En janvier 2022 en France, 21 % des actifs préparaient une reconversion, et 26 % déclaraient en envisager une dans les prochaines années1 . C’est cette tendance que l’école explore à travers son livre blanc «La gastronomie, territoire privilégié des reconversions professionnelles», nourri de chiffres clés et croisant les visions d’experts : anthropologue, sociologue, DRH, reconvertis, professionnels de l’hôtellerie et de la restauration, corps de l’enseignement.
Parmi les résultats observés, 4 tendances se démarquent :
DES PROFILS EN QUÊTE DE SENS
Le monde professionnel a connu de profonds bouleversements ces dernières années, particulièrement dans un contexte post-covid marqué par un changement des mentalités face au travail. On observe une volonté de passer d’un métier de raison à un métier de passion, motivée par une quête de sens inaboutie. Les métiers manuels connaissent alors un regain de popularité, ils arrivent en tête des professions vers lesquelles les cadres souhaitent se reconvertir (46%)2.
“Ce qui compte pour les reconvertis, c’est d’exercer un métier en accord avec leurs valeurs, leur style de vie et qui soit une expérience plaisante en elle-même. Les finalités matérielles (revenus, prestige, statut) sont relativement secondaires”, indique Antoine Dain, Doctorant en sociologie – Laboratoire d’économie et de Sociologie du Travail.
UNE GRANDE MAJORITÉ DE FEMMES
École Ducasse a analysé l’évolution du nombre d’inscrits dans ses programmes de reconversion et leurs caractéristiques entre 2019 et 2022. Résultat : même s’il n’existe pas de profil type et que toutes les nationalités sont représentées (93), on remarque tout de même une grande majorité de femmes (64,5%) dans les profils de reconversion.
“Les femmes ont une autre lecture de la partition culinaire et du management, et apportent ainsi une dimension très complémentaire. La féminisation des cuisines est une chance pour les métiers de la gastronomie”, souligne Alain Ducasse.
DES FORMATIONS ET DES DISPOSITIFS DE FINANCEMENT ADAPTÉS
Des formations de courte durée (2, 6 ou 8 mois), adaptées à un public amateur ont vu le jour, en parallèle des traditionnels Bachelors ou des formations professionnelles dédiées à des restaurateurs de métier. Des modules à même de satisfaire les exigences des reconvertis : être opérationnel à court terme et adopter une nouvelle approche de la cuisine alignée sur leurs valeurs. L’engouement pour les métiers de la gastronomie se confirme, a vécu ne croissance moyenne d e 2 88% d u n ombre d ’étudiants en reconversion chez École Ducasse entre 2020 et 2022.
En parallèle, les dispositifs favorisant la reconversion se sont fortement étoffés ces dernières années : Projet de Transition Professionnelle, aides diverses à la formation, apprentissage désormais possible jusqu’à 30 ans, CPF (compte professionnel de formation).
LES DÉFIS DE LA RECONVERSION
Une reconversion professionnelle s’accompagne généralement de défis à relever, parfois minimisés, et pourtant à prendre en compte. Il y a une certaine prise de risque financière à assumer, mais aussi des réalités physiques à dépasser et un mode de vie à repenser.
« Se reconvertir nécessite une réelle capacité à modifier son mode de pensée, en s’adaptant aux contraintes, des qualités particulièrement présentes chez les personnes issues de la reconversion. Il faut savoir prendre du recul pour gagner en efficacité, continuer sa démarche vers un nouveau métier en remettant tout ce que l’on connaissait précédemment en cause”, affirme Frédérique Triquet, ancienne DRH chez Air Liquide, devenue cheffe de deux restaurants à Asnières- sur-Seine.
« Se reconvertir nécessite une réelle capacité à modifier son mode de pensée, en s’adaptant aux contraintes, des qualités particulièrement présentes chez les personnes issues de la reconversion. Il faut savoir prendre du recul pour gagner en efficacité, continuer sa démarche vers un nouveau métier en remettant tout ce que l’on connaissait précédemment en cause”, affirme Frédérique Triquet, ancienne DRH chez Air Liquide, devenue cheffe de deux restaurants à Asnières- sur-Seine.
“Les profils de reconversion représentent le vivier des talents de demain qui alimentera le secteur de la gastronomie et de la restauration plus globalement. Ils ont l’envie et la passion des reconvertis, tout en disposant, de par leurs expériences professionnelles précédentes, d’une grande expérience managériale. Nombreux sont ainsi les alumni en reconversion de nos écoles qui ont d’ores et déjà prouvé leur faculté à recruter, développer et fidéliser leurs équipes en cuisine comme en pâtisserie.” – Elise Masurel, Directrice Générale de École Ducasse
1 Baromètre 2023 de la formation et de l’emploi, Centre Info/CSA
2 Rapport IFOP, grandes tendances du marché du travail 2022
A lire aussi : https://www.mondedesgrandesecoles.fr/agroparistech-publication-du-livre-je-mange-pour-le-futur
fourni par le Borlabs Cookie