Deux tiers des directeurs du développement durable en France sont des directrices. Alors que l’engagement social et environnemental se positionne désormais comme hautement stratégique dans de nombreux grands groupes, la green révolution qui guette le top management des entreprises s’annonce-t-elle féminine ?
C’est en tout cas ce que symbolise la nomination d’Helena Helmersson, ancienne responsable du développement durable, à la tête d’H&M, le géant de la fast fashion. Mais coup de com’ ou vraie lame de fond ? « Les chercheurs s’accordent pour dire que les femmes ont des valeurs et des attitudes qui vont plus vers protection de l’environnement que les hommes. Au sein du foyer d’abord, où elles adoptent plus des comportements respectueux de l’environnement (achat de produits verts, recyclage…). Elles sont tellement investies qu’on parle même de « charge mentale écologique », liée à l’injonction de « faire bien ». On pourrait alors légitimement penser qu’elles sont aussi plus présentes dans les métiers de l’environnement et, a fortiori, dans les directions du développement durable. Mais pas forcément, nombre de directeurs DD étant issus d’écoles d’ingénieurs, très peu féminisées » indique Magali Trelohan, enseignante chercheuse à SCBS.
Mais les talents sont dans le pipe !
Mais pour autant, la relève est en marche. Portées par la dynamique de la Génération Greta, « de plus en plus d’étudiantes s’orientent vers les programmes dédiés au développement durable et à la RSE. Y compris dans les formations exécutives et continues, où on trouve des femmes venues de fonctions RH ou internationales qui se repositionnent sur ces sujets » ajoute Sylvie Faucheux, Directrice Recherche & Innovation Académique d’INSEEC U. Des femmes qui ont tous les atouts pour performer dans les directions du développement durable « où la vision globale de l’entreprise, financière et extra financière, est indispensable. Elles sont généralement plus enclines à travailler dans une dynamique de concertation et de dialogue avec les parties prenantes, de prise en compte de toutes les dimensions sociales, économiques, sociétales… ». Bref, l’essentiel pour mener une phase de transition, incontournable aujourd’hui.