En poste chez BNP Paribas depuis 15 ans, Matthieu Maupetit (X 97), Managing Director Head of Automated Market Making APAC, est un acteur privilégié du monde de la finance. Désormais en poste à Hong Kong, il partage son retour d’expérience.
Des télécoms à la finance : pourquoi un tel virage ?
C’est lié à un trait de caractère personnel : j’aime avoir des résultats rapidement ! J’ai en effet débuté ma carrière dans les télécoms, plus précisément dans la R&D, où les cycles sont très longs. Mais j’avais besoin d’être confronté à des défis beaucoup plus à court-terme. La finance s’est alors imposée comme une évidence car les marchés financiers impliquent une remise en question permanente. La banque m’offrait également l’opportunité de me développer en tant que manager.
En quoi votre formation à l’X a-t-elle facilité cette transition ?
La formation d’ingénieur à la française vous apporte une forte capacité à résoudre des problèmes complexes, à aborder des problèmes abstraits, à travailler de façon indépendante… C’est un atout de taille pour évoluer dans un groupe comme BNP Paribas. Cette aptitude à appréhender la complexité et à apprendre rapidement vous permet d’évoluer plus facilement dans les grandes entreprises.
À l’international aussi ?
Je me sens comme un véritable ambassadeur de l’excellence polytechnicienne, car l’école est moins connue en Asie. J’ai à cœur de montrer toute la qualité de la formation qui m’a permis de prendre de plus en plus de responsabilités et d’être aujourd’hui responsable d’une des toutes premières équipes de market making du secteur.
Et la vie en Asie, ça se passe comment ?
Je suis à Hong Kong depuis une dizaine d’années mais avec le recul, je me dis que j’aurais dû provoquer cette expatriation plus tôt. C’est si enrichissant de travailler avec des collaborateurs de formations et de cultures tellement différentes. Cette diversité des raisonnements et des manières de travailler complète de façon extraordinaire le point de vue des ingénieurs français et fait avancer les projets bien plus vite. J’ai aussi l’opportunité de voyager et de rencontrer des cultures, des modes de vie et de perception très différents. J’ai par exemple été particulièrement marqué par l’engagement et la fierté des collaborateurs de BNP Paribas en Inde. Dans cette expérience d’expatriation, je suis vraiment heureux d’avoir pu connaître plus profondément des cultures que je n’aurais pas pu découvrir autrement.
Vous recrutez des jeunes X ?
Tout à fait. BNP Paribas est présent dans 13 territoires d’Asie, notamment à Hong Kong et à Singapour. Nous proposons des offres de stages mais aussi d’emplois sur des postes de vendeurs, de structureurs et de traders. Les jeunes talents ont la possibilité d’intégrer notre « graduate progam ». Au sein du domaine d’activité ou je travaille (l’investissement et le financement sur les marchés de capitaux), notre objectif est de devenir le premier acteur européen en Asie, ce qui va créer pour les jeunes X de nombreuses opportunités de recrutement et d’évolution.
Quelles qualités leur permettront-elles d’évoluer plus facilement ?
Les compétences analytiques et financières bien sûr, mais aussi la capacité à travailler à la fois de manière indépendante mais également en collaboration au sein d’une équipe. Nous attendons des jeunes diplômés un dynamisme et un engagement dans leur travail. Le plus de l’X, c’est qu’elle vous donne autant cette capacité à encadrer et à manager des équipes, que de développer une expertise de pointe. Donc toutes les voies sont possibles.
Quel manager êtes-vous ?
Mon rôle est d’être le trait d’union entre la créativité des jeunes talents et la solide expérience des profils plus senior. Il est essentiel de garder toute cette créativité que peuvent avoir les jeunes sortis d’école, et de leur laisser l’opportunité de réfléchir en-dehors des sentiers battus, et d’apporter de nouvelles idées, façons de voir ou de travailler. J’attends d’eux qu’ils remettent en cause ce qu’ils voient.
Souvenir de promo
« Avec Olivier Glading, un camarade de promo qui nous a quittés en 2010, nous avions participé à l’élaboration du JT X, le journal télévisé de l’école. J’ai passé des moments exceptionnels dans ce binet, en particulier lors de la réalisation d’une vidéo satirique dans laquelle nous avions mis en scène le directeur des études en éleveur de Polytechniciens ! »
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