela permet de faire face à une situation, mais peut aussi être un frein si elle nous amène à faire du copier-coller ou à simplifier trop vite les situations.

Vos tips pour conserver ses capacités physiques et intellectuelles ?

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Mathieu Jehl crédit ArcelorMittal

Matthieu Jehl. On pratique tous les deux la course à pied ! Intellectuellement, je pense qu’il faut savoir se reposer : moi par exemple je lis tous les soirs pour penser à autre chose.

Yves Koeberlé. On peut en effet rapidement se trouver dans des situations de stress. Il est donc fondamental d’avoir une vie équilibrée et de se mettre ses propres limites. Lorsqu’on monte dans la hiérarchie,  on se rend rapidement compte qu’on ne peut pas tout gérer et qu’il est nécessaire de déléguer et de pleinement s’appuyer sur son équipe Il faut aussi accepter de faire 80 % de son travail correctement et que les 20 % restants ne soient pas traités ou de façon moyenne.

Comment détectez-vous un futur leader dans vos équipes ?

Yves Koeberlé. Un leader est quelqu’un qui aime les gens, le contact, qui sait écouter ses équipes et développer le potentiel des personnes qui sont autour de lui. Enfin, il faut avoir la capacité d’obtenir des résultats à court terme tout en travaillant sur le long terme.

Matthieu Jehl. On reconnait un leader à la capacité qu’il a d’avoir de l’impact sur son équipe. C’est le plus difficile, surtout quand on sort d’une école d’ingénieurs où on est habitué à travailler seul. Il est fondamental, lorsqu’on est leader, de comprendre que le but d’un chef est d’être le plus fort en équipe et non le plus intelligent tout seul. Développer les soft skills qui mènent à ça est l’une des clés des premières années de carrière.

Un jeune leader qui vous bluffe ?

Matthieu Jehl. Je pense à un collaborateur qui est arrivé tout jeune dans mes équipes lorsque j’étais en Belgique. Il aurait pu avoir une vie et une carrière tracées, confortables en restant en Belgique et pourtant, il a pris le risque de partir en Roumanie, en Italie puis à Fos-sur-Mer, et cela a été très bénéfique pour lui. Prendre des risques, essayer des choses différentes, c’est une richesse extraordinaire et il faut oser le faire.

Yves Koeberlé. Il y a plein d’exemples dans notre société, y compris des situations difficiles. Je pense notamment à nos salariés qui font tourner notre usine en Ukraine alors que les bombes tombent à proximité. C’est héroïque. Bien sûr ce sont des situations extrêmes qu’on ne souhaite pas répéter. Je voudrais citer le parcours de Yuthika, femme Manager de trente ans, qui a commencé sa carrière en Afrique du Sud et qui s’est continuellement remise en question pour construire un parcours déjà riche en expériences.

Témoignage de Yuthika Murilal – Decarbonisation Program Controls Lead

« I started my career as a metallurgical engineer in ArcelorMittal South Africa where I was given the opportunity to be a production manager of a rolling mill. This role had strengthened my leadership and management skills and it had shaped my outlook and career aspirations in the larger group of ArcelorMittal. I had then joined ArcelorMittal Flat Europe procurement department which allowed me to expand my knowledge about global markets and business strategy. I now work as a Project controls lead in the decarbonization project which will have a tremendous impact on producing sustainable and smarter steels for people and planet. My career in ArcelorMittal has thus far been and exciting and enriching one! »

Témoignage de Jef Queeckers – Head Raw Materials & Sinterplant – Fos sur Mer

« J’ai rejoint ArcelorMittal directement après mes études d’ingénieur. Entre-temps, j’ai eu de nombreuses opportunités de travailler dans 4 pays différents, ce qui m’a permis de me développer professionnellement. Malgré mon jeune âge, j’ai toujours été bien respecté par mes collègues et je me suis senti partie intégrante de l’équipe pour atteindre des objectifs communs. J’ai constamment ressenti un défi positif pour m’améliorer. En tant qu’ingénieur, travailler dans une entreprise comme ArcelorMittal est très passionnant pour moi, car il y a une large variété de technologies que nous utilisons et développons. »

Chiffres clés : 60 525 employés en Europe / 2 098 postes à pourvoir en Europe / 2 500 embauches par an en Europe / 400 sites / 33 millions de tonnes de livraisons d’acier

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Contact : ArcelorMittal Careers (oraclecloud.com)

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