Avec plus d’1,4 million de consommateurs d’électricité sur la métropole lyonnaise, la filiale d’EDF, Enedis, ne manque pas d’opportunités à impact en faveur de la transition écologique. Benoît Vignat (Centrale Lille 98 et Bocconi University 10), Directeur Territorial Lyon Métropole, nous explique ses enjeux entre Rhône et Saône.
Enedis a prévu d’investir 96 milliards d’euros d’ici 2040 pour développer un réseau de distribution paré de vert. Quels enjeux pour le territoire lyonnais ?
Enedis a lancé sur le territoire de la Métropole de Lyon un vaste programme d’investissement sur 2 axes : accompagner l’électrification des mobilités et moderniser le réseau électrique pour faire face aux aléas climatiques. Cette région est soumise à de très grosses chaleurs susceptibles de fragiliser les réseaux. Nous devons donc renouveler au maximum les réseaux les plus incidentogènes, à l’image des câbles à papier imprégné, particulièrement sensibles à la hausse des températures. Notre but est d’éradiquer cette technologie à 90% à l’horizon 2040. Sur l’ensemble de nos chantiers, il est nécessaire d’accompagner nos élus locaux pour faire accepter la gêne aux riverains. Ce qui est aussi le cas sur la modernisation du réseau électrique de la Sytral (métro, bus, tramway). Pour poursuivre sur la transition énergétique, le raccordement des bornes IRVE demeure également un axe de développement très important sur la voie publique et dans les résidences privées. Enfin, nous accompagnons le raccordement des énergies renouvelables afin de les intégrer au mieux au réseau électrique.
Quid des smart grids ?
Concernant les smart grids et le compteur Linky, la Métropole affiche un taux de déploiement de plus de 94% (ndlr : pour la troisième fois consécutive, Enedis occupe la première place du Smart Grid Index 2024). L’enjeu tourne donc davantage autour des bénéfices liés à l’utilisation de ce puissant outil (pilotage à distance, anticipation des pannes, exploitation de la data…). Enedis publie par exemple de nombreux jeux de données en open data, ou de manière plus ciblée, Enedis met à disposition des collectivités locales un portail dédié leur permettant d’avoir une vision précise de la consommation et de la production d’électricité de leur patrimoine. Une aide précieuse pour piloter leurs installations et optimiser leurs actions de transition énergétique. Ces outils nécessitent un travail de pédagogie important.
Vous occupez depuis quelques mois le poste de Directeur Territorial Lyon Métropole. Que signifie cette étape pour vous ?
C’est un poste à responsabilités qui doit être placé au bon moment dans une carrière. J’ai eu la chance de multiplier les métiers techniques au sein du groupe EDF, et ce, sur différents périmètres géographiques. Cette expertise renforce donc ma légitimité en tant que directeur territorial Enedis, par ma capacité à établir une feuille de route et à échanger en externe avec toutes les parties prenantes.
En quoi votre cursus à Centrale Lille impacte-t-il positivement votre vie professionnelle ?
Centrale Lille est une école généraliste qui offre une hauteur de vue sur une large facette de compétences techniques. C’est un socle que j’ai parfaitement transposé chez EDF et Enedis. J’ai adressé la clientèle, fait du raccordement, assuré la maintenance des postes sources, piloté les investissements. Sans changer d’entreprise, j’ai pu bénéficier d’une belle mobilité fonctionnelle et gagner en polyvalence. A Centrale Lille, nous travaillions également beaucoup en mode projets, un esprit collaboratif indispensable en entreprise.
Conseillez-vous à un jeune ingé de faire, comme vous, un double cursus ingé/commerce ou finance/droit pour viser une carrière à 360 degrés ?
Avec le recul, le MBA en finance que j’ai suivi en 2010 à l’Université Bocconi de Milan (financé par Enedis) me semble davantage utile en cours de carrière, en fonction de son projet professionnel, afin d’en tirer pleinement profit. Nombre des participants étaient en effet issus de structures d’entreprises et de marchés extrêmement différents. Se lancer trop tôt dans ce type de double diplôme engendrera logiquement un décalage.
Quid des opportunités pour les talents chez Enedis ?
Enedis recherche plus de 3 000 personnes en 2025 sur tous ses métiers, et plus spécifiquement sur la technique. L’entreprise recrute beaucoup en alternance, un très bon levier de formation et de pré-recrutement. Pour ma part, les postes de chef de projet demeurent très en tension sur mon périmètre.
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