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Cryptomonnaie, Bitcoin… monnaie alternative ou actif spéculatif ?

À l’origine décorrélées du système financier traditionnel, les cryptomonnaies semblent avoir rattrapé les tendances macros économiques du marché avec leur dernière chute de valeur. La promesse du bitcoin en tant qu’or 2.0 ressemble à un mirage, le bitcoin ayant chuté de plus de 70 % par rapport à son prix record de 69 000 €. L’or, quant à lui, a connu une croissance et une stabilité relative au cours des 10 dernières années et a récemment atteint son plus haut niveau historique en dépassant les 1800 € pour une once Troy.

Un étudiant, qui avait perdu environ 80 % de son investissement, m’a envoyé un message paniqué : les cryptos vont-elles devenir illégales en Europe ?

Sans l’encourager à investir dans les cryptos, je ne peux que lui demander de regarder au-delà des prix et de regarder les fondamentaux sous-jacents. En tant que technologie, les cryptomonnaies sont de loin supérieures à la monnaie fiat émise par les banques centrales telle que l’euro, en ce qu’elles sont : plus transparentes, plus rapides, limitées en quantité, et surtout, décentralisées Cette supériorité technologique menace les banques et les banques centrales dans la mesure où un système monétaire décentralisé faciliterait l’évasion fiscale et compromettrait les contrôles monétaires et fiscaux. En conséquence les banques menacées s’opposent aux cryptomonnaies.

Qu’est-ce qui rend la réglementation des cryptomonnaies si difficile ?

Depuis sa création en 2009, le bitcoin a continué son expansion grâce à son réseau décentralisé et sa technologie blockchain. En réalité, les gouvernements ne peuvent pas fermer le réseau bitcoin sans fermer Internet lui-même. Cependant, certains gouvernements ont essayé d’interdire les cryptomonnaies. Mais beaucoup de ces pays, comme le Nigeria et l’Inde, finissent par annuler des interdictions trop difficiles à mettre en place ou inefficaces, les citoyens continuant d’utiliser les cryptomonnaies en secret.

Aux États-Unis et en Europe, les contrôles réglementaires prennent la forme d’un contrôle des rampes d’accès et de sortie fiat vers les cryptomonnaies, tels que les échanges centralisés comme Binance, Coinbase et Kraken. Ainsi, la France a réussi à séduire Binance, la plus grande bourse de cryptomonnaie au monde, qui va établir un siège social à Paris se mettant, par conséquent, en conformité avec l’UE. Information importante car le siège social de Binance se situe aux îles Caïmans et aux Seychelles, où il bénéficie d’activités en franchise d’impôts pour desservir son réseau mondial. Binance, en obtenant sa licence de Prestataire de services sur actifs numériques (PSAN) en France, obligera de nombreuses institutions du système financier à adopter encore plus la cryptomonnaie en Europe.

Au niveau macro-économique, l’adoption des cryptomonnaies a bondi à plus de 880 % en 2021 par rapport à 2020 selon Chainanalysis. Et malgré le violent ralentissement du marché en 2022, « l’adoption de la cryptomonnaie surpasse désormais massivement Internet. Il a augmenté d’environ 165 % par an contre 85 % pour Internet pendant la même période. Il s’agit de l’adoption la plus rapide de toute technologie dans toute l’histoire de l’humanité », selon Raoul Pal de Real Vision Finance.

Il est peut-être encore un peu tôt pour l’affirmer, cependant le taux d’adoption des cryptomonnaies semble montrer une destinée de monnaie alternative.

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« Il s’agit de l’adoption la plus rapide de toute technologie dans toute l’histoire de l’humanité. »

L’auteur est Won KIM, Ph.D., Professeur, Responsable de spécialisation International Digital Marketing, ESCE, Paris