« Faire rêver », on le sait, n’est pas un métier facile. Pourtant, si l’on en croit Grégoire Champetier (IEP Paris 86, ESSEC Business School 88), Directeur Général Adjoint, Senior Vice-Président Affaires Commerciales et Stratégie Client, l’aura de cette entreprise – forte d’avoir suscité rires et émotions de milliards de personnes – est si prégnante que chacun la ressent et s’en trouve transporté, boosté. Rencontre revigorante avec un grand professionnel ayant conservé son âme d’enfant (et nous ouvrant les coulisses d’un mythe…)
Première destination touristique d’Europe, Disneyland Paris emploie 15 000 personnes qui, pour « faire rêver » leurs hôtes, pratiquent plus de 500 métiers. « Mais, au-delà de cette place de leader, explique Grégoire Champetier, nous avons tous envie de travailler pour une marque évocatrice, émotionnellement forte, qui nous plaise et dont l’univers, valorisant, impacte la société de manière positive. C’est d’abord cela, le bonheur de travailler au sein du groupe Disney. Même si ensuite, bien sûr, l’entreprise présente de nombreux atouts expliquant l’importante fidélisation de ses équipes. »
Autant d’atouts
- « A commencer par l’intérêt du travail en lui-même. Au sein du groupe Disney, entre les parcs, les attractions, les personnages et franchises célèbres (Star Wars, Marvel, etc.) notre contenu est si riche et diversifié que travailler dessus l’est forcément aussi !
- Disneyland Paris ne cesse d’embaucher. Si les gens restent longtemps, ils évoluent au gré d’une mobilité encouragée générant des parcours vraiment diversifiés (500 métiers !)
- Nos métiers, enfin – surtout ceux au contact du public – étant très exigeants, il faut pouvoir les exercer dans les meilleures conditions. Or, le groupe Disney est vraiment réputé pour sa qualité d’employeur de choix. Ce n’est pas un hasard si le magazine Capital l’a, par exemple, élu Meilleur Employeur en 2017. »
« Ce tout petit supplément… »
Quand on interroge cet homme ayant occupé des postes clés dans les plus grandes entreprises, sur ce qui l’a frappé en découvrant il y a quelques mois l’univers Disney de l’intérieur, son visage s’éclaire aussitôt sur une évidence : « Il y a une âme, ici ; présente, palpable. J’ai immédiatement été frappé de voir combien chacun, quel que soit son rôle, se sentait dépositaire d’une grande et belle idée le dépassant : cet immense imaginaire enfantin et tout le bonheur qu’il suscite depuis si longtemps. C’est plus fort que tout, hommes en place et résultats économiques confondus. Servir cet univers-là a un tel sens, qu’au quotidien chacun s’en trouve forcément motivé, porté. Je n’ai jamais vu cela ailleurs ».
« Dites aux gens qu’ils sont formidables et ils finissent par le devenir »
Seconde chose ayant marqué Grégoire Champetier à son arrivée à Disneyland Paris : le multiculturalisme de l’entreprise. « Vous trouvez ici plus de 20 langues parlées, pour plus de 100 nationalités, une trentaine déjà dans mon seul périmètre. C’est très enrichissant et excellent pour la créativité. Une dimension essentielle en ce qui me concerne puisque j’ai été appelé ici, précisément, pour définir de nouvelles stratégies, gagner en attractivité et en profitabilité. Se remettre en cause et se renouveler, innover, inventer sans cesse pour stimuler l’intention d’achat, ce n’est pas le plus évident quand vous vendez… du rêve. Oui mais… créer du désir, pour une telle cause, quel merveilleux challenge que le nôtre ! »
Longévité révélatrice…
Autre pratique ayant impressionné Grégoire Champetier depuis son arrivée récente : la cérémonie « Service Award ». « Chaque année, l’entreprise célèbre (de manière grandiose, cela va sans dire) ceux qui sont ici depuis 10, 15, 20 ou… 25 ans ! J’ai alors pu mesurer, impressionné, la longévité des parcours. C’est simple : comme les gens se plaisent ici, ils restent. Rien que ce petit badge avec le prénom que portent tous les Cast Members (et non « employés », un vocabulaire issu du spectacle que j’apprécie) en dit long. On appartient tous à une même famille. Nous partageons une mission et une culture communes. C’est sincère et ressenti. Et cela change beaucoup de choses… »
Applis & Cie…
Comme toutes les entreprises, Disneyland Paris est fortement impactée par la mutation numérique. Travaillant constamment à améliorer le site internet, les équipes se penchent en ce moment sur la prochaine version de l’application devant être mise à disposition des « guests ». « On veut en faire une référence absolue en la matière. Qu’on y trouve tout ce qui permettra d’améliorer le séjour sur les parcs : check-in dans les hôtels, temps d’attente aux attractions, géolocalisation, réservation d’une table (55 restaurants quand même entre les différents parcs !), et autres services… il est certain que dans une entreprise comme la nôtre, les jeunes talents passionnés par le digital sont d’autant plus bienvenus que nous travaillons particulièrement à séduire cette tranche d’âge. Concernant mon équipe digitale, c’est simple, elle doit afficher moins de 30 ans d’âge moyen ! »
600 alternants !
Si le groupe Disney est très présent auprès des étudiants, pour Grégoire Champetier, l’alternance constitue un moyen idéal de découvrir l’entreprise. « Nous accueillons environ 600 alternants par an, dont environ 15 % sont recrutés à l’issue de leur période d’apprentissage. Des chiffres qui ne cessent d’augmenter tant cette pratique constitue une manière concrète et vraiment efficace de découvrir notre réalité professionnelle. De plus, tous les métiers de l’entreprise sont concernés. »
5 mots pour qualifier l’ambiance de travail : Épanouissante / Énergique / Enthousiaste / Collaborative / Passionnée
Les clés de la réussite :
Une date : « Le jour où j’ai quitté le monde des agences de com pour basculer dans celui des annonceurs, début 2001 »
Un prof et/ou un patron : « Monsieur Padioleau, à l’Essec, qui nous enseignait un management révolutionnaire, très inspirant. Et puis Jean-Pierre Petit, alors PDG de McDonald’s et autodidacte, qui associait courage, intuition et modestie. Il m’a montré qu’avec de la conviction et une force d’engagement solidement ancrées en soi, on pouvait vraiment déplacer des montagnes. »
Le symbole d’une réussite authentique : « Parvenir, dans une carrière, à rester fidèle à soi-même, à ne pas se trahir (de trop…) »
Les clés du management :
Le jour où j’ai compris… « Deux choses me viennent à l’esprit, deux adages de patrons qui m’ont marqué par leur justesse une fois mis en œuvre.
- « Dites aux gens qu’ils sont formidables et ils finissent par le devenir ». Rien de plus vrai. Il existe, pour chacun, une place dans laquelle il va déployer tout son potentiel inexploité et briller vraiment. Et c’est au manager d’être ce révélateur de talents. »
- « Ce ne sont pas les problèmes qui comptent, mais la manière dont on les prend ». Quel que soit le problème rencontré en effet, le plus important est toujours la manière dont on l’aborde. Cette réflexion initiale, à froid, qui permet de trouver un chemin et des possibilités de s’en sortir, sans s’enfermer, d’emblée, dans le problème lui-même. »