Embarquement immédiat pour le monde du futur avec Dassault Aviation ! – L’interview de Guillaume Girard

Interview Guillaume Girard Dassault Aviation
© Dassault Aviation - V. Almansa

Cette année, Dassault fête les 60 ans du Falcon 20. Guillaume Girard, son Directeur technique des programmes (ISAE-Supaéro 97), revient sur l’ADN de cette entreprise qui incarne la longévité d’un savoir-faire français de très haut niveau. Il invite les étudiants à lutter contre la tendance à rester dans son monde et leur explique comment Dassault Aviation répond aux défis de demain et aux menaces cyber.

Interview Guillaume Girard Dassault Aviation

Guillaume Girard rappelle d’entrée les grandes caractéristiques qui font la force de Dassault Aviation. « Nous avons des relations sur le long terme avec nos clients, à la fois pour le militaire et pour l’aviation d’affaires. La puissance de Dassault Aviation repose également sur notre dualité : les technologies issues de nos activités militaires bénéficient à nos avions d’affaires qui, en retour, sont porteurs d’innovation dans les domaines de la production et de la certification. Troisième particularité : la taille de l’entreprise, celle d’une grande PME, qui permet aux collaborateurs d’être plus agiles, réactifs et polyvalents. « Une taille modeste qui permet aux ingénieurs de comprendre de quelle manière leur travail s’inscrit dans une réalité pratique. » 

Service secret ? 

Une réalité pratique marquée par la donnée. Historiquement d’ailleurs, la protection des données chez Dassault est un enjeu de taille. Un culte du secret hérité de la Guerre Froide alors que les menaces d’espionnage étaient dans tous les esprits. « S’il est impossible pour un hacker de prendre à distance le contrôle d’un avion comme on le voit dans des films, il peut malgré tout corrompre des bases de données et mal informer un pilote ! L’autre volet de cette protection concerne la sécurisation de notre cloud de confiance, idéal pour partager les ressources et les données entre les unités du groupe. Il y a des informations sensibles dont la protection requiert une extrême vigilance. Enfin, nous gardons un œil sur les lois extraterritoriales issues du Patriot Act qui obligent les entreprises à se soumettre au droit américain. »

Des projets ambitieux tournés vers l’avenir

Ayant tout pour plaire aux adeptes de la cybersécurité, Dassault Aviation est aussi bien sûr une entreprise de rêve pour les férus de grands projets mêlant aviation et militaire. Le Système de Combat Aérien du Futur (SCAF) – projet impliquant la France, l’Allemagne et l’Espagne – lancé en 2018 prend en effet de l’ampleur, avec une ambition européenne grandissante fixée à 2045. L’objectif ? Construire l’après Rafale. « Nous avons une nouvelle approche du combat aérien : hyperconnecté et collaboratif. Les pilotes seront au centre d’une « bulle de combat » et pourront travailler avec une IA, un assistant virtuel notamment pour hiérarchiser les informations et soulager l’humain. Du côté de l’aviation civile, nous avons de nombreux partenariats afin de trouver des solutions pour l’avion décarboné. C’est un vrai challenge d’ingénieurs, mais nous sommes convaincus qu’il n’y a pas d’autre possibilité ! Nous développons d’ailleurs des solutions en ce sens. Pour preuve, les e-carburants, qui peuvent déjà être utilisés en mélange à 50 % par nos Falcon, en attendant 100 % dans quelques années. » Cerise sur le gâteau : Dassault Aviation a également des activités dans le domaine spatial.

Dassault recrute… des hommes ET des femmes

« Plus coopératives que les hommes, les femmes sont également moins dans la compétition. Les équipes mixtes avec lesquelles j’ai travaillé ont démontré plus de créativité. Dassault développe également une politique de mobilité interne pour que tous les ingénieurs aient connaissance de l’ensemble de nos disciplines. Pour 2023, nous recrutons 600 ingénieurs et cadres et 150 apprentis. »

Les qualités d’un bon ingé selon Guillaume Girard

« S’intéresser à toutes les facettes du métier est primordial afin de bien comprendre les différents enjeux et les problématiques de chacun. Par exemple, on pense souvent que les pilotes sont des surhommes, pourtant ils nous racontent que lorsqu’ils sont dans les airs, ils sont soumis à la pression d’un grand nombre de décisions à prendre en peu de temps ; nous travaillons donc beaucoup sur l’humain, notamment sur ce que l’on appelle les interfaces homme-machine, pour leur faciliter la tâche. C’est cela aussi être ingénieur ! »

Chiffres clés :

Créé en 1929

92 Rafales et 64 Falcon commandés en 2022

10 000 collaborateurs

Contact : Guillaume.Girard@dassault-aviation.com  

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