Envie d’avoir de l’impact ? Parlez du handicap en entreprise !

Toute l'actu du handicap en entreprise en 2023
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Sens, utilité sociale, impact : autant de critères devenus aujourd’hui déterminants pour les jeunes diplômés dans leur quête du premier emploi idéal. Une dynamique qui pousse les entreprises à aller plus loin dans leur politique RSE, sur un volet environnemental bien sûr, mais aussi social et sociétal. Parmi leurs engagements, l’inclusion du handicap devient de plus en plus prégnante, à l’heure où plus de 80 % des handicaps sont invisibles et où le nombre de jeunes atteints de troubles et/ou handicaps psychiques et psychologiques explose. Coup de projecteur sur les projets qui boosteront l’inclusion du handicap en entreprise en 2023.

SOMMAIRE

On s’engage en 2023
L’école pour tous, bientôt une réalité ?
Accéder à l’enseignement supérieur n’est pas qu’une question d’accessibilité physique
Le plein emploi est un objectif atteignable !
L’inclusion passe aussi par le sport : les Jeux Paralympiques sont sur les starting blocks
Le handicap mis à l’honneur lors du Concours Lépine
La culture s’empare du handicap : impact assuré !

« Nous nous sommes trop habitués aux discriminations quotidiennes que provoque le manque d’adaptation de notre école, de nos entreprises, de notre administration, alors qu’elles doivent nous révolter. Et c’est ensemble que nous allons prendre des engagements forts pour y remédier » a affirmé Emmanuel Macron lors de la sixième Conférence Nationale du Handicap (CNH) le 26 avril 2023. L’occasion de rappeler quelques chiffres estimés pour 2022 : 430 000 élèves en situation de handicap étaient scolarisés par l’Education Nationale, le taux de chômage des personnes en situation de handicap s’élevait à 13 % (soit bien au-dessus de la moyenne nationale, mais en baisse de 6 % par rapport à 2017) et 11 659 apprentis handicapés étaient en poste. De plus, sur le précédent quinquennat (qui avait distingué le handicap comme Grande cause nationale), « 52 milliards d’euros ont été investis en cinq ans (+ 17 % sur la durée du dernier quinquennat), le budget de l’école inclusive est passé de 600 millions à 3,4 milliards d’euros (permettant d’augmenter de 20 % le nombre d’élèves handicapés et de 35 % le nombre d’AESH pour les accompagner) » détaillait Sophie Cluzel, alors secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées, dans nos colonnes en 2022.

>>>> Pour en savoir plus sur le handicap en entreprise en 2023 : Bureau Veritas, sur le handicap, un engagement assurément concret ! – Chez Bureau Veritas France, l’engagement en faveur du handicap se veut sincère et concret. Un sujet porté avec passion par Nadège Moll-Bourcereau, sa Responsable Diversité & Inclusion.

Handicap en entreprise : on s’engage en 2023

Pour aller plus loin, 10 engagements ont été annoncés lors de la CNH 2023 : l’école pour tous, le repérage et l’accompagnement précoce pour les enfants, l’université pleinement accessible, l’accès à l’emploi – y compris l’emploi public – et l’accompagnement dans le parcours d’insertion et de formation, des droits identiques pour les travailleurs en ESAT et pour l’ensemble des salariés, un accès à la santé et aux aides techniques amélioré, le respect plein et entier des obligations d’accessibilité des établissements recevant du public et des transports, l’exemplarité des services publics pour l’accessibilité physique et numérique, une effectivité des droits et des solutions renforcées et enfin, un égal accès au sport, à la culture et aux loisirs.

>>>> Pour en savoir plus sur le handicap en entreprise en 2023 : L’inclusion, moteur de transition chez Assystem – Nouvelle identité de marque, nouvelle politique RSE, nouvel accord Handicap… Assystem fait le plein de nouveautés et surtout de nouveaux talents. Le point avec Emmanuelle Capiez, SVP HR du groupe.

L’école pour tous, bientôt une réalité ?

L’Ecole pour tous a d’ailleurs été érigée en cap par le Gouvernement. « L’ambition de l’école inclusive, avec un budget de 3,8 milliards d’euros, a permis d’engager la formation des futurs enseignants, le déploiement de dispositifs médico-sociaux intégrés, le recrutement de 132 000 accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH). Chaque rentrée scolaire est pourtant encore l’occasion de remonter les difficultés des parents qui ne trouvent pas de solutions pour leurs enfants. Il est aujourd’hui nécessaire d’engager l’acte II de l’école inclusive et de porter une nouvelle ambition : celle de l’École pour tous » a-t-il été annoncé. Une école où la pédagogie doit s’adapter grâce à la formation des équipes, au contact d’experts en proximité et où l’accompagnement prend aussi en compte tous les temps de vie, de la cantine jusqu’au centre de loisirs. Et ce, alors même que le sénateur de Savoie Cédric Vial a présenté le 3 mai dernier son rapport sur la place des AESH dans l’inclusion scolaire. Rapport dans lequel il estime que « la massification de l’accompagnement humain […] a atteint ses limites, et nuit désormais à une politique qualitative et efficiente d’inclusion scolaire ». Il ajoute qu’il faut « faire de l’accessibilité (physique, matérielle et pédagogique) « la priorité qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être. »

