Vous voulez impulser des changements concrets en matière d’énergies ? Rejoignez la team des dialogueurs d’EDF et découvrez comment l’entreprise a fait de l’intelligence collective sa pièce maîtresse. Rencontre avec Philippe Méchet (Sciences Po 80), Directeur des programmes d’Intelligence Collective et de la mission Parlons Energies.
Comment est née la démarche d’intelligence collective d’EDF ?
Tout est parti d’une mission interne conduite par Pierre Criton et Émilie Prade sur le nouveau nucléaire qui s’est élargie à l’énergie toute entière. Dès 2018, j’ai supervisé un dispositif inédit visant à mélanger les métiers et les fonctions autour de thématiques clés comme les modes de production, l’innovation ou la commercialisation de l’énergie. En quatre mois, nous avons réuni 10 000 salariés et ouvert 20 chantiers. Quel que soit son grade dans l’entreprise, chacun a pu apporter ses idées et contribuer au développement de l’entreprise. Grâce à ces ateliers participatifs, nous avons par exemple accéléré nos investissements dans l’hydrogène et le véhicule électrique. Aujourd’hui, ces ateliers d’intelligence collective sont devenus essentiel au développement du groupe et nous en répertorions une quarantaine.
L’avenir de l’entreprise sera collectif ou ne sera pas ?
À l’avenir, j’espère que ces méthodes d’intelligence collective vont se reproduire un peu partout. Les salariés ont besoin d’être dans des organisations qui respectent à la fois les règles et les personnes. Il y a une exigence de la nouvelle génération à ce que l’on prenne en considération leur parole et leurs idées. Chez EDF, le dialogue entre la direction et les collaborateurs est beaucoup plus ouvert qu’avant. Aucun sujet n’est tabou et chaque voix compte.
Pourquoi les jeunes talents sont-ils au cœur de cette évolution ?
Ce sont souvent eux qui animent les groupes de paroles et les ateliers en tant que dialogueurs d’EDF. Ils sont très heureux de savoir que leur voix compte et d’être partenaires de l’entreprise. Nous fonctionnons sur la base du volontariat. Nous formons et renouvelons régulièrement nos 240 dialogueurs. Récemment, nous avons organisé nos Universités des dialogueurs durant deux jours à l’Abbaye de Royaumont dans le Val d’Oise. Au lieu de leur faire le déballage des chantiers en cours, les 60 participants ont travaillé avec des écoles de théâtres sur la gestion du stress, l’écoute, l’expression orale… Nous avons besoin d’eux car ils sont une source infinie d’idées.
Le petit plus des jeunes Sciences Po ?
Ils ont davantage le sens du collectif, s’intéressent à des sujets très divers et ne restent pas cantonnés à des domaines de spécialisation. Cette capacité d’adaptation leur permet de faire face rapidement à des situations nouvelles. Il y a trois ans, Cédric Lewandowski a été nommé Directeur du Parc Nucléaire et Thermique d’EDF. C’est la première fois que l’on nommait un Sciences Po à ce poste, généralement confié à un ingénieur. Mêler les cultures et les savoirs, c’est très bénéfique.
#SciencesPoParis
Originaire de l’Essonne, j’ai réussi le concours d’entrée et j’y suis entré à seulement 16 ans et demi. La première année a été difficile car j’avais du mal à trouver mes marques, mais ensuite, je me suis épanoui dans les sciences politiques, économiques et sociales. Après mon DEA, je suis devenu maître de conférences et… je le suis toujours 30 ans plus tard ! Mon cours porte sur l’influence de l’opinion sur la décision, avec un focus sur l’intelligence collective bien sûr. Je suis très attaché à cette école et j’aime beaucoup ses étudiants qui sont curieux par nature. C’est une très belle formation qui offre une grande palette d’opportunités. Les réformes réalisées, en particulier l’année à l’étranger pour les étudiants de troisième année, a permis d’ouvrir aux jeunes un univers très vaste et la maîtrise des langues.
Contact : philippe.mechet@edf.fr