Rejoindre un groupe leader sur un secteur d’avenir très high tech qui vous fera manier physique et chimie au quotidien, c’est ce que vous propose Eric Stoltz (ESPCI Paris-PSL 93), Vice-Président de Prysmian.
Quels sont les atouts qui ont permis au groupe Prysmian de conserver jusqu’à aujourd’hui sa place de leader sur le marché mondial des câbles ?
Groupe italien côté à la bourse de Milan, Prysmian est un groupe innovant présent sur deux secteurs d’activité très porteurs que sont l’électrification et les télécommunications. Notre force ? D’avoir toujours suivi de près ces deux marchés pour coller au plus près des évolutions. Dans le domaine de l’électrification, la demande de câbles est en pleine croissance car la production d’électricité se déplace. Le maillage des réseaux se redessine, afin d’acheminer l’énergie produite par les éoliennes terrestres et offshore vers les lieux de consommation. Prysmian travaille actuellement sur le projet German Corridor qui permettra d’alimenter tout le sud de l’Allemagne grâce à l’énergie des champs offshore situés en mer Baltique, selon un axe nord-sud. En parallèle, dans le domaine des télécommunications, Prysmian est un acteur de poids dans la fabrication de fibre optique et est sollicité aux quatre coins du monde pour participer à la digitalisation des activités humaines. A titre d’exemple, en Europe, on estime que plus de la moitié de la bande passante est consommée par les cinq Gafam, qui tirent vers le haut la demande de câbles de fibres optiques.
Comment convaincre les jeunes diplômés qui hésitent à rejoindre ce secteur?
Les exemples que je viens de vous donner illustrent bien à quel point le secteur des câbles est un secteur porteur, essentiel pour notre avenir puisqu’il va rendre possible la transition énergétique vers les énergies renouvelables et décarbonées ainsi que la révolution digitale. Prysmian se retrouve ainsi au cœur de cette transition en accompagnant la progression des usages. Et bien que nous fassions partie de l’industrie lourde, nous sommes très engagés dans la transformation de nos process vers le développement durable pour produire plus propre. Nos collaborateurs et nos actionnaires y sont d’ailleurs très vigilants. Nous mesurons ainsi régulièrement la quantité de CO2 générée par nos produits et tentons de la réduire, en acheminant nos matières premières par bateau plutôt que par avion et en utilisant des matières recyclées pour nos câbles, par exemple.
Depuis 10 ans à la tête de la BU Fibre Optique du groupe Prysmian, quels challenges relevez-vous au quotidien ?
Ma mission est de produire et de commercialiser la fibre optique, en interne auprès du groupe Prysmian, mais également auprès de nos concurrents qui fabriquent eux aussi des câbles et achètent nos fibres optiques. Car la fibre optique est un produit très spécial et high tech, dont la fabrication nécessite des usines hautement technologiques et n’est donc pas donnée à tout le monde. Pour autant, l’industrie chinoise a réussi à en faire une commodité et c’est tout le paradoxe de la fibre optique aujourd’hui. Ma Business Unit rassemble environ 2 000 personnes à travers le monde, principalement dans le Nord de la France, aux Etats-Unis, au Brésil, aux Pays-Bas, en Italie et en Roumanie. Les enjeux au quotidien sont nombreux : bien sûr le plus important se situe actuellement au niveau des chaînes d’approvisionnement et de distribution, mais également au niveau des ressources humaines et du contrôle de gestion. Mes challenges techniques sont liés au business : réussir à maîtriser les coûts de production impactés par la hausse des coûts de l’énergie et de la main d’œuvre, améliorer la rigueur dans nos usines pour gagner en efficience et enfin continuer à former nos techniciens et ingénieurs aux technologies en constante évolution. Pour relever ces challenges, je me dois d’être à la fois organisé et réactif et surtout, très bien entouré.
Dans quelle ambiance pourront travailler les jeunes diplômés à vos côtés ?