Accéder à l’enseignement supérieur n’est pas qu’une question d’accessibilité physique

Côté enseignement supérieur, l’accessibilité est aussi au centre des débats. Cinq universités devraient d’ailleurs être accompagnées « pour devenir des démonstrateurs exemplaires pour un enseignement complètement accessible, à partir d’un cahier des charges réalisé par le Conseil national consultatif des personnes handicapées. Pour soutenir leur autonomie financière, les étudiants en situation de handicap, ainsi que les étudiants aidants de parents en situation de handicap, bénéficieront d’un accès facilité aux bourses sur critères sociaux par une bonification de quatre points de charges supplémentaires. »

Un engagement en termes d’accessibilité physique des locaux qui ne doit pas occulter le point névralgique de la poursuite d’études des jeunes en situation de handicap : l’accompagnement à l’orientation et l’autocensure qui en découle. En 2022, l’association Tremplin Handicap a missionné l’IFOP pour réaliser une grande étude destinée à objectiver le vécu des jeunes handicapés en matière d’orientation scolaire et d’accès à l’emploi. Une étude réalisée dans une logique d’enquête miroir, afin de comparer le vécu de ces jeunes avec celui de l’ensemble de la population française âgée de 15 à 30 ans. L’étude s’intéresse en premier lieu à leur état d’esprit à l’égard de l’avenir. Elle distingue ainsi trois domaines dans lesquels les jeunes en situation de handicap se trouvent majoritairement en difficultés. Les études d’abord : seuls 34 % d’entre eux voient les choses « faciles » en la matière (vs 58 % pour les autres). Les démarches administratives ensuite, que 36 % seulement jugent « faciles » et les relations amoureuses enfin. Parmi leurs principaux sujets d’inquiétude, l’étude relève d’abord un constat partagé par tous les jeunes, qu’ils soient ou non handicapés : ils craignent tous de ne pas réussir à s’insérer professionnellement. Un sentiment exprimé très tôt par les jeunes en situation de handicap qui sont 36 % à le ressentir avant même d’entrer dans la vie active (vs 25 % pour les autres).  « Cela met en lumière le gros problème de projection positive de ces jeunes dans les études et dans l’entreprise » insistait Christian Grapin, directeur de Tremplin Handicap, lors de la publication de l’enquête. Concernant le vécu des jeunes face à l’orientation scolaire, là encore, le constat est partagé : seuls la moitié des jeunes, qu’ils soient ou non en situation de handicap, estiment avoir eu les informations suffisantes en la matière. Mais ce sujet inquiète une part bien plus grande de jeunes handicapés : 50 % se disent très inquiets, vs 33 % pour le reste de la population. Trois raisons principales exprimées à cela : la question de la localisation géographique des établissements – plus déterminante pour les personnes en situation de handicap parfois plus dépendantes de leurs familles ou dont les familles ont plus de mal à se séparer de leurs enfants – la question de l’adaptabilité des études (un critère déterminant pour 54 % des jeunes en situation de handicap et même première cause de réorientation), et le manque de confiance dans ses chances de réussir. Or, comme le précisait Christian Grapin, « la confiance met longtemps à se construire. Il est donc essentiel de travailler ces questions le plus tôt possible, dès le collège, sans négliger l’impact réel du stage de Troisième. Il faut mobiliser toutes les parties prenantes pour démontrer à ces jeunes que c’est possible ! »

>>>> Pour en savoir plus sur le handicap en entreprise en 2023 : Inclusion du handicap : tous concernés chez Orano ! – Christine Koutcherawy n’est pas seulement Responsable Performance Ressources Humaines d’Orano, elle est aussi devenue référente handicap. Une mission qui lui tient particulièrement à cœur de nous présenter, autant que son envie de sensibiliser tous les collaborateurs du Groupe à ce sujet.

Handicap en entreprise : le plein emploi est un objectif atteignable !

Handicap en entreprise en 2023 : le plein emploi est atteignable
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Fort de ces engagements en termes de formation, le plein emploi est perçu par le Gouvernement comme « un objectif atteignable », notamment « parce que les approches changent : les employeurs constatent désormais au quotidien les compétences professionnelles des salariés en situation de handicap. Poursuivre l’objectif de plein emploi des personnes en situation de handicap, c’est creuser ce sillon, pour que toutes les entreprises puissent employer les personnes en situation de handicap dans l’environnement professionnel ordinaire, de droit commun, comme n’importe quel salarié. » Dans cette dynamique, les employeurs engagés devraient être valorisés dans le baromètre Emploi & Handicap et une expérimentation sur la plateforme pole-emploi.fr favorisera la mise en relation entre demandeurs d’emplois handicapés et employeurs engagés.

