LE PLAN DE DÉVELOPPEMENT DE L’ENTREPRENEURIAT FÉMININ ANNONCÉ EN 2013 PAR LA MINISTRE NAJAT VALLAUDBELKACEM VISE À FAIRE PROGRESSER DE 10 POINTS (30 À 40 %) LE TAUX DE FEMMES ENTREPRENEURES D’ICI 2017. EST-CE LE RÔLE DE NOS GRANDES ÉCOLES CE QUE PENSE EMLYON, EN VALORISANT L’ENTREPRENEURIAT PARMI SES DIPLÔMÉES, EN SOUTENANT LE CLUB EMLYON AU FÉMININ ET EN FAVORISANT L’INTÉGRATION DES FEMMES DANS SON INCUBATEUR.
PARMI CES DIPLÔMÉES ENTREPRENEURES : SYLVIE GUINARD ET DELPHINE VITRY
La première, ingénieure ESTACA, débute chez l’un des fournisseurs de composants d’Ariane 5. Suivant son mari muté à Lyon, à force de réponses négatives – trop jeune, trop qualifiée –, elle décide de créer son activité. Son grandpère lui parle alors de l’entreprise familiale Thimonnier, PME industrielle dont les origines remontent en 1830. « Je n’avais pas pensé à toi pour la relève car tu es une fille. Si tu veux entreprendre, c’est différent ! ». Ce grand-père charismatique est l’inventeur de la soudure du PVC par haute fréquence, devenue le coeur de métier de l’entreprise. Sylvie Guinard décide de suivre d’abord le MBA d’EMLYON puis rejoint l’entreprise. Elle engage en 2006 un important plan de restructuration, pour que Thimonnier redevienne une entreprise en croissance, rentable, fortement internationale. Nommée présidente en 2009, elle franchit un cap en 2013, en rachetant la totalité du capital aux actionnaires familiaux. « Etre actionnaire me donne des ailes ! », reconnaît la jeune présidente. Aurait-elle fait ce grand saut sans son MBA ?
LA SECONDE DE CES DIPLÔMÉES A SUIVI LE PROGRAMME GRANDE ECOLE 1991
Delphine Vitry débute par un parcours « de rêve », pour de grandes marques : Peugeot, Danone, Louis Vuitton. Au sein du groupe LVMH, elle découvre les métiers du Retail. Pour Céline, autre marque de luxe, elle apprend à présenter les produits pour raconter la marque et styliser les ventes. Aspirant à l’indépendance, elle crée MADnetwork, dit MAD, avec l’un de ses partenaires professionnels, et invente un métier qui n’existe pas, bien moins fou qu’il n’y paraît : accompagner les grandes marques sur leur plus gros poste d’investissement, les boutiques. Son mari (diplômé EMLYON, forcément clairvoyant !) la met au défi : « tu avais dit que tu démarrerais avec un premier client ; tu ne l’as pas, alors fonce ! ». Fondée en pleine crise en 2009, MAD construit rapidement une expertise unique et un beau carnet d‘adresses. « Sky is the limit » pour Delphine Vitry, qui dispose ses agences et ses idées dans le monde entier avec un enthousiasme communicatif. « Que souhaitez- vous retenir de votre vie quand vous aurez 70 ans, sinon les jours où vous avez sauté au plafond ? »
Ces deux témoignages pleins d’audace et d’énergie démontrent que l’entrepreneuriat est une formidable voie de réalisation personnelle pour les diplômées des grandes écoles. Ils ne doivent pas pour autant cacher la forêt – ou plutôt le désert – de l’innovation au féminin : 1 entreprise innovante sur 10 seulement créée par une femme.
Voilà un beau défi à relever pour les grandes écoles !
OSER LES RÉSEAUX FÉMININS
L’évolution est lente mais visible : les femmes, dont les entrepreneures, commencent à croire aux réseaux, pour y puiser conseils, bonnes pratiques, soutiens, encouragements. La vocation d’EMLYON au féminin est de rassembler toutes les diplômées de l’Ecole, quels que soient leur diplôme, âge et niveau de responsabilités, autour d’évènements contribuant à leur épanouissement professionnel et à leur rayonnement dans la vie économique.
CORINNE LAPRAS, L’ESPRIT PIONNIER
Corinne Lapras a créé le cabinet Corpoé en 2006 pour développer l’esprit pionnier dans les organisations. Corpoé a conçu et réalise la collection de portraits de diplômés EMLYON « Entrepreneurs Forever ».
www.corpoe.com
Par Corinne Lapras,
diplômée EMLYON et présidente du Club EMLYON au féminin Rhône-Alpes