Le développement des Big Data et de la Data Science ont ouvert des champs nouveaux pour l’ensemble des dirigeants et entrepreneurs : la Data Driven Economy a vu naître de nouveaux acteurs mais a également rabattu les cartes dans des activités plus traditionnelles.
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L’analyse des données est sortie des niches du marketing, des assurances ou de la finance, pour investir la production, la supply chain et même la R&D, tout en faisant évoluer en profondeur les premières dans la quantité et la diversité des données utilisées. La maîtrise et l’intégration des données dans ses processus sont passées de facteurs différenciants ou avantages concurrentiels à des moteurs d’innovation et de développement.
Se pose donc la question de l’intégration de la science des données dans la stratégie et la communication de l’entreprise, d’autant qu’il s’agit d’un domaine de très haute technicité nécessitant des connaissances avancées mêlant statistiques et informatique. Et même si elle ne peut se faire qu’en étroite intégration avec les connaissances et compétences métier, la justification de choix issus d’un processus piloté par les données nécessite des efforts de communication particuliers. Le fait d’étayer ou d’appuyer un discours par des faits n’est pas nouveau, il remonte aux fondements de l’art de la rhétorique dans la Grèce antique et relève du logos, en complément du pathos et de l’ethos qui composent les trois éléments fondamentaux de tout discours efficace. Pourtant, en 1906 déjà, Mark Twain, en attribuant à Benjamin Disraeli la fameuse citation « There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics. » soulignait le besoin de se méfier de l’usage orienté des données en appui de certains discours. L’instanciation contemporaine, dans un monde où la donnée est stratégique, le fact checking et le data journalisme des pratiques de plus en plus prisées et sollicitées, la communication des dirigeants doit activement intégrer les mêmes outils. Le Data Story Telling a pour rôle, au même titre que l’infographie classique, de mettre des données complexes et austères au service d’un objectif de communication, potentiellement en utilisant les mêmes outils d’extraction, d’analyse et de projection des données pour les rendre interactifs et dynamiques sur des supports numériques et en les rendant accessibles aux décideurs.
Malgré leur fascinante richesse d’expressivité, ces outils requièrent une préparation des données en amont. Et s’ils semblent accessibles et faciles d’utilisation, leur exploitation à leur juste valeur nécessite des compétences croisées à la fois scientifiques et issues de la Statistique, des mathématiques appliquées et de l’informatique, mais aussi de la communication, du graphisme et du design ; le tout avec une sensibilité et des connaissances du métier ou domaine d’application. Le Data Story Telling ouvre la voie à de nouveaux métiers et de nouvelles formations hybrides passionnantes.
Mines Nancy offre à ses ingénieurs un unique environnement permettant à la fois de bénéficier de là l’investissement de l’Institut Elie Cartan (mathématiques) et du laboratoire Loria (informatique) dans son parcours « Big Data and Data Science » qui forme des ingénieurs en sciences des données, mais également par sa collaboration et sa proximité avec l’École nationale supérieure d’art et de design au sein de l’Alliance Artem qui offre notamment, dans ce cadre, l’atelier Dada Data un atelier de visualisation créative de grandes masses de données. Elle héberge, par ailleurs, la chaire « Big Data pour l’habitat durable » créée à l’initiative de Saint-Gobain Recherche et qui permet aux élèves de travailler sur des projets et stages dans le domaine de la science des données (fouille et analyse textuelle, analyse de données de confort…) et de profiter d’interventions de professionnels présentant des problématiques actuelles et industrielles autour du Big Data.
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ATR Aircraft : un esprit pionnier à la conquête des territoires !