La digitalisation des business schools est en marche ! Si formation à distance, EdTech et autres mooc sont aujourd’hui sur les lèvres de toutes les écoles, l’EDHEC a fait le choix d’un système différent, créé en mode startup. Un an après le lancement d’EDHEC Online, quel bilan l’école fait-elle de cette structure ?
« L’éducation on line représente un marché de plus de 100 milliards de dollars autour du monde. Avec 30 % de croissance par an, c’est une industrie gigantesque qui explose et qui va profondément changer nos écoles », introduit Emmanuel Métais, DG de l’EDHEC, lors du point presse organisé le 30 janvier 2020. Cette révolution va bien sûr d’abord impacter les contenus, mais aussi les modes d’enseignements. « EDHEC Online se réalise 100 % en ligne mais introduit également du distanciel dans nos autres formations », indique le DG.
Devenir le « Tesla du online »
Une révolution que l’EDHEC a choisi d’appréhender avec « une unité séparée, conçue en mode startup, complètement branchée sur l’école mais autonome dans son fonctionnement. Une entité proposant des programmes haut de gamme, basés sur des technologies très avancées, afin d’adresser de nouveaux marchés » rappelle Benoit Arnaud, responsable d’EDHEC Online. « Notre ambition ? Devenir le Tesla du online : un concept innovant, atypique et très efficace. Car l’e-learning c’est comme l’hôtellerie : y a autant de différence entre un Formule 1 et le Shangri La qu’entre deux dispositifs de formation en ligne ! » ajoute-t-il. Bilan de l’opération : 97 % des participants vont au bout de leur diplôme, fait rare dans le monde du online.
Objectif 1 000 étudiants en 2025 pour EDHEC Online, une formation 100 % en ligne créée par la business school – Crédit EDHEC Business School
Step by step
Misant sur un important dispositif d’accompagnement par des coachs, EDHEC Online « fait le choix de la qualité plus que de la quantité ». Son objectif ? Atteindre les 1 000 étudiants en 2025 (ils sont 250 aujourd’hui) et 10 % du CA du groupe. « Nous pourrions faire plus mais nous avons le souhait de tester et donc de ne pas se précipiter pour ouvrir de nouveaux programmes ». Aujourd’hui, EDHEC Online propose, entre autres, un BBA et un BSc. Pour ce dernier programme, l’école cible « les 25 / 30 ans qui en ont sous le pied. Des jeunes qui veulent prendre des responsabilités et / ou se rediriger vers de nouveaux métiers », précise Benoit Arnaud.
Tous ensemble !
Avec des promotions composées de candidats « homogènes dans leurs parcours mais divers dans leurs expériences », EDHEC Online veut tordre le cou à l’image du e-learning déshumanisé. « Grâce à de nombreux outils de type Slack, ils échangent plus en ligne que dans une salle de cours. Aucun professeur n’accepterait un tel niveau de bavardage dans sa salle de classe ! » ajoute Stefan Crisan, directeur des opérations d’EDHEC Online.
Alumni à distance ?
Mais quid du sentiment d’appartenance à l’école. « Dès qu’ils entrent dans nos formations on considère qu’ils vont réussir leur diplôme : ils font déjà partie de la communauté des alumni. Malgré la distance et les contraintes (la plupart sont déjà en poste), ils sont attachés à cette communauté et certains même, en deviennent ambassadeurs. Ils apprécient notre prisme « e-learning de proximité » et ne sont pas là que pour « consommer de l’enseignement ». Le fait qu’on mouille la chemise de manière très humaine renforce leurs liens avec l’école et leur envie de participer à la vie de la communauté », conclut Stefan Crisan.
Et demain ?
Le lancement d’un catalogue de certificats en finance, en stratégie et en digital est prévu au printemps 2020.
Un laboratoire d’innovations pédagogiques va être créé. « Notre force c’est la pédagogie. Beaucoup imaginent que la formation online se résume à la vidéo, mais ça n’est en réalité, qu’une toute petite partie. Chez nous, 1h de cours standard se transforme en 3 vidéos de 3 min auxquelles s’ajoutent beaucoup d’autres outils : travaux de groupe en ligne, questionnaire partagés en temps réel, classes virtuelles… », indique Benoit Arnaud.
La formation des enseignants va s’accélérer. « Une grande partie de nos professeurs s’est portée volontaire pour nos programmes online. Il a bien sûr fallu les former car c’est un boulot qui ne s’invente pas. Des goulots d’étranglement se sont naturellement créés, nous poussant à faire évoluer et à accélérer nos formations », conclut-il.