L’inclusion du handicap en entreprise passe aussi par le sport : les Jeux Paralympiques sont sur les starting blocks

Alors que l’accessibilité des établissements recevant du public et des transports fait partie des engagements annoncés lors de la CNH 2023, la perspective de Paris 2024 devrait jouer un rôle moteur en la matière. « Nous devons être à la hauteur de l’engagement des sportifs, des attentes des spectateurs, mais aussi des exigences de nos concitoyens en situation de handicap : l’accessibilité universelle de l’événement est un impératif. Ouvrir grand les Jeux, c’est aussi préparer leur héritage, notamment en ce qui concerne l’accessibilité des bâtiments, des transports et de la pratique sportive » a-t-il été rappelé.

Car, selon le ministère des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, une personne sur deux en situation de handicap ne pratiquerait pas d’activité sportive aujourd’hui. Face à ce chiffre, le Comité paralympique et sportif français souhaite multiplier les clubs inclusifs avec un objectif de 3 000 clubs formés d’ici fin 2024. Parallèlement, 3 000 personnes en situation de handicap ont postulé pour être bénévoles aux JO (sur les 300 000 candidatures au total) et quinze para-athlètes ont été élus au sein d’une commission du Comité paralympique et sportif français (CPSF, comité présidé par Marie-Amélie Le Fur) « dans le but de donner un pouvoir de décision aux sportifs et promouvoir le mouvement paralympique. » Avant-goût de Paris 2024, la 6e édition des Virtus Global Games qui a eu lieu début juin a rempli toutes ses promesses. Organisé par la Fédération française du sport adapté ce « plus grand événement sportif d’élite au monde pour les athlètes avec une déficience intellectuelle » représente en effet l’équivalent de quinze championnats du Monde en une semaine. Il a mobilisé cette année plus de 400 bénévoles, juges et officiels français, ainsi que 1 000 sportifs déficients intellectuels, porteurs de Trisomie 21 ou autistes, originaires de 80 pays.

>>>> Pour en savoir plus sur le handicap en entreprise en 2023 : Cuisinez l’inclusion au sein du Compass Group France – Le groupe leader en restauration collective met les petits plats dans les grands pour porter haut sa démarche inclusion et diversité. La preuve avec Thierry Dufief, Responsable Mission Handicap chez Compass Group France.

On innove par et pour le handicap en entreprise… et ailleurs

Stylo à bille, verres de contact ou Jeu des 1000 bornes : le Concours Lépine est à l’origine d’innovations incontournables du quotidien. Et l’édition 2023 n’a pas fait exception ! Cette année, c’est le quotidien des personnes à mobilité réduite qui va être transformé. Dreeft, premier système de freinage pour les fauteuils roulants manuels inventé par la société Eppur, a en effet remporté le très convoité Grand Prix du concours Lépine 2023. Installé à la place des roues du fauteuil, ce dispositif permet, pour la première fois, de freiner sans saisir les roues à pleine main, sur le principe des manivelles du vélo hollandais. Un dispositif ultra novateur qui reste pour l’heure très onéreux : il faut compter 2 000 euros pour s’équiper.

La culture s’empare du handicap : impact assuré !

Signe que l’inclusion du handicap est de moins en moins tabou, la pop culture met aujourd’hui en avant des icones en situation de handicap. En tête, la plus connue et multifacettes d’entre toutes : Barbie ! Mattel a en effet annoncé en avril 2023 la présence d’une poupée porteuse de Trisomie 21 au sein de sa gamme Fashionistas 2023. De son côté, le mythique magazine de mode Vogue UK a mis cinq personnalités en situation de handicap en Une de son numéro de mai 2023. Parmi elles, l’actrice Selma Blaire, atteinte de sclérose en plaques, ou encore Justina Miles, l’interprète et performeuse en langue des signes qui avait enflammé les réseaux sociaux avec sa traduction du concert de Rihanna lors de la mi-temps du SuperBowl 2023, retransmise à la télévision américaine. Les grandes plateformes de streaming s’engagent aussi pour une meilleure visibilité des handicaps sur nos écrans. La preuve, pour la première fois, Disney + a accordé un rôle de premier plan à un jeune acteur de 15 ans porteur de Trisomie 21. A l’affiche de Peter Pan & Wendy (en ligne depuis avril 2023), Noah Matthews Matofsky y incarne Slightly, le chef de la tribu des enfants perdus. En France, la plateforme myCANAL a annoncé en avril dernier proposer prochainement des sous-titres adaptés à la lecture des personnes dyslexiques, en option dans le paramétrage des langues et des sous-titres.

>>>> Pour en savoir plus sur le handicap en entreprise en 2023 : Decathlon mouille le maillot pour plus d’inclusion – L’inclusion et la diversité sont des valeurs intrinsèques de Decathlon. Avec son accord handicap 2023-2025, le groupe affiche même un nouvel objectif : libérer la parole autour du handicap dans le milieu professionnel. Laure Cottereau, leader Mission handicap de Decathlon vous explique comment. Découvrez également son interview en vidéo.

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