Emplois et défis garantis pour les ingénieurs du Groupe ISAE ! – L’interview d’Olivier Lesbre

interview Olivier Lesbre ISAE
© O. Panier des Touches

Si les ingénieurs formés par les écoles du Groupe ISAE sont logiquement plébiscités par toute la chaine de valeur du secteur aéronautique et spatial, bien d’autres secteurs industriels se les arrachent. Olivier Lesbre, président du Groupe ISAE et directeur général de l’ISAE-SUPAERO explique pourquoi.

Le Groupe ISAE : pour qui et pourquoi ?

La raison d’être dont le Groupe vient de se doter répond à ces deux questions : Former des femmes et des hommes, ingénieurs, cadres et chercheurs passionnés et innovants qui continuent à porter le secteur aéronautique et spatial européen à la pointe mondiale, au service de la prospérité, de la sécurité et du progrès durable de l’Humanité. Le Groupe ISAE est un ensemble d’écoles membres (ISAE-SUPAERO, ISAE-SUPMECA, ISAE-ENSMA), associées (Ecole de l’Air et de l’Espace, ESTACA, ENAC) et partenaires (ESTIA, EIGSI, Elisa-Aerospace). Des écoles qui ont en commun une formation d’ingénieur assez pluridisciplinaire – nous adressons l’ensemble des besoins du secteur – et un niveau d’exigence très élevé en matière d’excellence technique et de sécurité.

Des exemples récents des vertus de leurs interactions ?

Pour répondre aux besoins de l’industrie aéronautique et spatiale et en concertation avec le GIFAS (Groupement des Industries Françaises Aéronautiques et Spatiales, avec lequel nous avons noué une convention de mécénat), les écoles du Groupe ont élaboré conjointement la formation par apprentissage Génie industriel pour l’aéronautique et l’espace. Un cursus de formation original construit sur un tronc commun pour les deux premières années et une troisième année de spécialisation proposée par différentes écoles : avionique et systèmes embarqués à l’ISAE-SUPAERO (Toulouse), Systèmes énergétiques et matériaux avancés à l’ISAE-ENSMA (Poitiers) et Logistique, systèmes et procédés de productions aéronautiques à l’ISAE-SUPMECA (Saint-Ouen). Ce programme qui devrait s’élargir avec l’ESTACA (Laval) en 2025 devrait bientôt dépasser la centaine de recrues. Autre projet en convergence, en juin 2023, le Groupe et Dassault Systèmes ont signé un partenariat pour le développement des compétences liées aux nouvelles pratiques numériques dans le domaine aérospatial. Ce partenariat s’appuie sur le déploiement de la plateforme d’innovation métiers 3DEXPERIENCE de Dassault Systèmes dans les programmes de formation des 7 000 étudiants du Groupe ISAE. Je n’oublie pas son plus les interactions qui se créent au niveau étudiant. A titre d‘exemple, nous offrons chaque année la possibilité aux étudiants d’une de nos écoles de passer une semaine dans un des autres établissements du Groupe. Nous développons aussi des compétitions inter-écoles dans le domaine des drones ou des débats en anglais, ainsi que des échanges de bonnes pratiques au niveau des services et des directions sur des sujets centraux comme l’appréhension de la transition écologique.

Pourquoi vos diplômés ont-ils les cartes en main pour transformer l’industrie aéronautique et spatiale ?

D’abord, parce que la France et l’Europe ont été pionnières et sont toujours à la pointe mondiale de l’aéronautique et du spatial. Un leadership industriel qui va de pair avec le leadership de nos écoles et leur attractivité à l’international : nous formons des femmes et des hommes du monde entier qui vont nourrir notre industrie. Pour preuve, plus des trois quarts de nos élèves internationaux restent en France ou en Europe une fois diplômés. Ensuite, parce que les ingénieurs y jouent un rôle moteur et sont aux manettes des grands industriels du secteur. Ce qui fait toute la différence ! Les récents déboires de Boeing nous montrent en effet les conséquences que peut avoir la tentation de faire l’impasse sur l’excellence technologique en donnant le pouvoir aux commerciaux et financiers. Les ingénieurs que nous formons aujourd’hui seront bientôt aux manettes des entreprises européennes, leaders mondiales du secteur. Nos diplômés vont driver la transition écologique du secteur et vont inventer l’aviation décarbonée de demain : je ne connais pas beaucoup d’endroits où on peut faire une telle promesse ! Alors à ceux qui pourraient considérer que ce n’est pas bien de travailler dans l’aéronautique, je répondrais que c’est au contraire là qu’on peut avoir le plus d’impact sur le réchauffement climatique.

Justement, quels sont les grands enjeux du secteur en la matière aujourd’hui ?

C’est un fait, quoi qu’il arrive, l’aviation va continuer à se développer. On constate par exemple une hausse de 15 à 20 % des vols en Inde et en Turquie, et l’avion reste le moyen de transport le plus efficace et le moins cher pour parcourir de longues distances. S’engager en tant qu’ingénieur à faire évoluer et décarboner l’aviation est donc une des actions le plus efficaces pour réduire les émissions de CO2 du secteur. La décarbonation repose d’ailleurs sur deux piliers : changer de carburant pour passer aux carburants verts (hydrogène vert, SAF, biocarburants etc.) et continuer à faire progresser l’efficacité des appareils (matériaux, aérodynamie etc.). Ces nouveaux carburants étant plus chers que les carburants issus des énergies fossiles, il est essentiel de conjuguer ces deux piliers pour continuer à garantir un transport rapide, efficace et pas trop onéreux. Et c’est pour cela que nos écoles forment leurs étudiants à travailler sur l’ensemble de ces actions.

« Si, en tant qu’ingénieur, vous voulez faire des choses extraordinaires et avoir un impact majeur sur l’avenir de la planète, c’est plutôt dans nos secteurs et dans les écoles du Groupe ISAE que vous aurez la chance de le faire ! »
Olivier Lesbre, président du Groupe ISAE et directeur général de l’ISAE-SUPAERO

Les astronautes Thomas Pesquet et Sophie Adenot font partie de vos anciens. Mais sortir d’une école du Groupe ouvre aussi à beaucoup d’autres de carrières qui font rêver ! 

Le début de carrière de nos jeunes anciens se caractérise en effet par une grande variété. Ils sont bien sûr très recherchés dans l’aéronautique et le spatial, deux secteurs qui recrutent de façon massive. Ils y rejoignent à la fois de grand noms connus et reconnus comme Airbus, Safran ou Thalès – tous bien placés dans les classements relatifs à l’attractivité des entreprises – mais aussi toute une chaine de sous-traitants, dont les besoins de compétences techniques sont très importants. Sans oublier l’écosystème de startups qui se développent dans nos domaines. J’en veux pour preuve le succès de Beyond Aero, une startup co-fondée par deux jeunes anciens qui développe un avion électrique à propulsion hydrogène. Mais nos diplômés sont également plébiscités par d’autres secteurs qui ont besoin de leur capacité à maîtriser des systèmes techniques très complexes et très fiables en mobilisant un grand nombre de disciplines compliquées. Des secteurs extrêmement diversifiés, qui vont de la finance au nucléaire. A titre d’exemple, avec la reprise du nucléaire EDF est entrée dans le Top 5 des recruteurs de l’ISAE-SUPAERO.

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