Contribuer à rendre la beauté innovante, inclusive et durable : c’est ce que vous partage le Dr Michèle Verschoore (Université de Médecine Nice Sophia Antipolis, INSEAD), Médecin Dermatologue et Pharmacologue et Directeur Médical de L’Oréal Recherche & Innovation. Rencontre.
« Le désir de beauté existe depuis les débuts de l’humanité, il est universel et il ne cesse de croitre, quels que soient le pays, les cultures et le niveau économique. Dans les pays en croissance dits « émergents », c’est même un moyen pour les femmes de s’affirmer et d’asseoir leur présence dans la société » explique d’entrée Michèle Verschoore, Directeur Médical de L’Oréal Recherche & Innovation. De fait, un récent rapport du cabinet McKinsey prévoit que le secteur Beauté pourrait dépasser les 580 milliards $ de CA en 2027. « La Chine, l’Inde, l’Indonésie, l’Asie du Sud-Est et l’Afrique sont les régions qui affichent la plus forte croissance. Cette tendance y est favorisée par l’émergence d’une classe moyenne et par l’affirmation professionnelle et sociétale des femmes, qui bénéficie grandement de leur visibilité sur les réseaux sociaux. »
La technologie au service de la beauté
Toujours à la recherche d’une compréhension fine des aspirations des consommateurs, L’Oréal utilise la science pour les aider à révéler leur vraie nature. « Pour apporter des réponses beauté individuelles, notre recherche Beauty Tech a mis au point des outils qui permettent de suivre ses habitudes d’hygiène, de soins et de beauté dans le respect des cultures locales. Nous avons également développé des applications digitales permettant d’essayer, grâce au digital et à l’intelligence artificielle, différents types de maquillages et de coiffures, élargissant ainsi le champ des possibles et de la créativité. »
Faire rimer innovation et engagement
Côté RSE, L’Oréal a pris très tôt la mesure des signaux d’alerte des scientifiques. « Dès 2005, nous nous sommes attaqués à l’empreinte environnementale de nos usines et à la mesure d’impact environnemental de nos process. Ce produire durable s’est accompagné, dès 2013, d’un programme d’innovation durable, impliquant nos fournisseurs mais aussi nos clients. » Avec des résultats probants puisqu’en 2020, L’Oréal a affiché une réduction significative de son empreinte environnementale : – 87 % d’émission de gaz à effet de serre et 100 sites neutres en carbone (dont 25 usines), tout en augmentant dans le même temps son volume de production de 37 %. « Preuve que développement durable et croissance ne sont pas antinomiques. »
Un nouveau défi pour 2030
« Dans notre nouveau programme 2021-2030, baptisé L’Oréal for the Future, nous avons décidé de nous fixer des objectifs encore plus ambitieux en matière de climat, d’eau, de biodiversité et de ressources naturelles en tenant compte des neuf limites naturelles de la planète. » Le groupe travaille donc sur l’ensemble de ces neuf aspects tout au long de la chaîne de création et de production dans ses laboratoires, chez ses sous-traitants jusqu’aux consommateurs. « C’est une réelle innovation de rupture, qui part des données scientifiques de la Terre pour la préserver quels que soient les secteurs de nos activités. Notre vitamine C qui peut être désormais fabriquée à base d’amidon de maïs à process neutre, le sourcing des matières premières se fait au plus près des sites de production et nos emballages sont revisités, à base de carton ou de plastique biosourcé. »
S’exprimer dans la parité
« Très tôt, L’Oréal a senti la nécessité de s’entourer du corps médical pour faire passer des messages de connaissance scientifique et de bonne santé de la peau, du dermatologue au consommateur. J’ai eu la chance de me voir confier ce grand chantier il y a 25 ans. » Au fil du temps, Michèle Verschoore est parvenue à créer dans les pays en croissance des soutiens à la recherche médicale sur la science de la peau, avec le relais des dermatologues et des écosystèmes de santé propres à chaque pays. « Lors de mon parcours, j’ai pu exprimer pleinement ma créativité, mes convictions et être entendue. J’ai pu mettre en place des stratégies scientifiques respectant la parité, en créant notamment une association de femmes dermatologues en Inde. » Etre une femme chez L’Oréal n’est donc pas un frein à la progression de carrière : la parité existe de la base jusqu’au Comex. Un accompagnement des jeunes femmes est proposé pour favoriser leur intégration et l’expression de leurs talents, ainsi qu’une écoute sensible des collaboratrices…
Chiffres clés : 10 000 ingénieurs / 4 000 scientifiques / 2 900 spécialistes en nouvelles technologies / 97/100 à l’Index égalité femme-homme
Contact : michele.verschoore@loreal.com