Virginie de Barnier, directrice de l’IAE Aix-Marseille, vice-présidente Accréditations d’IAE France, et Marie Joncour, diplômée en 2018 de l’IAE de Brest, partagent leurs regards sur la formation en IAE et sur la place des femmes dans les institutions.
Au bureau du réseau IAE France depuis 2013, Virginie de Barnier s’engage pour la communauté. « C’est un réseau dynamique et collaboratif. Notre objectif est d’apporter le meilleur à nos étudiants ! »
Des accréditations pour témoigner de l’excellence des IAE
Après un travail abouti sur la notoriété et la marque, la directrice s’attelle, sous la houlette de son président, à développer les accréditations des IAE. Virginie de Barnier est elle-même accréditeur EQUIS en tant que directrice d’un établissement doté du label. « La situation est très hétérogène selon les IAE. Nous avons un important travail d’accompagnement à fournir pour amener des IAE vers EQUIS, AMBA ou encore AACSB. » Virginie de Barnier va aussi militer du côté de la CGE pour faire reconnaître l’excellence des IAE.
La fierté d’étudier en IAE
Le travail d’accréditation est dans la droite lignée de celui de la notoriété. Les étudiants sont en effet très sensibles à ces labels qui témoignent de la qualité des établissements. La réputation a ainsi été un critère important pour Marie Joncour, jeune diplômée 2018 d’un Master management des RH de l’IAE de Brest. « J’ai choisi l’IAE de Brest pour la Licence générale puis mon Master pour son niveau et sa réputation, mais aussi sa sélectivité, le côté méritocratique d’une institution publique de haut niveau. C’est une fierté d’y étudier. »
L’IAE de Brest jouit également d’une grande proximité avec les entreprises. « Le lien avec le monde professionnel est essentiel lorsque l’on étudie en IAE, confirme Marie. J’ai eu l’opportunité de me préparer à la vie active, de découvrir ma voie grâce à de nombreux stages et à l’alternance en M2. J’apprécie aussi beaucoup la pédagogie, nous ne sommes jamais passifs. Nous fonctionnons en TD inversés, préparant les cours à la maison, la classe étant consacrée aux travaux de groupes. »
Diversité oui, égalité pas encore
Marie a décroché son premier emploi de chargée de mission diversité au sein d’Arkéa à l’issue de son alternance. La diversité et la mixité sont des sujets d’intérêt familiaux chez elle. « J’ai par exemple beaucoup apprécié la diversité générationnelle, de travailler avec des personnes en reprises d’études. C’est vraiment génial et enrichissant. Bien que la filière RH soit genrée, je n’ai pris conscience des stéréotypes et inégalités qu’une fois dans le monde du travail. »
Le réseau compte 10 directrices et dans les instances des établissements publics la parité est exigée. Mais côté académique, l’égalité n’est pas acquise. L’accession au grade de professeur des universités reste complexe. « L’obtention de l’agrégation pour les femmes est freinée, regrette Virginie de Barnier. La charge familiale repose encore fortement sur leurs épaules. Or, la préparation du concours se réalise à l’âge où les enfants sont encore jeunes, le choix de la première affectation dépend du rang à l’agrégation, et nécessite donc souvent de déménager, ce que font moins les femmes pour progresser dans leurs carrières. Depuis deux ans nous pouvons nommer des professeurs, avec pour revers l’idée qu’il existerait une voie royale pour devenir professeur… »
Les clés de Virginie de Barnier pour devenir une femme d’influence
- Le travail, maîtriser ses sujets et dossiers à fond, faire du réseau
- De l’humour pour désamorcer les situations de discrimination tout en faisant passer un message. Je ne joue jamais le conflit, mais les choses sont claires comme lorsqu’à 22 ans j’ai garé la voiture de mon supérieur ailleurs que sur sa place réservée pour lui faire comprendre que je n’étais pas son voiturier…
- Le recul et l’intelligence situationnelle pour comprendre ce qui se joue réellement, pour décrypter les liens de pouvoir
« L’université est notre avenir et les IAE sont l’avenir de l’université ! »