Le groupe investit chaque année environ 500 millions d’euros. La fibre optique est une technologie qui n’est pas encore complétement arrivée à maturité et qui nécessite de gros investissements en termes de développement : nos usines sont des usines chimiques, équipées de salle blanche, les mètres carrés sont donc très chers. Nous recrutons des ingénieurs partout dans le monde pour nous accompagner dans ce développement. Ils pourront travailler sur des problématiques techniques très pointues, où physique et chimie interagissent en permanence, suscitant de nombreux stimuli intellectuels ! Leur environnement, ce sera l’usine. Et je veux ici casser l’image qu’ils peuvent en avoir : une usine, c’est un microcosme passionnant où se mêlent les classes sociales, les parcours professionnels et les disciplines, tous tournés vers un objectif commun. Personnellement, après ma thèse de mécanique quantique, rien ne me prédestinait au monde de l’usine. Et pourtant, je ne regrette pas une minute mon choix. Loin d’être un entre soi, l’usine permet en effet de toucher à tous les sujets d’actualité de notre société : l’énergie, la pénibilité, la retraite, le développement durable, les nouvelles technologies… C’est un univers très riche que j’encourage vivement les jeunes à venir découvrir.
Un Millennial rejoint votre BU : concrètement, qu’attendez-vous de lui ? Quels profils recherchez-vous ?
Avant tout, les qualités d’un bon ingénieur. A savoir : du contenu et de solides compétences dans toutes les disciplines de base de la physique et de la chimie, ainsi qu’un solide esprit d’analyse. Mais je recherche également des traits de personnalité séduisants : réactivité, échange facile, ouverture au débat mais avec des convictions, la capacité d’être force de proposition et de rassembler autour d’une solution. Je crois au bénéfice de la séniorité et de l’expérience mais un regard neuf peut aussi parfois faire la différence. L’important est que les jeunes soient capables de s’intégrer dans une équipe existante en en comprenant les règles et la finesse des rapports humains.
Comment les jeunes recrues sont-elles accompagnées ?
Comme tous les grands groupes, nous proposons chez Prysmian des parcours variés pour accueillir les jeunes. Un programme est destiné aux jeunes ingénieurs qui s’orientent vers les métiers de la production ou des opérations. Un autre programme est quant à lui plus destiné aux jeunes qui souhaitent exercer des fonctions commerciales, marketing ou de management. Nous avons également mis au point un programme Young Graduate sur trois ans qui plait beaucoup : les six premiers mois sont dédiés à la R&D et à la découverte des fondamentaux du groupe, puis suivent deux périodes de trois mois centrées sur les opérations puis la vente. Les deux dernières années sont consacrées à des missions en expatriation à travers le monde, le tout sous la houlette d’un tuteur senior. Au bout de trois ans, ils choisissent leur poste et s’y donnent à fond !
A quoi reconnaît-on un alumni de l’ESCPI ?
A son solide bagage théorique et pratique, généré par les nombreux travaux pratiques menés lors du cursus. C’est une approche du monde de la physique et de la chimie par l’expérience. Personnellement, j’y ai appris à poser la bonne question, à ne pas accepter les dogmes, à toujours vouloir comprendre et à être capable de mener un raisonnement complet pour savoir le restituer. Mon souvenir le plus marquant : la fierté que nous avons tous ressenti quand le directeur de l’école, Pierre-Gilles de Gennes, a reçu le prix Nobel de physique en 1991.
Le saviez-vous ?
La fibre optique se transporte facilement car elle est conditionnée en bobines de 50 km, d’un rayon de 15 cm et d’une épaisseur de 10 cm.
A la recherche de talents !
Ma BU recrute une vingtaine d’ingénieurs par an. Stagiaires et alternants sont les bienvenus.
Mon conseil
Soyez authentique. Mettez en avant vos qualités et développez-les tout au long de votre vie. Car l’authenticité permet d’établir la confiance sur la base de la fiabilité. Vous mettrez ainsi votre intelligence à profit pour faire progresser l’organisation, gage d’épanouissement.
Contact Eric.STOLTZ@prysmiangroup.com