COVID-19 – Comment Grenoble Ecole de Management prépare le monde d’après

Comment accueillir les étudiants en septembre 2020 ? Grenoble Ecole de Management prépare sa première rentrée post COVID 19 - Crédit Agence Prisme / Pierre Jayet

A quelques jours du début du déconfinement, Grenoble Ecole de Management (GEM) a présenté le 7 mai 2020 ses objectifs et axes stratégiques pour affronter « l’après ». Concours, admissions, rentrée 2020 et objectifs long terme, retour sur les plans d’action de la business school.

 

« Une stratégie en temps de crise, c’est d’abord décider, agir et poser le plus de certitudes possibles dans un monde chargé d’incertitudes » introduit Loïck Roche, Directeur général de GEM. La décision d’abord, celle de poser comme priorité absolue la sécurité et la santé des étudiants et des personnels de l’école. « Nous avons décidé, en amont des annonces du Ministère, de cesser les cours en face à face et de fermer l’établissement. Un temps court certes (48 à 72h) mais qui a certainement permis de limiter la propagation du virus au sein de notre communauté. » Dans cette optique de sécurisation, l’école a mis en place une cellule d’écoute en 14 langues, puis, un dispositif d’activité partielle pour 150 collaborateurs à compter du 27 avril. Un dispositif qui devrait se poursuivre jusque fin juin.

La continuité pédagogique est aussi une priorité : dès le 6 avril, 100 % des enseignements étaient disponibles à distance. « Nous avons souhaité laisser deux semaines aux professeurs pour s’adapter. Car passer du présentiel au cours à distance, c’est tout sauf du copier – coller », insiste-t-il. Un travail d’adaptation que l’école entend poursuivre dans les prochains mois. « Il y a encore beaucoup à faire en matière de scénarisation des cours à distance. La transmission des émotions à travers l’écran est par exemple centrale. Car pour moi le management c’est d’abord un corps qui parle à un corps », ajoute Loick Roche.

Côté admission, GEM garde le cap

Mais qu’en est-il des candidats ? Si Jean-François Fiorina DGA et pilote de la cellule de crise de l’école annonce que plusieurs scenarii sont en cours de finalisation, quelques certitudes sont déjà au rendez-vous. « Nous nous préparons à accueillir 1 100 nouveaux étudiants. Pour eux, la situation est stabilisée : la suppression des oraux (une décision difficile) a été digérée, nous sommes dans la dernière ligne droite des évaluations Passerelle et nous pourrons annoncer les résultats le 18 mai. Les autres calendriers (prépa et bachelor) seront aussi maintenus ».

Pas d’oral, on fait comment ?

Pour pallier l’annulation des oraux, une situation totalement inédite pour l’école, GEM mise sur la communication.  Une équipe d’e-admisseurs est ainsi en ordre de bataille pour répondre aux questions des étudiants et les aider dans leur installation.

La rentrée des étudiants étrangers en suspens

La situation est en revanche plus complexe pour les étudiants étrangers. Alors que 1 210 nouveaux étudiants étrangers (dont ¾ hors Schengen) sont attendus l’an prochain, beaucoup de questions restent entières : délais d’obtention des visas, réouverture des frontières et des lignes aériennes, éventualité d’une quatorzaine, sans oublier le facteur psychologique et les aspects géopolitiques. Parmi les autres incertitudes, les modalités de déconfinement des campus de Berlin, Singapour et Casablanca.

Les premiers contours de la rentrée 2020

Si l’agilité sera donc de mise pour GEM à la rentrée de septembre, certains principes sont déjà fixés. « La date de la rentrée est maintenue. L’année sera ensuite organisée en cycles de deux mois afin de gérer la réouverture des campus, la progression de chacun des programmes et des élèves avec un pilotage global. Nous commencerons sans doute en distanciel afin d’assurer la qualité de l’enseignement en toute flexibilité. Car si les protocoles à respecter pour un enseignement en présentiel sont trop contraignants nous risquons de voir la qualité pédagogique se dégrader » annonce Jean-François Fiorina.  

Et la vie associative ?

Dans ce cadre, comment accompagner la vie associative, partie essentielle de l’expérience étudiante en business school ? « Un groupe de travail a été mis en place avec les associations et notre responsable de la vie associative afin d’échanger sur l’animation de la vie de  l’école pour l’année qui arrive. Car nous entrons dans une période difficile à tous points de vue et nous avons évidemment besoin de faire évoluer l’activité associative » indique le DGA de GEM.

School for Business for Society, plus que jamais

Flexibilité, agilité et réflexivité sont ainsi au programme de GEM ces prochains mois. « Cette crise est révélatrice de la fin d’un monde. Et lorsqu’on parle de l’après, il faut faire en sorte  que demain ne soit pas comme avant. Nous avons pêché par sentiment de toute puissance, on pensait que toutes les difficultés de la terre pourraient être résolues et pourtant, tout s’est effondré. L’enjeu de demain est finalement d’appliquer ce que disait Camus : il y a plus ambitieux que de réinventer le monde, faire que le monde ne se dépasse pas » explique Loïck Roche.

La paix économique, un rempart à la crise ?

Avec sa philosophie de School for Business for Society et son engagement pour la paix économique adoptés il y a quelques années, l’école s’avère d’ailleurs en pointe dans ce domaine. « La raison centrale de la paix économique est de proposer une économie respectueuse et au service de la vie. Si une entreprise est évaluée sur ses bénéfices (un bienfait étymologiquement), l’accompagner pour qu’elle réduise dans ce chiffre financier la part de maléfice (stress, dépression, suicide, rupture du lien social, déplacement de population, précarisation…) qui y est encore présente. Si vraiment nous sommes dans une période de risque écologique majeur et que cette situation est grandement due à l’hypercompétition, l’hyperconsommation et la mondialisation, alors, il nous appartient de transformer de façon majeure la façon que nous avons de former nos futurs leaders. Si nous poursuivons comme avant, nous aurons toujours les mêmes effets. La paix économique constitue une alternative forte à un mode de fonctionnement des affaires basé sur l’hypercompétition, l’hyperconsommation l’individualisme exacerbé et la recherche unique du profit » explique Dominique Steiler, titulaire de la chaire Paix économique de GEM.  

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